Derniers Avis sur A chacun sa loi

Peter & David Paul, les plus célèbres jumeaux culturistes du cinéma se retrouvent dans une énième comédie. Après s’être fait connaître dans l'heroic fantasy The Barbarians (1987), ils ont par la suite enchaîné les films sans réelle cohérence, si ce n’est de jouer les bouffons de service.

Avec À chacun sa loi (1992), on les retrouve au cœur d’un buddy-movie où l’un campe un flic et le second un cambrioleur écervelé qui se fait appeler le "chapardeur". Deux frères dont il est quasiment impossible de distinguer qui est qui tant ils se ressemblent. L’un est intègre, l’autre est un crétin patenté affublé d’un sweat taille 10ans (imaginez un gars baraqué comme une armoire normande et fringué avec un crop-top, c’est tout bonnement dégueulasse, d’autant plus qu’il porte le même durant tout le film). Bien évidemment, comme pour tout buddy-movie qui se respecte, ces deux individus parfaitement opposés (non pas physiquement mais mentalement) vont devoir faire équipe pour coincer un riche homme d’affaire.

Bien évidemment, lorsque l’on s’apprête à voir un film avec les frères Paul, on sait pertinemment que cela ne volera pas haut. Ces deux énergumènes, qui avaient la trentaine lors du tournage, donne constamment l’impression (et ce, dans chacun de leurs films), d’avoir 10ans d’âge mental. Il est difficile de regarder avec sérieux ces deux mastodontes tout en muscles en train de jouer les crétins comme des enfants.

Une histoire torchée comme pas possible, au cœur de laquelle on retrouve Roddy McDowall et dans un moindre rôle (à savoir, une apparition) David Carradine qui a sans doute dû voir de la lumière et a eu envie de passer une tête (et récupérer un chèque par la même occasion).

On ne peut s’empêcher de ressentir certaines influences dans le tout premier film de John Paragon. On pense notamment à des buddy-movie tels que Double détente (1988) ou avec l’insupportable duo Bud Spencer & Terence Hill. Ajouter à cela, une improbable musique (sans doute libre de droit) nous rappelant par moment la trilogie du Flic de Beverly Hills.

Visiblement, John Paragon a été très satisfait de cette première expérience avec les stéroïdes sur pattes, puisqu’il les retrouvera à l’occasion de son 3ème film, dans la fatigante comédie familiale Jumeaux Jumeaux (1994).

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Ils ont vraiment un air de famille tous les deux! Normal, ils sont jumeaux! D'un côtè on n'a le flic et de l'autre le cambrioleur! De par la loi, vous avez le droit de regarder (ou non) cette comèdie policière des 90's avec les grimaçants Peter et David Paul, les jumeaux bodybuildès du tout aussi nanardesque, "The Barbarians". John Paragon ne travaille pas dans la dentelle et son film est souvent stupide! Mais au second degrè, "Double Trouble" est distrayant! De l'humour pour les mioches de moins de douze ans, même intact dans l'adversitè! L'action à gogo ne manque pas et les bêtises des jumeaux s'enchaînent non stop! Avec ègalement des rèpliques qui tuent : « Hè ouais, on n'a beau la secouer y a toujours une goutte sur les godasses ! » . Le lancer de parabole sur le pare-brise d'une voiture est un grand moment et la baston de rue des deux frangins rappelle en plus con et plus court le film de Big John, "They Live". A part ça, David Carradine ne joue que deux minutes! Qui a dit que la musculation rendait bête et mèchant ?

Voilà une nouvelle fois les frères Paul, les jumaux bodybuildés de "The Barbarians", dans un nanar à la hauteur de leur talent. Si l'autodérision est de mise, cela n'excuse pas ce... cette... chose immonde qui se fait passer pour du cinéma. Et si l'on fait abstraction de quelques répliques qui font sourire, le reste s'apparente à du néant, tout simplement...

Double Trouble est un film ma foi sympathique, pas très fin, mais plutôt agréable à suivre.
Les deux acteurs principaux, les frères Paul n’ont évidemment pas un jeu génial. Ils n’ont pas beaucoup évolué depuis les Barbarians. Très peu de variété dans le rendu des émotions, une réelle balourdise dans le rendu de l’humour notamment. Pour autant ils évoluent dans une comédie ici, très clairement, aussi leur coté nigaud et pas crédible passe plutôt bien, et ils s’amusent visiblement. Ils n’hésitent pas à jouer avec leur image, et l’ensemble est nettement second degré, ce qui rend le spectacle divertissant et souvent drôle. Ils sont par ailleurs appuyés par des acteurs plus solides. Je ne parle pas de Carradine, qui a vraiment un second rôle, mais plutôt de Troy Donahue ou de Roddy McDowall, lesquels permettent au métrage d’être plus équilibré au niveau de ses acteurs.
Le scénario de son coté est très basique. Il s’agit d’une histoire fort classique, d’autant plus à l’époque de sa sortie où ce type de sujet était à la mode, avec une teinte d’humour et un duo improbable. Malgré une réelle simplicité, le spectacle fonctionne plutôt bien là encore, avec certes des gags lourdingues et des scènes d’action moyennes, mais un ensemble à l’humeur bon enfant et à la décontraction bienvenue. C’est sans prétention mais amusant. Le rythme est par ailleurs soutenu, et il est difficile de s’ennuyer du coup.
Visuellement Double Trouble reste évidemment sur des chemins très balisés. Paragon en est à sa première réalisation, et on ne peut pas dire qu’il va franchement faire des étincelles à la réalisation durant sa carrière. Pour autant il semble conscient de ses limites. Du coup il ne fait pas d’esbroufe, il propose un travail sobre, sans personnalité mais sans gros raté non plus. Un certain manque de punch peut-être, des passages qui avec une meilleure mise en scène aurait pu gagner en puissance (le coup de la parabole par exemple m’a paru être filmé de façon fade), mais dans l’ensemble c’est passable. Il en va de même pour les décors et la photographie, totalement basique, mais convenable du coup car on sent que le minimum syndical est fait pour ne pas sombrer. Alors comme je le disais les scènes d’action sont plutôt moyenne, mais certaines sont imaginatives (la parabole par exemple), elles sont assez nombreuses, et ne déméritent pas compte tenu du fait qu’il s’agit très clairement ici d’une petite production sans grande prétention. La musique est comme le reste du film, classique et sans intérêt particulier, mais dynamique et plutôt bienvenue.
En clair Double Trouble c’est un film pas désagréable, mais qui n’offre pas non plus de grandes choses. C’est basique, et ceux qui ont vu 48 heures ou Le flic de Beverly Hills ou Tango et Cash ne trouveront ici pas grand-chose de nouveau. Pour autant les frères Paul apportent une teinte particulière à l’ensemble, et même s’ils jouent plutôt mal, ils mettent une ambiance singulière qui rend le métrage plaisant, et le tire quand même du tout venant. On dirait parfois des clowns à l’ancienne, avec des gags simples voir simplistes mais efficace, et rigolo rien que par leur accoutrement. J’accorde un 3 au film.