Sinbad est un authentique nanar italien ! C’est pas un film désagréable au trente-sixième degré, mais c’est nettement raté ! Déjà côté casting c’est pas terrible ! Pour moi il y a que deux acteurs qui surnagent à peu près. Hal Yamanouchi, qui est aussi le seul qui démontre à peu près des qualités de combattant et rend ses affrontements crédibles. Puis Alessandra Martines, qui malheureusement n’a quasi rien à faire à part dormir, mais qui est très jolie, et donne un peu de caractère à son personnage le peu de temps qui lui est alloué ! Tout le reste c’est assez ridicule. Ferrigno semble encombré de ses muscles et il déambule au ralenti dans des décors en carton pâte avec deux expressions sur le visage. Steiner cabotine comme un beau diable en Jaffar, et pourtant, il a l’air complètement fade par rapport à l’inénarrable Leo Gullotta en total roue libre comico-burlesque. Au milieu de ça, il y a Teagan Clive, qui sert strictement à rien à part exhiber un maillot de bain hyper moulant en cuir. Elle sert vraiment qu’à ça, sans blague ! Evidemment on passera sur les personnages, totalement pas construit, réduit à leur plus strict minimalisme, on ne sait même pas vraiment pourquoi le méchant est méchant à part parce qu’il faut un méchant !
Le scénario est inexistant. Il y a 0 construction, plein de personnages pas exploités, aucune profondeur, aucun relief, aucune thématique développé, en fait le film se résume à des séquences d’action. Les personnages ne discutent quasiment jamais entre eux et tout ce qui se trouverait entre les scènes d’action ordinairement nous est résumé par une voix off constante (le film étant construit sur le principe d’une mère qui raconte l’histoire à sa fille). Donc ne vous étonnez pas si après 30 mn on se demande comment les réalisateurs vont faire rentrer tous les voyages de Sinbad en moins d’une heure. La raison c’est qu’il y a d’énormes ellipses.
Evidemment, si les scènes d’action en question étaient bonnes, à la limite on pourrait voir le film comme un plaisir coupable, sans profondeur mais bourrin et rythmé. Mais non ! Les scènes d’action sont ridicules. Les combats sont des guignolades style Bud Spencer et Terrence Hill et les créatures sont horribles ! Hormis un plan sympa sur un cheval momifié, mon Dieu ! Le pauvre gars dans le costume du golem avance si lentement que le réalisateur a été obligé de filmer toute la scène au ralenti pour masquer l’impossibilité qu’il a à se mouvoir dans son costume. Costume qui d’ailleurs ressemble à rien. Mais le pire reste le grand méchant, un costume en mousse recouvert de slime qui tire des lasers systématiquement à côté de sa cible située à 2 mètres ! Franchement, les effets spéciaux sont incroyables de médiocrités, les décors font parfois illusion mais la plupart du temps c’est absurde (le palais du calife est un stock shot d’une église orthodoxe !), la réalisation est d’une incroyable mollesse… C’est sans doute le pire film de Castellari qui s’est complètement perdu. Même la bande son au synthé ne convient absolument pas au film.
Mais le pire en vrai, ça reste sans doute qu’un prologue au début du film annonce que le métrage est inspiré d’un prétendu récit d’Edgar Allan Poe ! Attribuer à Poe un désastre pareil c’est culotté ! 0.5