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Flavien Poncet
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1,0
Publiée le 23 novembre 2007
A l'avènement du numérique survient l'amputation de la frontière entre aspect du réel et aspect du cinéma, entre les teintes que l'on perçoit usuellement et celle que le cinéma nous donne à voir. Un film comme «Preussich Gangstar» (Allemagne, 2007) de Stelmach et Werner dont la plastique et le mode de réalisation convoque le documentaire se révèle en fait être une fiction. La frontière tend à être abolis. Le problème est semblable dans «Prinzessinenbad» (Allemagne, 2007) de Bettina Blümner. Film sur trois jolies jeunes filles, la plastique numérique conjuguée avec des éclairages dirigés produit un prosaïsme romancé, une sorte de fiction vulgaire, à mi-chemin entre le documentaire et l'imaginaire. Et pourtant il s'agit bien d'un documentaire. Le sujet se concentre sur un groupe de trois jeunes filles d'une quinzaine d'années. Leur apparence superficielle, la précocité de leur féminité assumée, la facilité de leurs expressions appuient le sentiment de fausseté. Pourtant ces trois filles sont authentiques, Blümner, après avoir pris soin de nous présenter convenablement la vie de chacune d'elle et les liens qui les unissent, fait état de leur quotidien et par extension d'une nouvelle jeunesse. Certains faits choqueront la bonne bourgeoisie et pourtant le film fait état. Tournant autour d'une piscine, celle des princesses comme l'indique le titre («La piscine des princesses»), le film trace le trajet orbital d'une adolescence surprenante. Toutefois le quotidien puéril et les enjeux dramatisés à l'extrême de ces filles rebutent très vite. Là réside le principal défaut du film, qui aurait pu se confondre avec un travail anthropologique : la cinéaste ne semble prendre aucun recul vis-à-vis de ses protagonistes, ce n'est que le journal intime de la frénésie de leurs jours sans une once d'objectivité. La condescendance est certes évitée mais l'intégration totale avec ses protagonistes à laquelle prête le film en décrédite la valeur.