La chaise du mal est un film d’horreur plutôt sympathique, qui malheureusement perd un peu pied vers la fin, hésitant à jouer jusqu’au bout la carte fantastique qui semblait plus valable.
Au niveau des acteurs je dois dire que c’est globalement solide. Ils jouent bien (notamment l’acteur principal), rentre bien dans leurs rôles. Le problème venant des rôles en question justement. En dehors du personnage principal, qui sort du lot s’avérant à la fois complexe et mystérieux, les autres sont des clichés ambulants. Je note de ce point de vue en particulier l’étudiant bien agaçant qui fait son mariole tout du long. J’ai le sentiment que c’est un peu dommage d’avoir gaspillé les qualités d’acteurs visiblement concernées par des personnages sommes toutes basiques (et même le personnage principal, heureusement qu’il évolue après le premier quart d’heure qui s’annonçait mal).
Le scénario est plutôt bien trouvé. Du moins jusqu’aux dernières minutes. En fait le réalisateur a voulu faire un twist final surprenant qui se retourne un peu contre lui. Cela gâche un peu le plaisir, car le reste de l’histoire est non seulement assez originale (bien que piochant dans quelques références du cinéma d’horreur), mais est en plus intrigante et rythmée. On se prend réellement au jeu. Alors le début n’est pas forcément très encourageant car on se trouve avec des jeunes idiots, des dialogues un peu vulgaires, et un coté régressif qui fait penser à un teen-movie avec des trentenaires. Après heureusement les choses s’améliorent, et clairement La chaise du mal devient prenante et plaisante.
Visuellement le film s’en tire bien. La mise en scène est très agréable. Elle suit parfaitement l’action, elle est fluide, elle a un coté indéniablement travaillé et réfléchi. Adam Mason a visiblement le talent pour devenir un bon réalisateur dans le genre, car il arrive à saisir le spectateur par son travail. La photographie est elle aussi d’une belle maitrise. Il y a quelques effets de style un peu lourds, mais dans l’ensemble elle créée une ambiance surprenante et envoutante. Les décors, bien que limités sont parfaitement utilisés, de ce point de vue pas de problème. Alors La chaise du mal a aussi des fx et des effets horrifiques. Les premiers, malgré le budget du film sont très bons. La créature a vraiment un look singulier et elle est parfaitement intégrée. Elle vaut le détour. Quant aux effets horrifiques ils ne sont pas excessifs. Clairement il ne faut pas s’attendre à du très lourd de ce coté là (les meurtres vers la fin sont notamment systématiquement hors-champs). Des giclées de sang, d’accord, mais en dehors de cela c’est assez léger. Enfin, la bande son est plutôt bien utilisée, même si elle n’est pas mémorable non plus.
En somme, Devil’s chair est un film d’horreur agréable. Il se démarque de la concurrence, renouant un peu avec des films d’horreur plus anciens et très typés comme Hellraiser. Malheureusement, et contrairement à ce dernier par exemple, il se révèle un peu trop hésitant, triturant nombre de référence à des sous-genres horrifiques, sans vraiment se décider, et loupant ainsi un peu le coche vers la fin. Dommage, mais cela, tout comme le début un poil poussif et les personnages moyens ne peuvent pas me permettre d’aller en dessous de 3.5.