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    Pleasantville
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    3,6
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    125 critiques spectateurs

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    mx13
    mx13

    243 abonnés 1 918 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 janvier 2019
    Un film qui émet un travail intéressant sur les couleurs, même si le scénario et le rythme du film laissent à désirer. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 2/5
    Objectivons
    Objectivons

    314 abonnés 2 937 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2018
    Pleasantville est un film assez joli et original, que cela soit esthétiquement comme scénaristiquement. Ce n'est pas l'intrigue du siècle, mais c'est gentillet et même rempli de bonnes intentions. A ne pas voir pour autre chose.
    Shawn777
    Shawn777

    586 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2018
    Ce film réalisé par Gary Ross et sorti en 1998 est très bon ! C'est l'histoire de deux jeunes frères et sœurs qui se retrouvent malgré eux parachutés dans une émission des années 50. Le synopsis m'attirait beaucoup mais j'avoue avoir pensé que ça allait être une comédie un peu banale, sympa mais sans plus. Finalement, j'ai été très surpris car le film est une habile critique du puritanisme américain. Effectivement, ce sont des adolescents des années 90 qui se retrouvent coincés dans une série télé des années 50, époque où toutes les sitcoms et autre étaient très sexistes et puritaines. Si les personnages essayent au départ d'en respecter les règles, ils vont vite essayer de les changer pour apporter un peu plus d'humanité à tout cela. Je trouve le décalage très bien, surtout qu'ici, c'est spoiler: le sexe et l'accomplissement personnel
    qui apportent la couleur dans cette petite ville, je trouve cela très subtil car cela fait passer pleins de messages tout en restant sur le ton de la comédie légère. En dehors de cela, j'aime beaucoup le principe, je trouve l'idée très originale et sympa. Malgré tout, la trame reste assez prévisible et la fin déborde un peu trop de bons sentiments, ce qui est un peu dommage car cela casse un peu justement cette critique du monde idéalisé que présentaient les séries des années 50. Les effets spéciaux sont vraiment très bons, nous avons un très beau noir et blanc réalisé en post-production. La réalisation n'est quant à elle pas exceptionnelle mais nous présente tout de même de très beaux plans. Le casting est, lui aussi, très bon, nous avons notamment Tobey Maguire, Reese Witherspoon, William H. Macy, Paul Walker etc. qui jouent très bien. "Pleasantville" est donc une très bonne surprise !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 mai 2018
    C'est en tombant sur un montage de 3 minutes  compilant les plus beaux plans des films des années 90 que j'ai découvert "Pleasantville". Malgré un casting alléchant (Tobey Maguire, Reese Witherspoon, Jeff Daniels et Paul Walker) et un synopsis attrayant, ce film est totalement inconnu.
    Mais, quelle bonne surprise ! À la manière de "Last Action Hero", le film réalise le fantasme de tout cinéphile ou téléspectateur : envoyer un fan dans son film (ici dans sa série) préféré.
    On se retrouve alors propulsé dans une petite ville américaine isolée des années 50, dans laquelle nos deux héros, (Tobey Maguire en fan hard-core et Reese Witherspoon qui n'avait rien demandé) devront s'acclimater. Au risque de modifier entièrement le petit univers parfait qui les accueille.
    La confrontation entre des individus venant de mondes différents marche toujours autant, les gags sont bons, bien écrits et les acteurs sont excellents. Mais au fur et à mesure, le film évolue, il est parsemé de poésie grâce à ces idées de réalisation, et se sert du postulat de départ pour nous délivrer en sous-texte une satire du conservatisme et de l'Amérique puritaine, à l'instar d'un Tim Burton de la grande époque. En plus de cela, on voit que le réalisateur s'amuse en nous calant des clins d'œil au cinéma d'hier et d'aujourd'hui.
    Le dernier quart d'heure est cependant un peu bancal mais il n'enlève en rien à la qualité générale du film.
    En bref, un film méconnu mais un film malin, visuellement très beau et divertissant. Un bon moment assuré.
    En plus, ça fait toujours du bien d'écouter Etta James.
    Audrey L
    Audrey L

    638 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2017
    Un petit bijou aussi beau qu'intelligent et tolérant. Si le titre et le synopsis m'avaient fait dire que je ne miserai pas un centime sur ce film, avoir tout de même tenté la chance du visionnage m'a fait gagner le gros lot : les acteurs sont vraiment bons respectivement dans leur rôle : Tobey Macguire est crédible en jeune homme refoulé par sa société conformiste qui va trouver sa place en libérant du carcan social une autre communauté encore plus encline aux moeurs que la sienne... Et pour cause : cette société est fictive et est une émission télé dans laquelle Tobey est propulsé avec sa soeur accro au sexe (Reese Witherspoon dans un rôle rebelle qui lui va si bien !). On rit souvent de voir le côté "fictif" de Pleasantville : pas de WC, des personnages incapables de la moindre initiative personnelle, ou de sortie de routine... Puis on voit poindre la merveilleuse critique dissimulée du racisme : les "colorés" ("colored" étant en anglais le même mot ségrégationniste utilisé pour les "Noirs") sont discriminés et chassés, avec un maire particulièrement vindicatif et protecteur du " peuple parfait "... La critique est rudement bien menée, chapeau ! Les apparitions progressives des couleurs sont magnifiques et ont demandé un travaill titanesque (chaque pétale des cerisiers qui s'envole a été colorisé sur le fond gris du ciel !), la musique est impeccable et nostalgique à souhait, la critique du racisme est parfaite par sa métaphore qui donne une légèreté agréable au récit, les acteurs sont fabuleux, et la fin fait progresser chaque homme. Un bonheur, un film très "pleasant" !
    Riddler Crow
    Riddler Crow

    10 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 octobre 2017
    2 ados frère et sœur qui se retrouvent coincé dans un vieux feuilleton des années 50,l'un essai de suivre le script,l'autre bouscule et met le bazar dans la série. Le feuilleton qui devait être la vie d'une gentille petite famille qui suit son cours sous fond de sitcom familial prend un tournant dramatique en évoquant indirectement une évolution des mœurs et des mentalités(libération sexuelle,droit des femmes..),avec un parallèle sur la lutte pour les droits civiques et la liberté d'expression quand la couleur commence à apparaitre et une remise en question de la société elle-même petit à petit. Nominé dans de nombreuses cérémonies pour ses acteurs et ses effets spéciaux,un casting excellent et un joli jeu de couleurs avec le noir et blanc qui se teint progressivement au fur et à mesure des changements ,ainsi qu'une belle reconstitution des années 50 avec ses décors et ses costumes.
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2017
    "Pleasantville" part d'un concept attrayant mais l'intrigue qui en découle s'avère plutôt convenu et formaté, à l'image de sa réalisation. Cette histoire fantastique est une belle manière de parler de l'intolérance, de la ségrégation et du racisme même si, là encore, la morale dégagée y est facile. Cet espèce de conte a un indéniable effet "feel-good" et on apprécie le jeu de couleurs qui rythme ce long métrage. Pas mal mais pas inoubliable.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 403 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mai 2017
    Pleasantville est un film un peu inégal, je dois en convenir. Le début est très bon, le métrage est entrainant, l’humour est là, l’ambiance est réussie, ça promet quelque chose de fort divertissant. Et puis finalement, une fois l’effet de surprise passé, et une première partie qui installe bien les choses, le métrage commence à perdre clairement et en rythme et en surprise. La deuxième partie possède des longueurs, semble vivoter, présentant une construction assez redondante. Moins affutée, cherchant un peu trop la dimension moralisatrice à la tonalité gentiment anticonformiste du début, Pleasantville pourra, sur la longueur, décevoir. Sans dire que ça devient pénible, Ross semble avoir eu un excellent concept de départ, mais n’en a pas donné un traitement assez percutant.
    Toutefois le métrage peut s’appuyer sur de vrais atouts. D’abord des acteurs très bons. Jusque dans les seconds rôles Pleasantville présente un casting impressionnant, composé d’acteurs de talents et bien investis dans leurs rôles. Solide duo Maguire-Witherspoon, bien opposés et complices, et surtout un duo Allen-Macy de grande envergure. Allen est particulièrement marquante dans un rôle bien vu, et dont la relation assez bizarre qu’elle entretient avec ses deux « enfants » apporte du piment au métrage. A souligner aussi la présence d’un sobre Jeff Daniels. Globalement de bons acteurs, de bons personnages, pour ce qui reste le noyau dur de ce film.
    Quant à l’esthétique elle a valu récompenses et hommages au film. On est en effet dans une reconstitution années 50 très colorée, de belle facture, volontiers clichée mais pour notre plus grand plaisir, le tout servi par une photographie réussie, et une bande son mémorable qui aligne avec bonheur pas mal de tubes rock and roll bien connus. Pleasantville est un film élégant, vif, avec de belles images, c’est une bonne chose.
    En conclusion je dirai que ce film, qui semble assez méconnu aujourd’hui compte tenu de son budget et de son casting, est un métrage pas déplaisant, mais nettement inférieur dans le genre à The Truman Show, et cela en grande partie à cause d’une histoire qui ne décolle pas vraiment comme espéré. 3
    DaeHanMinGuk
    DaeHanMinGuk

    183 abonnés 2 268 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 mars 2016
    Un film original et différent. Très bien filmé et intégrant avec beaucoup de brio ce mélange de couleur et de noir et blanc.
    Ce film aborde, sans en avoir l'air, des thèmes importants comme le puritanisme américain, le racisme spoiler: (avec entre autres les écriteaux des boutiques interdites aux "colorisés", et la scène du tribunal rappelant l’Amérique du sud du Mississippi avec les Noirs au balcon du tribunal et les Blancs dans l'orchestre)
    .
    Néanmoins, on reste un peu déçu car il manque ce "je ne sais quoi" indéfinissable qui fait qu'on reste un peu sur sa faim en sortant du film.
    gobishop
    gobishop

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2016
    Ce film est magnifique , d'une telle poésie et basé sur les émotions . Une pensée pour le regretté PAUL WALKER et J. T. Walsh . pour finir c'est un film sur l'être humain (il mérite au moins 4 étoiles)Pour moi ce film a été sous -estimé , il est bien plus profond qu'il peut le paraître.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 février 2016
    Ce film est à part. On tombe rapidement sous le charme de cette fable. Il a un petit "je ne sais quoi" qui envoute. L'histoire est vraiment original, les acteurs charmants et le passage du noir au blanc à la couleur est vraiment une bonne idée. Seul bémol, c'est un peu mièvre mais c'est la 3ème fois que je vois ce film !
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    62 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 septembre 2015
    Pleasantville est un film juste extraordinaire! En plus d'être original, bien écrit et poétique il se permet d'utiliser le mythe de la caverne de Platon! Bravo à Gary Ross pour ce film extra qui est rempli d'émotions et d'excellentes idées! Le casting est impeccable et le film traite d'énormément de sujets, comme la xénophobie, l'obscurantisme, l'art etc... Le film mérite d'être vraiment plus connu car c'est un film extrêmement intelligent et réfléchi!
    fandecaoch
    fandecaoch

    1 040 abonnés 2 232 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 août 2015
    Pleasantville : Un des films les plus original et créatif que j’ai vu de ma vie de cinéphile. Franchement, c’est intelligeant, bien trouvé, c’est frai et maitrisé de bout en bout, moi je dis chapeau. C’est un peu du même genre que : Retour vers le futur ou The True Man Show car l’univers est délirant et assez décalé mais il y a du sens dans tous ça. Car, pour la petite histoire, c’est un frère et une sœur qui vont être transporté dans une série TV qui ce passe dans les années 80 et cette série est en noir et blanc et elle forme une boucle, c'est-à-dire que il y a rien en dehors de la ville, les gens fondent toujours la même chose. Autrement dit, ils ne voient pas plus loin que ce que les scénaristes ont écrit pour eux. Mais, depuis que ce frère et cette sœur moderne sont entré dans cette univers, tous va changer pour le meilleur et le pire. Donc voila, concept super original mais qui ne s’arrête pas à la simple et bonne idée du départ. Plus on avance vers le film, plus il y a une émotion, une profondeur qui s’écrit. Car, l’univers et les personnages évoluent. Et il y a une bonne moral et critique de la société ce qui donne au film une vraie intelligence. Donc voila, le film est bien pensé, c’est bourré de détails vraiment très amusant (exemple : pas de toilette car dans les séries, on ne voit pas les personnages y allés…). Et que dire de la mise en scène qui est juste magnifiques. Il y a un superbe travail sur le jeu de couleur qui fait toute la particularité du film, et c’est vraiment très soigné. Ça ne m’étonne pas que le film soit créatif car quand le réalisateur et produit et écrit le film, c’est souvent gage de qualité. Et pour finir, les acteurs sont très bons et le casting l’est tout autant : Tobey Maguiyer… Donc voila, c’est fun, amusant, divertissant et pétillant, une fable moderne et original au possible : chapeau l’artiste.
    Aymeric K.
    Aymeric K.

    3 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 août 2015
    Tout n'est que couleurs, l'histoire d'un "looser" passionné d'une vieille émission ringarde, "Plaisantville." Il rentre par accident avec sa sœur dans ce monde en noir et blanc. Les parasites vont bouleverser le quotidien des acteurs, ceci apportera des couleurs et des situations incontrôlées dans cette série grisâtre...

    Si l'on ne vit pas la chose, on regarde les choses autrement. La perfection est interprétée par la tristesse, expliquant le noir et blanc. Les couleurs apparaissent à cause de nos étrangers de la réalité, elles provoquent jalousie et racisme. Le regrettable Paul Walker est très drôle, il se caricature à merveille. Reese Whiterspoon est toujours aussi pro', Tobey Macguire attachant et touchant, sans oublier les rôles secondaires, la Mère et le cuisinier que je trouve fantastique. Le Titre contradictoire m'amuse, on ne plaisante pas à Plaisantville, on s'ennuie. Et si nous n'étions qu'une simple émission?
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 janvier 2015
    L'objet cinématographique dans son contenu a-t-il un but, un véritable propos, des directions ou n'est-il qu'un pur objet de divertissement soumis à la seule valeur d'échange d'une monnaie virtuelle, un simple intermède dans la stimulation globale d'une société de consommation. Le rêve n'est-il qu'un phénomène annexe et accessoire du repos de la conscience humaine dans la réparation de son énergie vitale ou a-t-il lui aussi dans son contenu un but ineffable, un véritable propos secret et des directions insondables.

    Ce procédé de mémorisation de l'image et du son du récit cinématographique, cette création libre et suspendue du récit onirique possèdent toutes deux des ressources certaines capables d'inspirer et d'éveiller la conscience. L'alchimie cinématographique apparaît alors comme la simple correction technique d'un dispositif de l'imagination créatrice, l'ordination d'un rêve lucide dangereux remis sur les rails de la narration classique non plus dans l'expression du réel mais au travers d'une représentation cinématographique de la vie quotidienne. N'est-ce pas la même immédiateté tranquille qui rectifie un contenu onirique devenu trop clairvoyant? Les syntagmes sonores et visuels d'une conscience libre sont alors réagencés et recyclés, puisque le mot est d'actualité, dans un produit cinématographique qui n'offre plus malgré son prix (là où le rêve était libre et gratuit) qu'un contenu modifié, des propos altérés et des directions changeantes.

    Pleasantville nous offre alors un rattrapage audacieux dans une vertigineuse mise en abîme sur au moins trois niveaux (réalité quotidienne, réalité cinématographique contemporaine et réalité d'une série télévisuelle). Par ces prémisses le film peut-être vu comme la mise en place d'un dispositif de sécurité pour faire suite à une évasion parfaite. Le jeune adolescent David-Bud s'est évadé dans un espace mental, onirique et structuré issu d'une imagination créatrice d'un monde meilleur au travers de la simulation d'un passé réifié par une simple série télévisée. Le propos du film se propose donc de ramener le protagoniste (et donc le spectateur) vers l'esprit du siècle après une série d'épreuves initiatiques. Dans une première analyse ce film a toutes les couleurs de la vertu, avec même quelques intrusions tolérées dans le domaine de la contestation et de la critique sociale mesurée. Subversion et modération sont intégrées au principe même de l'empreinte d'une relation de confiance entre le spectateur et l'objet de la représentation comme le geste paternel d'un père qui voudrait ramener l'enfant qui en défrichant des sentiers nouveaux découvre émerveillé d'autres mondes possibles.

    C'est l'une des raisons pour laquelle cette critique se construit c'est qu'elle résulte, tous comptes faits d'un objet cinématographique digne d'intérêt mais dangereux car il réclame au fil de son parcours une adhésion à certains principes immuables et à un retour serein à l'actualité moderne et s'assimile parfois comme un analgésique aux douleurs des directions normatives d'une société moderne, de son contenu idéologique et de l'acceptation finale de buts aliénants, comme l'onction d'une douce propagande, geste diplomate d'un cinéma d'outre-Atlantique.
    En cent vingt minutes ce film voudrait, malgré tout, nous faire croire aux progrès de la civilisation et à l'évidence d'une supériorité qualitative du monde moderne sur autre chose, démontrée par David-Bud renvoyé dans une civilisation du passé et proposant à nouveau les mêmes erreurs en plaquant un schéma directeur vers un futur dont il connaît pourtant les apories et sans jamais inventer des solutions nouvelles offertes pourtant par une simulation différente. Ce film malgré des audaces, une inventivité et un ton angélique nous renvoie finalement à l'affirmation de vieux clichés et à l'érection finale d'une seule simulation possible, c'est à dire d'un seul monde, dictamen intransigeant d'une pensée unique.

    Apportons des preuves à ce qu'est une véritable manipulation psychologique sous le couvert de la bienveillance en véhiculant des tautologies, des paradoxes, des clichés et des mensonges au travers des exemples suivants: l'opposition sémiologique du noir et du blanc puis du noir et du blanc et de la couleur (c'est à dire la correction d'une erreur par une nouvelle erreur) ; le silence aveuglant autour de la représentation mentale de l'espace et du temps à Pleasantville (sans jamais envisager les failles réelles d'une société de consommation) ; aux nombreux phénomènes langagiers presque occultés ; à la véritable joie créatrice des livres blancs violés par une mémoire sectaire et enfin à l'acceptation passive de la télévision transformée par un démiurge vertueux (qui parlera d'elle comme d'une amie) en un objet magique.

    L'opposition classique entre le noir et le blanc, sa réitération dans le système des couleurs est la première aporie ancrée dans la collectivité et inlassablement véhiculée par le processus filmique. Or ce qui s'oppose à l'obscur, à l'opaque et au noir n'est pas le blanc mais bien plutôt l'invisible, le transparent, la clarté et le translucide là ou le flou et l'opacité sont absorbés par la lumière. Pleasantville connaît bien ses nombreux niveaux de gris ; les échelles de transparence, les clairs-obscur, les degrés de reflets sont déjà bien avancés et semblent receler des possibilités totalement inconnues de la société dite moderne. La raison de l'intrusion de David-Bud est de renvoyer le noir et blanc à une opposition classique vers la couleur (en générant une émotion artificielle, fraction de la lumière), c'est à dire à un archétype issu de l'esprit du monde moderne entravant ainsi la réalisation en devenir du véritable reflet, non plus comme la stricte copie d'une première réalisation mais bien comme une sorte de miroir de l'âme, projection d'un monde virtuel dans un futur différent et dans des directions nouvelles. Les parents par exemple ne connaissent pas l'image stricte de leurs enfants mais seulement l'empreinte mentale (ce qui autorise l'intrusion de David-Bud et de Mary Sue-Jennifer), ces deux visiteurs précipiteront Pleasantville dans la plus triviale reproduction du seul monde moderne connu des adolescents. Vous noterez alors bien mieux la gravité relative de celui qui sous prétexte d'amener la lumière propose un miroir aux habitants d'une simulation (ici Pleasantville) pour leur montrer non pas ce qui est mais ce que lui veut nous faire croire de notre image et enfermer ainsi la représentation du monde dans la triste et stricte aliénation d'un code.

    Cette transparence, ces reflets : éclaboussures ondoyant à la surface des eaux, ces éblouissements célestes, lune diaphane suspendue dans le ciel des idées, ce clair-obscur à peine envisagé ni même compris par la société des visiteurs étaient pourtant une promesse en devenir de Pleasantville. À ce titre le comportement du jeune adolescent mais surtout du choix filmique de la représentation vis à vis du seul livre d'art est exemplaire. la page claire de la couverture résume à elle seule une idée, première évolution possible des citoyens de Pleasantville : l'art pictural est une harmonieuse transition, solution entre la ligne droite et la courbe (c'est le motif de la page de couverture : quelques lignes droites traversées par une ondulation), hypothétiques prémisses des développements architecturaux possibles au sein de Pleasantville. Ce détail (peut on réellement parler d'un détail là où les livres n'avaient qu'un seul motif de couverture et des pages vierges) est totalement ignoré par David-Bud qui résumera brièvement la peinture dans l'esprit du protagoniste (Bill Johnson) à la simple excitation de représentations colorées (sans même discerner une vie de l'auteur, épisode du Titien, ni même le motif! dans l'épisode de la femme qui pleure, désolée) et déclenchera finalement la colère des habitants (non pas agressé par un nu édénique mais bien plus par les couleurs criardes de ce nu, postiche vulgaire, introduction à la réclame obscène d'une poupée pornocrate qui vantera bientôt la grande marque d'une devanture de magasin, loin de la modération d'un simple "Soda Shop"). La violence physique et oculaire des stimuli de la couleur est donc liée à une émotion artificielle irritante (publicités en devenir) transmise aux habitants privés de la délicatesse, de la douceur et de la caresse ontologique du noir et blanc qui effleure à peine la surface de la peau. L'idée pré-conçue et véhiculée par ce moyen de transport cinématographique, rendue presque évidente et naturelle par l'artifice technologique est de faire-croire cet agréable village comme en retard sur l'obsession de la civilisation moderne et excitée qui se voudrait supérieure.

    Un robot romain ne serait pas moins étonné devant un "primat" gaulois (chaman transcendant la forêt primordiale?) que cette jeune écervelée devant la représentation du temps et de l'espace. C'est pourtant au cours de sa première journée d'école que Mary Sue-Jennifer découvre une structure de l'espace et du temps très audacieuse : "La fin de Main Street en est seulement son recommencement". Ce qui est évident pour tous est impossible à assimiler pour celle à qui il aura fallu finalement un globe pour pouvoir admettre le même début et fin d'une ligne droite. Imaginons un instant la richesse de ce mode de spatialisation pour entrevoir la révolution conceptuelle des déplacements. Pour aller à l'autre bout de la ville je peux justement me diriger vers le point opposé de la direction à suivre et bénéficier d'une téléportation audacieuse à la fin de la rue qui m'amène au début de ma destination. Si les distances s'abolissent franchement, les habitants n'auront sans doute plus jamais l'occasion d'inventer les nouveaux possibles offert par cet affranchissement du réel dès que la ville sera reliée au maigre espace cognitif des intervenants extérieurs.

    Ajoutons, ici-même, l'extrême circonspection du propos filmique autour du point névralgique, du centre de douleur de la société marchande : à Pleasantville on ne voit aucune transaction financière, il semble même que l'argent n'existe pas, la seule véritable valeur d'échange et d'usage semble être la médaille ou l'insigne. Or l'esprit de ces deux jeunes adolescents issu d'une implacable société de consommation générée par la vision caricaturale et étriquée des petits écrans (le jeu télévisuel proposait un gain financier) n'a usé que de ce seul mode d'apprentissage : la télévision (Mary Sue-Jennifer découvre, dans les faits, la littérature seulement à Pleasantville). C'est bien pourtant à la Chambre des Commerces que tous les conflits vont être générés.

    Pour ne pas alourdir ce propos nous n'envisagerons pas le phénomène langagier qui pourtant est un point crucial du propos, une frontière linguistique entre les mondes (le fameux "Oomph" de la télécommande, le "Cool" de Marie-Sue-Jennifer, le puissant Mississippi, la syntaxe et la grammaire mentale des habitants ...) ; le miracle du Verbe, ignoré des deux intervenants se présente comme en prescience, en lente gestation dans Pleasantville, encore à l'état latent et sera définitivement occulté dans le tombeau d'un monde du progrès (là ou pourtant le cimetière ne semblait pas encore exister). En ce sens nous interpréterons la sublime virginité de ces livres blancs dont la seule couverture, préliminaire du rêve et de la contemplation, devait permettre le libre jeu d'une imagination créatrice en des œuvres nouvelles et différentes. Car si les livres sont vierges, les journaux, eux, sont imprimés et ce premier style folliculaire et journalistique est déjà l'écriture en devenir. Cette beauté profane aux yeux de la jeune garce (c'est ainsi qu'elle se définira à la fin du film) ne connaîtra, encore une fois, que la stricte copie, reproduction stérile issue d'une mémoire morte incapable de la moindre variation, de propos nouveaux, d'inventivité et de créativité.

    Sans le feu et sans même l'électricité (les appareils étaient-ils seulement branchés avant les incidents et l'instauration d'un code de la Justice) Pleasantville couvait des jours paisibles et les promesses d'un futur qui n'est plus ce qu'il était (simple phrase possible de Pleasantville) en étant l'objet de représentation d'un monde moderne esclave et enchaîné au seul poste de télévision dont l'acceptation passive est fortement suggéré par un procédé cinématographique qui transforme cette dictature agressive de la stimulation visuelle et sonore en un objet magique publicitaire capable de provoquer le voyage spirituel et transcendantal d'un jeune adolescent incapable de méditer et de spiritualité sans le substrat mécanique et l'artifice technologique d'une télécommande devant la mire de la télévision où se dessinait en noir et blanc, qui sait, le visage des derniers indiens.
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