Il est temps que j'écrive la critique, car plus je pense au film, plus je lui trouve des travers irritants.
Dans un premier temps, l'idée semble séduisante, quoiqu'un peu rebattue : Caos Calmo traite d'abord du travail de deuil, mais finalement s'en éloigne par des chemins détournés et pas toujours très limpides. Pas de pathos excessif et une sobriété de tellement bon aloi qu'on finit en par oublier le thème principal. J'ai eu parfois l'impression que le metteur en scène avait carrément oublié de dire à la gamine qu'elle était censée avoir perdu sa maman, ce qui, quelque soit le blocage supposé de l'enfant, devrait être plus palpable. J'ai personnellement aimé l'idée de la place vers laquelle convergent les rancoeurs et les peurs de ceux qui continuent à vivre, et qui se transforme en un creuset apaisant où toutes les agitations du monde viennent échouer. Enfin, Nanni Moretti joue bien, c'est un fait indéniable, et il centralise l'attention avec un certain talent.
Mais... mais plus on y réfléchit, plus on découvre les complaisances, les scènes gratuites et inutiles, les trucs rajoutés pour faire un petit rôle à l'un, un petit plaisir à l'autre : Moretti qui réussit à nous persuader qu'il est irrésitible, comme d'hab, la minette au chien qui balade son joli minois, la belle soeur hystérique qui a droit a deux interventions, le frère plus m'as-tu-vu que nature, la scène pour "faire voir Venise", celle où Berling arrive comme un cheveu sur la soupe, Polanski un p'tit tour et puis s'en va... Le clou en matière de facilité étant la scène de sexe d'une indécence inouïe qui a pour seul effet de mettre terriblement mal à l'aise. Et puis c'est long tout ça, on baille et on s'ennuie souvent. Au final, je me demande s'il faut le recommander !