Outre son statut de star planétaire, de symbole sexuel pour quinquagénaires (et pas que...) mais aussi d'acteur non dénué de talent, il arrive que George Clooney passe derrière la caméra comme c'est ici le cas avec Les Marches du Pouvoir, où il se met lui-même en scène avec d'autres interprètes de premier plan comme l'étoile (au firmament en ce moment) hollywoodienne Ryan Gosling ou encore Philip Seymour Hoffman. Dans ce long métrage, l'épicentre du récit concerne la politique au sens commun du terme (il s'agit de la confrontation de deux gouverneurs candidats à la Maison Blanche à travers leur campagne électorale) et plus précisément, ce qu'il se trame dans les sombres arcanes du pouvoir. En effet, le film s'intéresse à ce qui se déroule sous la surface médiatisée, télévisée des campagnes électorales c'est-à-dire aux relations existant entre candidats, associés, conseillers, rivaux, familles aussi hypocrites qu’ambiguës et aux coups de poignard dans le dos infligés à ses proches collaborateurs pour sauver sa peau ou pour être dans la lumière. C'est un postulat indéniable : la politique est un monde sans pitié, où le double-jeu est omniprésent et la sincérité, une douce utopie. George Clooney évoque ce sujet de manière très convaincante, à travers un antihéros qui se fait peu à peu corrompre par la tournure d'événements inattendus et qui constituent autant de rebondissements bienvenus pour le spectateur. En effet, loin d'être un film verbeux, ronflant et interminable, Les Marches du Pouvoir reste largement accessible aux néophytes et aux allergiques de la politique puisqu'il allie un scénario très bien écrit et ancré dans la réalité (la fin, empreinte d'un cynisme qui fait mouche, laisse le spectateur amer face à un épilogue criant de vérité) à un sens du rythme rarement vu dans un long métrage abordant un tel thème. D'autre part, le réalisateur dévoile de manière subtile le clivage entre l'ambition et la loyauté et les faux-semblants, apportant ainsi une profondeur à ces Marches du Pouvoir, qui est en plus un film relativement court et compact, ce qui constitue une qualité indéniable puisqu'il n'est en aucun cas bâclé et qu'il va à l'essentiel, n'essayant pas d'assommer les spectateurs par des tirades politiques interminables et inutiles.