La lune de sang est un métrage pas trop mal de Jésus Franco, qui ne va pas épater la galerie ici, mais qui s’en tire à peu près honorablement.
L’interprétation est pour le moins fadasse. C’est relativement commun chez Franco. Ici vraiment pas d’acteurs connus (la plupart n’ont même pas fait un parcours dans la série Z marquant). On trouve dans le rôle de Miguel un Alexander Waechter totalement dénué de saveur dans son interprétation. Il ne donne aucun relief à son personnage, et il est aisé de s’en désintéresser, comme des autres d’ailleurs. Christoph Moosbrugger n’est guère plus enthousiasmant. Coté casting féminin, c’est du Franco, avec de jolies jeunes femmes. C’est là d’ailleurs leur seul intérêt, avec quand même une Olivia Pascal si mes souvenirs sont exacts, parfaite en scream queen. Sa prestation laisse un peu plus à désirer. En clair, pas grand-chose de ce point de vue.
Le scénario est banal. On a là un slasher typique, avec une base scénaristique un peu malsaine, prétexte ensuite à une succession de crimes dans un pensionnat de jeunes filles. Ce n’est pas imaginatif, et il y a parfois quelques moments de flottements, jusqu’à une fin quelque peu décevante. Néanmoins il y a des passages sympathiques, le film est relativement court (1 heure 20), et il est difficile de vraiment s’ennuyer, sauf si on n’aime pas le genre. A noter une certaine cruauté bienvenue, qui donne un coté plus corsé à ce slasher que la plupart de ses concurrents.
Visuellement La lune de sang n’est pas un métrage tonitruant, mais enfin son budget était faible, et puis il commence à dater. La mise en scène de Franco est intéressante. Elle ne casse pas la baraque, mais il y a des passages dans lesquels il s’en sort vraiment, notamment lors d’un meurtre bien fameux. Les décors pour leur part sont un peu faibles, mais il y a un certain exotisme qui se dégage des images en extérieur. C’est un peu moins le cas des intérieurs, trop sobres. La photographie est très moyenne, elle peine à donner du charme au métrage, et s’avère souvent bien sombre dans les séquences nocturnes. C’est dommageable pour la lecture des images. Coté meurtres, ceux-ci sont solides en revanche, comme je le disais bien mis en scène ils sont aussi bien violents, voir gores. Il y en a un qui est particulièrement marquant, et donne lieu à une séquence sanglante réjouissante pour les amateurs. Niveau érotisme, toujours important quant on parle de Franco, il n’y a pas grand-chose, quelques poitrines dévoilées et une jeune femme en robe translucide, du classique en somme. La musique elle est assez superficielle.
Pour conclure sur ce film, il ne révolutionne pas le slasher, et ne marque pas vraiment les esprits. Assez classique, tant sur la forme que sur le fond, il se regarde sans déplaisir, mais ne va beaucoup plus loin que le bout de son nez. Il est surtout conseillé aux amateurs du genre ou aux fans de Franco, les autres pourront sans doute s’en dispenser.