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    Gangstar prussien
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    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

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    1,0
    Publiée le 10 novembre 2007
    Premier film d’Irma-Kinga Stelmach et cinquième réalisation de Bartosz Werner, «Preussich Gangstar» (Allemagne, 2007) s’apparente à une fiction qui se taille une part de documentaire. Tourné en HDV, caméra numérique, le drame banlieusard se centre sur 3 jeunes d’une vingtaine d’années tous obnubiler par un désir de gloire et de richesse. Sur ce thème, le cinéma de Spike Lee a déjà beaucoup fait et son héritier Kassovitz avec «La Haine» (France, 1995) demeure dans le panthéon du «cinéma urbain de crise». Néanmoins «Preussich Gangstar» n’a pas l’ambition de faire état d’un tremblement sismique dans le système des jeunes. C’est davantage le quotidien de ces trois protagonistes qui manie le film. Le désavantage de la tranche-de-vie au cinéma est de s’affaler dans le quotidien diffus qui finit par n’intéresser personne et ne mener nulle part. C’est à moitié ce que fait le film de Stelmach & Werner. Il ne va nulle part, peut-être comme ses protagonistes, il ne fait qu’état de leur condition, leur quotidien, leur rêve, leur mode de vie. L’hybridité qu’imprègne l’allure documentaire, et ses gros plans qui l’accompagnent, tendent à faire ressentir une proximité avec les personnages. Le procédé, usé d’avoir trop servis, se nourrit de l’impureté esthétique engendrée par le numérique pour rendre encore plus vraisemblable l’expérience des trois jeunes. Or le défaut du film réside dans sa tiédeur. S’atteler à un sujet aussi sensible que la jeunesse dans les banlieues nécessite un engagement que le film semble répugner. Sans conviction déterminée, le film demeure tiède, non pas ennuyeux mais indécemment timoré. La photographie du film, qui laisse dominer une teinte grisâtre déprimante, aide le numérique à figurer la froideur des décors. Si ce film doit laisser une trace, c’est comme message furtif sur la circonstance des jeunes dans les banlieues. L’aspect documentaire qui ambitionne là de crédibiliser l’œuvre vaut bien moins dans l’indétrônable «La Haine».
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