Le contexte est inédit : Tunis fin 42, avec l'occupation allemande, la propagande de Vichy, les bombardements alliés. La politique est omniprésente dans le film de Karin Albou et sert de révélateur entre deux communautés, musulmane et juive, qui vivaient en paix jusqu'alors. Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce superbe film aux couleurs d'Orient, et principalement celui de l'amitié et de ses limites quand la survie est en jeu. A l'image de films tunisiens marquants comme Halfaouine ou Satin rouge, c'est également une ode à la féminité et à la sensualité. Les deux actrices principales sont magnifiques d'impudeur dans des rôles très difficiles. Karin Albou confirme tout le bien que l'on pensait d'elle après La petite Jérusalem.
Karin Albou aborde un sujet rarement traité, voire jamais d’ailleurs, la Tunisie française sous l’occupation nazie et le joug des collaborateurs du régime de Vichy. Beaucoup de sujets y sont très brièvement abordés, c’est vrai, mais avec lucidité et justesse, un peu comme dans la vraie vie dont nous sommes parfois les spectateurs. La scène de l’épilation est un peu ratée car on voyait très clairement que les cuisses n’avaient pas été épilées… or… l’épilation "à la tunisienne" a la particularité d’être on ne peu plus totale et à l’issue de laquelle il ne reste pas le moindre duvet nul part. … mais à part ce détail de crédibilité "visuelle"… c’est un sujet dur et délicat qui a été rondement mené. Bravo !!
Joli film sur un thème pas souvent abordé, la relation arabo-juive lors de la seconde guerre mondiale au maghreb. La grande histoire racontée par le biais d'une relation amicale entre une juive et une arabe (je ne vais pas m'étendre ici sur les différences dues au vocabulaire). Malgré les bonnes intentions la réalisatrice ne réussit jamais a décrire correctement l'époque, on reste toujours en surface des choses. Les actrices jouent bien, notamment Lizzie Brocheré (revu depuis dans "Tellement proche") mais elles sont enfermées dans un rôle trop vérrouillé ; au lieu d'une reconstitution d'une époque trouble par le biais d'une amitié le film s'enferme dans une description de l'adolescence, des premiers émois et du mariage arrangé. Au final l'importance de la collaboration, les prémices de l'anti-sémitisme, les liens entre nazis et arabes passent dans un second plan malheureux. Cependant le film reste un joli film car Karin Albou filme avec amour ses deux jeunes actrices, elle sait capter certains regards et mettre en valeur quelques scènes où émotion et beauté des images rattrapent un peu les maladresses et le manque de point de vue.
Pour avoir beaucoup apprécié le premier film de Karin Albou La petite Jérusalem, je suis donc allé voir son deuxième plein d'espoir. Je n'ai pas été déçu, elle confirme largement et signe un nouveau film plein de sensibilité. Une très belle histoire d'amitié entre une jeune musulmane et une jeune juive dans le Tunis de 1942 coincé entre les français et le nazis qui occupent le pays. Le tourmant de l'Histoire va petit à petit agrandir les différences qui existaient entre elles jusqu'à peut être les séparer définitivement plus ou moins contre leur volonté. La psychologie des personnages évoluent au gré des aléas des évènements et de la propre histoire de leur famille. La mise en scène est tout en douceur, sensualité et suis au plus près les deux jeunes héroïnes sur un rythme assez lent (quelques longueurs tout de même) mais qui laisse le temps à l'action et au personnages de s'installer et de nous les rendre très vite attachants et touchants. Le scénario brasse plusieurs thèmes, de la religion à la sexualité en passant par la collaboration ou le mariages forcés, avec plus ou moins de bonheur, mais celui qui prédomine est bien l'amitié. Amitié qui au final reste indestructible malgré les épreuves de la vie, surtout pendant cette période trouble de l'Histoire. Les deux jeunes femmes sont parfaitement interprétées par deux jeunes actrices formidables et convaincantes avec une petite préférence pour Lizzie Brocheré (la jeune juive). Olympe Borval est, elle aussi très bien mais légèrement en dessous de sa partenaire. Karin Albou joue elle-même dans son film le rôle de la mère juive. L'excellent Simon Abkarian nous offre une jolie prestation. Une de plus pour cet acteur caméléon qui joue aussi bien les juifs que les arabes (Secret défense, Les 7 jours...).Malgré ses quelques petits défauts, Le chant des mariées est un très beau film. Simple, sensible, sensuel, dur, délicat. Un joli moment.
Il y a 4 ans, "la petite Jerusalem" avait permis de découvrir une nouvelle réalisatrice, Karin Albou, dans un film d'une grande justesse et remarquablement interprété. On s'était dit que la découverte de Fanny Valette devait sans doute beaucoup à la réalisatrice. On a avec "le chant des mariées" la confirmation que Karin Albou est une réalisatrice de grand talent et, tout particulièrement, une excellente directrice d'acteurs, même s'il s'agit ici, une fois encore et principalement, de (jeunes) ... actrices. En effet, ce qui ressort en priorité de ce film, ce sont les prestations des deux actrices principales, Lizzie Brocheré et Olympe Borval. Lizzie Brocheré, une des meilleures comédiennes de sa génération, jouit déjà d'une notoriété certaine alors que pour Olympe Borval, c'était son premier film. Simon Abkarian est excellent, comme d'habitude, et Karin Albou est très convaincante dans le rôle d'une mère de famille. L'action se passe à Tunis en 1942 et 1943, avec, en novembre 1942, le début de l'occupation allemande ; elle donne un tableau qui semble très juste des rapports qui pouvaient exister entre les communautés arabes, juives et européennes, avant et pendant cette occupation ; elle montre comment peut être vécu l'amour chez des adolescentes juives ou musulmanes lorsque les traditions mettent leur grain de sel dans la recherche d'un éventuel conjoint. Elle montre également la fragilité des amitiés les plus fortes lorsque le rejet, voire la haine, sont petit à petit insufflés par des forces extérieures. Un très beau petit film.
Lutte des classes, conflit religieux et idéologique, domination masculine : les thèmes de ce film étaient assez riches mais en dépit de quelques scènes fulgurantes (l'épilation de la mariée, le pied ensanglanté), la naïveté des conventions et des dialogues ôte quelque peu sa crédibilité au projet. On attendait mieux de l'auteure de "La Petite Jérusalem".
Voilà un très beau film. Sur fond de guerre et de religion, les deux héroïnes ne peuvent nous laisser indifférents ! Il y a de la sensualité, de la jalousie, de l'amour et aussi la difficulté de vivre librement, par le seul poids des religions.
Le Chant des mariées est un mélange, de l'amitié, de l'adolescence et la peur de l'acte sexuel, de la religion, de la guerre et de la misère cette une peinture triste mais bien réalisé.
Un très beau film , une très belle surprise. Car c'est un film très ambitieux, à la fois témoignage historique d'une certaine période : la Tunisie française pendant la 2e guerrre mondialme , c'est aussi un film très intimme sur l'amitié entre deux jeunes filles . Toujours juste , toujours délicat. Aussi dans sa vision politique : occupation , antisémémitisme, jamais maninchéeen . L'interpréatation des deux jeunes filels est remarquable. Il y aussi une forte sensualité dans la manière de filmée, une vraie fémininté sensuelle, très "érotique". Les corps sont beaux . la scéne d'épilation est d'une beauté à couper le souffle. Ces jeunes filles décourvrent le rapport à leur corps, elles se féminisent. Une mise en scène brillante qui ne fait jamais jamais "cheap". les moyens sont à la hauteur des ambitions. Une révélation . Une grande réalisatrice..
Décidemment, la Seconde Guerre Mondiale, si elle fût, comme toute guerre, un réel désastre humain, elle offre au moins au cinéma une véritable source d'inspiration et de belles histoires (donc de beaux films). Certes "Le chant des mariées" n'est pas "La liste de Schindler" (d'autant que le sujet n'a pas grand chose à voir), mais il fait preuve d'une belle maîtrise de la mise en scène avec peu de moyens, et prouve que sans une énorme reconstitution, un drame intime et à vocation universelle (l'ambiguité d'une relation amicale entre une jeune musulmane et une jeune juive en temps de guerre) peut largement toucher les coeurs. Karin Albou ne cherche jamais l'émotion dans son film, mais tente plutôt de percer la mécanique de la relation entre les deux filles, et offre en cela une histoire pure et d'une grande beauté sur la liberté et la fraternité. Malheureusement le film de Karin Albou ne convainc jamais dans sa totalité ; le scénario est trop étendu et oublie des séquences clés. Les jeunes acteurs sont parfois limités dans leur jeu (on notera tout de même la superbe révélation dans le splendide regard de Lizzie Brocheré), et la manière dont la cinéaste capte leur nudité met parfois à mal le spectateur puisque les trois quarts du film évolue sur les corps, sublimés mais toujours photographiés au premier plan ; cette crudité dans la captation des désirs et de l'engouement sexuel qui se dévoile pêche parfois dans son contraste avec un sentimentalisme un peu eau de rose auquel il manque une véritable hargne face à la guerre, dont on dirait que la cinéaste oublie qu'elle éclate à côté des histoires d'amour que vivent les personnages. Mais refuser la mise en scène de la guerre, non pas dans les combats, mais en utilisant un peu plus ce qui peut la faire se deviner, peut être mis sur le compte d'un parti pris justifiable. Reste que l'approche du film, dans ses belles couleurs nocturnes et grâce à l'originalité de sa confrontation entre deux cultures, toujours tabou aujourd'hu
Cette lecture émouvante de l'histoire tunisienne à travers une amitié de deux fillettes mis en difficulté par le contexte raciste issue de la seconde guerre mondiale n'a pas un concept très original mais fait un équilibre réussi entre les aspects politique et personnel du sujet. La réalisatrice parvient à filmer les relations entre ces personnages de manière à accentuer leur tragédie mais sa construction narrative est pleine de longueurs inutiles. Malgré ses défauts, ce petit drame intime plein de bons sentiments nous offre une jolie morale universelle sur l'acceptation d'autrui malgré les pires épreuves de la vie.
Dans Tunis occupée en 1942, deux jeunes femmes juive et arabe, en âge d’être mariées de force, affrontent préjugés, racisme, guerre et contraintes religieuses, tout en essayant de sauvegarder leur amitié. Tout l’intérêt du film réside dans la relation de ces deux femmes, leur éveil à la sensualité, leur peur du monde des adultes et leur prise de conscience politique. Un message de paix toujours d’actualité, sincère et émouvant, servi par des interprètes parfaitement dirigés.
Un joli titre, un bon sujet et quelques moments de grâce, mais l'ensemble manque singulièrement d'émotion et de rythme, aussi s'ennuie-t-on ferme. Quant au contexte politico-historique, il est surtout exploité sans imagination pour souligner avec maladresse et lourdeur le propos (la scène finale dans l'abri est ainsi tellement démonstrative qu'elle perd toute crédibilité).
Comme déjà « La petite Jérusalem », le film souffre de son manque de moyens et donne une impression d’amateurisme. C’est dommage car son propos, même s’il relève de l’image d’Epinal dans sa simplification, est généreux et sensible (éveil à la sensualité, quête naïve du prince charmant, dénonciation du mariage oriental arrangé). Quelques scènes pittoresques offertes comme un bouquet de roses (l’épilation des poils pubiens de la future mariée …). Une œuvre simple, certains diront simplette, servie par un beau duo féminin.