Morning Glory fait partie de ces récentes comédies qui proposent en héroïne une femme active, indépendante, et entièrement consacrée à son travail. Habituellement sous l'effigie de l'experte en la matière, j'ai nommé Katherine Heigl, on dénote d'ailleurs beaucoup (trop ?) de ressemblances avec le film L'abominable vérité. Ces productions sont perdues quelque part au milieu de Manhattan, et n'offre généralement que peu de profondeur. Mais elles ont le mérite d'apporter fraîcheur et dynamisme, que ce soit à travers la mise en scène ou le jeu d'acteurs, qui peuvent contribuer à les rendre plaisantes. Bien entendu, elles sont destinées à un public bien particulier, dont je ne fais pas spécialement partie, mais on ne dit jamais non à un peu d'exotisme gustatif de temps à autres.
Le premier constat se veut évident, Rachel McAdams est tout aussi attachante en femme débordante et débordée que ne peut l'être Katherine Heigl. Son personnage (Becky Fuller) en devient irrésistible, avec cette voix cassante et ces mimiques incompréhensibles parfaitement maîtrisées. Et si elle surjoue, ce n'est que dans l'intérêt des échanges, qui en deviennent toujours plus vivant. Trop occupée pour mener une quelconque vie sentimentale, Becky connait des difficultés professionnelles, mais elle ne renonce jamais à la poursuite de son rêve pour autant. Quand elle intègre la direction d'un nouveau programme télévisé, nommé Daybreak (qui est la risée de tous dans la profession ), elle n'a qu'un objectif : Faire de cette émission matinale un show incontournable.
D'abord perdue au milieu de tous ces collègues qui semblent ingérables, elle va faire du mieux qu'elle peut pour leur redonner foi en cette émission et de part son enthousiasme va se mettre à les stimuler. Le plus compliqué d'entre eux est Mike Pomeroy (Harrison Ford), nouveau co-présentateur du programme contre son gré. Véritable légende du journalisme, son cynisme n'a d'égal que son mépris d'autrui. C'est sa relation évolutive avec Becky qui va donc être le moteur du long-métrage. Comme un père et une fille, ils vont apprendre à se détester, mais aussi à se comprendre et à s'apprécier.
Globalement, l'impact des rôles secondaires est plaisant, mis à part pour Patrick Wilson, qui fait pâle figure aux côtés de Rachel. Son personnage, d'une fadeur sans précédent, n'est que prétexte au scénariste pour jouer sur la carte de la réussite amoureuse et professionnelle, que tout le monde attend de voir. Le film n'a pourtant pas besoin d'un tel ajout et cela nuit à son bon déroulement, tant cette relation est creuse et dénuée d'intérêts - mis à part pour voir les fesses de Rachel, bien entendu -.
Si le film n'est qu'un vaste réchauffé de tout ce qui a déjà été fait dans la matière au préalable, il s'avère sans doute jouissif pour le public friand de ce genre de comédies, et c'en est l'essentiel. Pour ma part, malgré le dynamisme des deux personnages principaux et quelques passages humoristiques réussis, je ne fais que survoler le tout avec un oeil attendri, et un autre fermé.
Morning Glory est donc un film qui n'est pas déplaisant en soi, permettant de se détendre et de passer quelques bons moments, mais il n'a pas l'impact d'une bonne comédie, ni l'originalité d'un film qui pourrait se distinguer d'une autre manière. Il ne tient finalement que sur un duo McAdams/Ford qui se dévoile complice et fait mouche auprès du spectateur. Sans prétentions, il débarque au milieu de cet univers cinématographique dans un but précis, qui semble être atteint.