Drame fantastique, coécrit et réalisé par Yim Pil-sung, Hansel Et Gretel est un film peu convaincant. L'histoire nous fait suivre Eun-soo, un homme qui, après un accident d'automobile sur une route isolée, se perd dans une forêt où il y fait la rencontre d'une jeune fille qui le mène vers une charmante maison au milieu des bois. Dans cet endroit, il est accueilli par une famille exemplaire composée des deux parents et de leurs trois enfants. Seulement, le lendemain, alors qu'il tente de retourner à son véhicule, la forêt semble sans fin et il se retrouve inévitablement à cette maison. Ce scénario, s'inspirant du conte populaire des frères Grimm, s'avère hélas peu intéressant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue sous forme de conte de fées plus lugubre que merveilleux s'éloignant grandement de l'œuvre dont il reprend le titre. Et c'est d'ailleurs le plus gros problème du métrage qui n'est pas réellement ce qu'il se devait d'être. On s'attendait à autre chose de la part du récit qui est une relecture très libre. Celui-ci bénéficie tout de même d'une ambiance inquiétante, imprévisible et dérangeante très bien retranscrite à l'écran. Il faut dire que le métrage traite de sujets lourds notamment concernant la maltraitance des enfants. L'ensemble est porté par des personnages pas plus attachants que ça, interprétés par une distribution tout de même convaincante comprenant à sa tête Cheon Jeong-myeong en homme piégé dans cette autre réalité. Les membres de la famille à l'apparence aussi parfaite qu'étrange sont eux joués par Eun Won-jae, Sim Eun-kyeong, Jin Ji-hee, Park Hee-soon et Park Lydia. Tous ces rôles entretiennent des rapports troubles procurant quelques émotions via la tension qui en émane. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture, bien qu'émotionnellement assez neutres. Sur la forme, la réalisation du cinéaste sud-coréen s'avère correcte. Mais sa mise en scène principalement à base de caméra à l'épaule est peu esthétique et ambitieuse. De plus, elle évolue dans un environnement assez limité puisqu'il est impossible de s'extirper du lieu. Ce visuel, à la photographie volontairement artificielle, est accompagné par une b.o. signée Lee Byeong-woo, dont les compositions menaçantes collent bien à l'atmosphère, sans énormément la renforcer pour autant. Ce cauchemar emprisonnant s'achève sur une fin pas des plus satisfaisante, venant ainsi mettre un terme à Hansel Et Gretel, qui, en conclusion, est un long-métrage clairement dispensable.