FauntLeRoy est un réalisateur de séries B souvent très Z et franchement on pouvait craindre le pire sur Urban Justice. C’est le cas, le film étant très faible.
Les acteurs ne sont pas tous déplorables. Seagal lui est pareil à lui-même, inexpressif, balourd, il a perdu son fils, est assoiffé de vengeance, mais il reste d’un calme olympien, comme un menhir breton face à la pluie et aux vents salés. A ses cotés quelques têtes connues, comme Eddie Griffin. Il cabotine à outrance, à croire qu’il a pris des excitants durant le tournage. Une pile électrique qui fait une sacrée différence avec Seagal. Je ne parle pas de Trejo qui fait une simple apparition en fait. Woller lui est aussi assez cabotin, mais ca passe à peu près. Le meilleur acteur, qui pour sa part s’en sort vraiment correctement c’est Jade Yorker, dans un rôle pas désagréable. L’acteur qui joue son frère est convenable aussi. Si c’est assez peu, ma foi ca peut suffire à éviter le désastre.
Le scénario est une classique histoire de vengeance. Pas très bien conduite, on se doute par avance qui a tiré sur le fils, il n’y a là-dessus aucun suspens, même si l’histoire essaye de nous emmener sur de fausses pistes. Bourré de clichés, de lieux communs, de poncifs, attendez vous à voir défiler tout ce qui dans le genre a déjà pu vous passez sous les yeux. Il n’y a qu’une seule surprise, la fin, là en effet réellement en décalage (mais avec Seagal tout est possible). Le rythme est plutôt bon, donc si les lieux communs ne vous embêtent pas plus que ca, c’est assez digeste.
Malheureusement, sur la forme, c’est lamentable. Le réalisateur livre un travail minimaliste. Je veux bien que Seagal n’assume plus pleinement coté action, mais là tout de même ! Les combats sont pratiquement filmés de manière suggestive, ce qui évidemment fait un effet terrible à l’écran. Les fusillades sont très mal rendues. Bref, faut vraiment être très peu exigeant pour digérer l’affaire (je note aussi des flashbacks d’une infinie médiocrité). La photographie est basique. Pas de recherche, souvent très sombre, les éclairages étant systématiquement à coté de la plaque, elle est plutôt nuisible au film. Les décors eux sont très limite, il ne faut vraiment pas être exigeant. Les scènes d’action donc, sont mal filmées, néanmoins elles sont nombreuses. Elles font rarement mouche, et je crois avoir vu là une des pires courses poursuites en voiture de ma vie. Elles sont violentes, n’hésitant pas à montrer de grosses giclées de sang. Est-ce suffisant pour satisfaire l’amateur ? J’en doute. Niveau musique enfin, rien à se mettre sous la dent, c’est dommage.
En somme que retenir d’Urban Justice ? Violent, musclé, c’est un film qui a le mérite d’assumer son coté bourrin, pour le reste, il y a des miettes. Au début je m’étais mépris, et j’avais lu que le budget du film était de 1.2 millions. Je me suis dis, bon avec une telle somme, il convient d’avoir une certaine indulgence, mais en fait le film disposait de 12 millions. Et là, par rapport au résultat, non, je ne saurai passer sur les trop nombreuses lacunes formelles, sur le scénario indigent, et le casting faiblard. Je mettrai donc 0.5, car même si ce n’est pas le pire Seagal, Urban Justice est très insuffisant.