histoire de petits bois et de bouts de ficelle...comment on construit sa vie et celle projetée sur l'écran...pas de chichis..pas de glamour...une fierté sobre, de l'humour et du charme...juste du cinéma
Un très joli film dans lequel Agnès Varda se révèle en toute humilité, une incroyable conteuse, et témoigne à chaque plan ses talents de coloriste, de décoratrice, de cadreuse et de monteuse. Tout celà avec une élégance naturelle désinvolte et déjantée.
Délicieusement doux comme une vague... à l'âme d'Agnès. Coloré comme... "les plastiques de l'été". Facétieux, généreux et binguebalant comme le reflet des vagues qui sur les plages d'Agnès déferlent sans trêve à l'aune du temps que rien ne saurait retenir. A Agnès le mot de la fin (qui n'en est pas une) puisque "tant que je suis en vie, je me souviens".
Une autobiographie sincère jusqu'à révéler la cause du décès de Demy, et donc la réalité de leur union. Cette réalité entre autre, témoigne de la profonde rêverie qui anime Agnès Varda, dont elle tire tant de poésie sur l'ensemble de son oeuvre. Une vie entière passée à espérer quelque chose de plus heureux, de plus gai, de plus idéal, c'est sa recette pour atteindre le bonheur. Varda croyait en l'amour comme dans son film "Le Bonheur", distancié, affranchi de douleur, de jalousie, de tristesse et de haine. Bref, un être humain affranchi du péché originel, et de la douleur.
Cette rêverie utopiste, intrinsèque à l'artiste est paradoxale avec son réalisme. C'est ce qui me gêne d'ailleurs. Je pense que Varda comme toute la nouvelle vague, a cherché à rendre réaliste des rêveries utopistes.. Ce sont les héritiers de Rousseau.
Très très chouette même si le film ne fait pas les netrées qu'il devrait faire . C'est un film vraiment savoureux qu'on déguste avec un plaisir sans retenue.
Voilà que cette jeune dame de 80 printemps nous propose un voyage à l'envers de tout ce qui a marqué sa vie. Des premières heures du festival d'Avignon avec Jean Vilar, Gérard Philippe au regretté Jacques Demy, j'ai retrouvé dans ce film l'éternelle jeunesse d'Agnès, sa fantaisie, et un autoportrait plein d'humour, de mélancolie et de grâce.
Numéro d'équilibriste, jamais poseur, sans aucune forfanterie ni nombrilisme - quelques uns de nos autofictionneurs littéraires et mondains auraient des leçons à prendre - de la part de quelqu'un qui n'a plus rien à prouver et surtout n'a pas à s'excuser de quoi que ce soit: ni de la vie qu'elle a menée, ni de la façon qu'elle a choisi d'en parler, tour à tour avec gourmandise, fantaisie, autodérision, bonheur de penser aux autres en parlant de soi, mais aussi parfois avec quelques sanglots dans la voix. Une leçon de liberté dans le récit de soi et les associations d'idées qui permettent de ramener à la surface des bribes de souvenirs; et dans la forme, qui n'a rien de préfabriqué. Oui, Agnès Varda fait partie de ces artistes d'un certain âge qui n'ont cure de ce qu'ils savent devoir faire pour plaire au plus grand nombre. C'est en étant pleinement elle-même et en faisant preuve de la plus grande fantaisie qu'elle parie que la mise en forme d'aspects de sa vie parlera à tous. De notre point de vue, elle a cent fois raison, et lui dire que son film lui ressemble sera peut-être le compliment le plus simple à lui faire, mais aussi le plus grand.
La "documenteuse" nous offre avec ses plages une ballade à rebours et livre une sorte de film testament qui met sa vie en lumière. A la fois narratrice et spectatrice de sa propre biographie, Agnès Varda s'expose sans fausse pudeur ni regrets, seulement beaucoup de nostalgie. Généreuse et attentive, elle reste cette enfant à la coupe de cheveux si reconnaissable, cette montreuse d'histoires qui, même à travers ses fictions, a fait le choix du documentaire, cette amoureuse des arts en général, du cinéma en particulier et de Jacques Demy pour toujours. Du pur bonheur !
Je suis sorti de la salle avec le sourire, et mon regard sur le cinéma avait un peu changé. Je ne connais pas l'oeuvre d'Agnès Varda, mais ce film a vraiment été une belle rencontre. Cinéma léger (d'apparence), inventif, avec son côté testamentaire jovial... une belle leçon de cinéma!
Un petit bijou bourré d'humour et de tendresse, un magnifique hommage au cinéma et à l'art... "les plages d'agnès" est une vraie bouffée d'air pur (et frais) !
Ce documentaire au goût d'auto-portrait parvient à ce qu'il tentait d'accomplir : divertir ceux qui conaissaient, présenter pour ceux qui ignoraient. Faisant partie de la seconde catégorie, et pourtant, charmé par ce docu-film loufoque, drôle et poétique sur une grande dame du cinéma, dont j'ai honte, maintenant, de n'avoir pas connu l'existence avant...