On nous présente “Blue Valentine” comme un petit bijou du film indépendant, et pourtant, que de longueurs, de confusions et d’ennui !
Le film débute plutôt bien en abordant l’histoire de cette famille/ couple de nos jours. Les 40-45 premières minutes sont réussies et assez emballantes. Mais dès que le film s’aventure vers des allers-retours, le récit perd tout intérêt pour nous entraîner vers des situations ennuyeuses et déplaisantes.
Lors de ce fameux trois-quart d’heure de réussite, on découvre des personnages attachants et authentiques. Ryan Gosling est très bon dans son rôle de père complice et moqueur avec sa fille. Pourtant, son jeu correct ne va pas durer. On plonge alors dans le passé de son personnage et s’enchaînent ensuite des clichés du genre : le ‘beau-gosse’, seul, incompris, musicien à ses heures perdues, héros romantique triste… Tout ça avec un look de garçon trop propre sur lui sorti directement des couvertures de magazines auxquels il sera par la suite de sa carrière habitué.
Son jeu se dégrade, répétant sans cesse les mêmes mimiques qu’il nous pond dans ses autres films (et mêmes en interviews !) : le mec cool qui essaie tant bien que mal d’être drôle et attrayant. C’est simple, on ne voit plus Dean son personnage, on ne voit que Ryan Gosling et sa gestuelle, devenue sa marque de fabrique partout où il passe. Une sorte de personnage méta se crée, comme l’impression de voir l’acteur se caricaturer pour interpréter son personnage. On nous a répété sans cesse (aux plus sceptiques qui ne croient pas en son potentiel d’acteur) qu’il était bon dans ce “Blue Valentine”, mais il ne s’agit que d’une affaire de trois-quarts d’heures. Dommage car le début était vraiment bien.
Le reste du casting est bon (Mike Vogel en salaud de première, la fille, et le grand-père), mais c’est Michelle Williams qui porte le film sur ses épaules. Parfaite dans son personnage de femme (souvent fatiguante) qui se laisse être le désir de ces hommes, jusqu’au ras-le-bol.
Au fur-et-à-mesure que l’on avance dans le film, les personnages se font antipathiques. On se passera des longueurs interminables dans le bus, Dean draguant comme un gros lourdingue, et autres prises de bec dans le môtel, d’un ennui mortel et chiant à souhait. Les flashbacks se font de plus en plus stériles, essayant tant bien que mal de nous raconter le début de cette fausse histoire d’amour dont on se contrefout. Puis, la scène de l’hôpital et cette engueulade sortie un peu de nulle part. Dean/ Gosling nous gratifie une énième fois de ses mots à répétitions “baby, baby, baby” (en VO) prononcés 50 0000 fois pour s’exprimer.
Enfin, une fois la tempête calmée, on assiste à une dernière scène, meilleure que la globalité du film, mais qui ne parvient pas à nous faire oublier le calvaire vécu durant ces 1h50 d’un film décousu, approximatif et sans-intérêt.