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ConFucAmuS
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3,5
Publiée le 2 décembre 2020
Après une incursion de triste mémoire en terres américaines, qui s'acheva dans la fureur avec le saccage de Babylon A.D (projet éminemment personnel), Matthieu Kassovitz revient derrière la caméra pour un sujet on ne peut plus tricolore. Encore bien remonté, le Kasso ? On pourrait le croire, le script étant tiré d'une page méconnue et vraiment pas glorieuse du corps politique et militaire français. Mais j'aurais tendance à penser que le réalisateur a tenté un geste similaire à celui de Steven Spielberg avec Munich (auquel il a participé lui-même). Ce geste, c'est une main tendue vers la réconciliation. Avec l'Histoire, dans ce qu'elle peut renfermer de plus rude et regrettable. Mais d'un autre côté, on pourrait aussi y déceler un poing tendue face aux basses et égoïstes machinations politiques. "Ça nous dépasse" entend-on de la bouche du Christian Prouteau fictionnel, au moment où le médiateur Philippe Legorjus saisit toute l'horreur de la situation. Quand ceux qui sont au cœur du dispositif de négociation voient le terrain se dérober sous leurs pieds, du fait de commandants en chef polarisés sur la campagne présidentielle...à presque 17.000 km de là. Sous bonne inspiration, le metteur en scène livre plusieurs scènes très inspirées, parmi lesquelles un plan-séquence sur 2 temporalités et le final caméra au poing. Les 136 minutes du long-métrage sont oppressantes, jamais flottantes même dans les séquences de bureau, elle-aussi montée au cordeau. Techniquement, le film est ce que le cinéma français peut offrir de plus beau (de la photographie au montage, sans oublier l'ambition). Le choix de commencer par le résultat pour remonter ensuite le temps est par contre contestable. Non pas qu'elle empêche la tension, mais le fait de connaître l'issue semble cloisonner le récit à une narration qui n'autorise pas d'imprévus. C'est compréhensible mais je ne pense pas que c'était la meilleure option. On pense souvent à Platoon ou Michael Mann, sans oublier Spielberg évidemment, avec une caméra très véloce et très précise. Il y a bien sûr la critique (très forte) d'une chaîne de commandement viciée en son cœur, et celle d'une classe politique déshumanisée par l'apparat et les postures calculées. En creux, il y a également l'hommage aux sacrifiés, ces contestataires qui voulaient seulement être entendus ou reconnus. Mais aussi les populations épuisées par un conflit qui n'a fait que perdurer. Le jeu des acteurs est parfois raide, mais la distribution est majoritairement exemplaire : Kassovitz lui-même, Philippe Torreton, Iabe Lapacas ou l'excellent Jean-Philippe Puymartin (également voix française de Tom Hanks). L'Ordre et la Morale se fait le porte-voix d'une diplomatie qui a troqué les mots pour les maux. Ambitieux, fort, inégal mais diablement sincère.
Après le désastre de sa carrière américaine Mathieu Kassovitz revient en France pour son nouveau film. Avec dix ans de préparation pour L’ordre et la morale on était en droit d’espérer mieux. Vu il y a deux mois en projection presse, le film m’est complètement sorti de la tête. Il faut dire que le tout est très lourd... La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/
On ne peut que louer l'ambition de Mathieu Kassovitz (et son retour à un cinéma plus posé et réussi, sans s'égarer comme il a pu le faire avec ses trois précédents films). Car pour (oser) s'attaquer à un tel sujet, si controversé, délicat, et surtout assez récent, il ne faut pas avoir froid aux yeux. On peut lui reprocher d'être parfois pompeux dans ses propos ou dans sa manière de faire, mais quel talent. Il narre les faits avec une telle force, et avec un tel talent, que le résultat est plus que convaincant. Sa manière de faire pour l'assaut final est impressionnant. Alors en plus d'être nécessaire et passionnant, son film est réussi.
De ce film très prétentieux, on ne retiendra que les points suivants : La médiocrité des acteurs qui soit se contentent de réciter leur texte, soit surjouent de manière grotesque. La pseudo bande-son qui se résume à quatre mesures de percus répétées en boucle jusqu'à la nausée (à ce compte là, ne rien mettre du tout aurait été beaucoup plus judicieux). Les personnages des militaires qui ne sont pas crédibles une seule seconde. Et surtout cette subjectivité manichéenne dégoulinante et écoeurante, sans aucune nuance. Finalement, le spectateur est lui aussi pris en otage. C'est vraiment dommage, car la volonté de base est intéressante : dénoncer les manoeuvres politiques froidement calculées et le colonialisme, tout en abordant l'éternel problème de la conscience morale face aux ordres. Et ce projet ambitieux a accouché d'un film prétentieux et mauvais. Alors monsieur Kassovitz, quand on n'a pas la carrure et l'intelligence suffisantes pour s'attaquer à un sujet aussi grave et subtil, on s'abstient.
Après avoir perdu beaucoup de sa crédibilité en étant allé réaliser quelques navets hollywoodiens, Kasso revient enfin en France! Il est donc à la fois devant la caméra pour incarner à la perfection ce rôle d’idéaliste désabusé dans lequel on l’a déjà (trop?) vu, mais c’est surtout avec son ouvrage derrière la caméra qu’il vient nous prouver que, 15 ans après "La haine", il reste sûrement le meilleur réalisateur de films polémiques français de sa génération. Il nous signe donc là, en adaptant le récit de ce capitaine Legorjus dont il joue le rôle, sa version ultra-politisée d’un "Apocalypse now" franco-français dont la mise en scène ressemble toutefois bien plus à "La ligne rouge" de Malick qu’au film de Coppola. C’est dire si la maîtrise de son travail artistique est sidérante! Chaque choix de cadrage et chaque mouvement de caméra semblent être teintés d’autant de beauté picturale que d’habilité concernant les rapports entre les personnages. Les plans-séquences sont, eux, tout simplement exemplaires. La construction narrative, quand à elle, met parfaitement en symbiose une voix-off à un système de compte à rebours/ultimatum rendant le suspense particulièrement captivant appuyé par une musique ardente jusqu’à sa scène finale rendue terriblement impressionnante grâce à son rythme et surtout à son réalisme. En dehors de ce splendide aspect esthétique, il serait compréhensible de ne considérer ce film que comme un pamphlet aussi larmoyant que testostéroné s’il ne s’agissait pas également d’une reconstitution pertinente du drame poignant qu’à vécu son personnage principal mais surtout d’une magnifique critique d’un scandale politico-militaire étouffé par notre système cloisonné par la raison d’Etat et la politique. Il nous fait, de plus, réfléchir, en plus de la question de la colonisation musclée dans l’Histoire de notre cher pays, mais aussi sur ce sujet épineux et on-ne-plus d’actualité qu’est l’identité nationale. Même si tous les acteurs ne sont pas du même calibre, ils se partagent des dialogues irréprochables tels que celui entre le capitaine et le ministre dont est issu le titre du film, qui ne sont toutefois pas aussi bluffants que les monologues du général concernant le statut de soldat et surtout celui du chef indépendantiste qui fit applaudir plus d’un spectateur. Donc, on peut dire que ce coup de poing est une véritable leçon de morale comme de cinéma.
Après ses malheureuses expériences américaines, Mathieu Kassovitz comptait bien créer l'événement avec sa vision de l'assaut de la grotte d'Ouvéa, survenu au coeur des élections présidentielles de 1988. Et aussi reconquérir ses galons de cinéaste et améliorer une image qui n'a cessé de s'écorner depuis ..., La Haine. Hélas, L'ordre et la morale est interminable et, s'il rend compte avec honnêteté de l'imbroglio de cette affaire, avant tout politique, qui ne sent pas bon, il le fait avec une lourdeur souvent insupportable. Voix off signifiante, musique plombante, interprétation globalement médiocre (quelle idée de n'avoir donné que 5 minutes à Torreton et Testud !). La mise en scène parvient à s'élever parfois mais sans parvenir à dynamiser un scénario qui aurait gagné à être plus concis et moins démonstratif. C'est bien d'une chasse au Kanak qu'il s'agit et cela, on l'a compris très vite. Quant à Kassovitz acteur, il est décidément meilleur chez les autres (Audiard, par exemple) car ici il est assez peu crédible tout en monopolisant l'image. Son metteur en scène aurait du le recadrer (rires). Si l'inspiration du film est clairement celle d'Apocalypse Now, le film de Kassovitz est plus proche, en fin de compte, de Miracle à Santa Anna, un Spike Lee guerrier, complètement raté. Ce même Spike Lee, qui est un peu le modèle de Kassovitz, et qui semble connaître les mêmes difficultés à rebondir.
Exaspérant. Dommage car l'ouverture était plutôt alléchante, fut-elle deux minutes perdues au milieu de 2h16 d'un film interminable (ou minable tout court d'ailleurs). L'ordre et la morale c 'est une sorte de non-cinéma d'autant plus détestable lorsqu'il ne se refuse aucune supercherie pour embarquer avec lui le spectateur en tentant vainement de cacher ses énormes failles derrière le principe bête et lâche du devoir de mémoire. La volonté explicative de Kassovitz se transforme en un dur labeur de démonstration factuelle agaçante car agencée comme mauvais épisode de 24H chrono (sauf que là ça dure 10 jours).
Lorsque le réalisateur, lors de la conférence, indique ne pas s'être inspiré du grand cinéma américain sur la Guerre du Vietnam (Coppola, Kubrick, Cimino, Stone etc.), on hésite entre rire d'une évidente mauvaise foi, et pleurer de les avoir vu sous nos yeux si pathétiquement martyrisées (scène de l’assaut ignoble, confusion entre un cinéma réaliste, et une caméra à l'épaule abjecte)
Montage haché résumé à d'hideuses coupures intransitives (pas cool quand la durée maximale d'un plan est de 5 secondes), bande originale assommante... On déplorera que Kassovitz n'est déployée son énergie qu'autour du film (négociations avec les kanaks) et non dans le film, pour le film. Après dix ans de négociations il pouvait s'en octroyer un de plus pour réaliser un film correct. Car si on ne remettra pas en cause l'honnêteté du réalisateur, il est affligeant de constater qu'à un tel propos et à un évènement de telle importance, ne se subordonne pas la moindre qualité cinématographique. Alors que dans La Haine il parvenait à combiner une richesse visuelle confondante avec une certaine idée du cinéma engagé, il arrive ici, en négligeant totalement la forme à gâcher tout intérêt ludique et citoyen que pouvait porter un tel sujet.
On fera l'impasse sur la direction d'acteur (les kanaks amateurs s'en sortent mieux que les acteurs professionnels) et sur la liste exhaustive de tout ce que le film a raté pour ne pas virer à l'humiliation. Et on retiendra que le label "Based on a true story" est la plus grosse connerie inventée pour le cinéma.
Hormis la scene d'ouverture et les cinq dernieres minutes , un film ennuyeux et confus.La veritable histoire et le cote politique sont assez mal explique.
Un bon film qui montre la soufrance des kanaks sous la domination colonniale des francais blanc et l'armée coloniale francaise. Une belle demonstration du racisme de la république et de l'ipocrysie des gouvernents miterand et chirac qui on fait tué des mélanésiens parce qu'ils était né mélanésien.
Dommage de constater que le réalisateur ne progresse pas. Toujours des thèses simplistes et imbibées de manichéisme. Il est à parier que ce soit davantage la polémique qui attire les spectateurs que le réel intérêt cinématographique.
A trop vouloir défendre un parti et ou une réhabilitation on réveille plus la suspicion que l"adhésion c"est le piège dans lequel est tombé Kassovitz ( toujours brut de pommes!!!) Mais le film reste regardable y compris pour" les niaoulis".
Une bonne surprise car après la lecture de certaines critiques, j'ai bien failli ne jamais regarder ce film. J'ai l'ai trouvé très bien réalisé et vraiment prenant. Contrairement à tout ce que j'ai pu lire, j'ai absolument pas trouvé les acteurs mauvais, bien au contraire et Kassovitz tiens parfaitement le sien. Si certains recherchent une prestation à la Bruce Willis ou Jason Statham, je pense qu'il vaut mieux s'orienter vers un autre registre... Je n'y ai pas non plus trouvé un militantisme significatif comme certains l'affirme. On peut parfaitement regarder ce film depuis une position neutre. La scène de l'assaut final est particulièrement bien réussi. Je ne suis vraiment pas toujours très fan du cinéma français mais celui ci est un très bon film. (je rajoute 1/2 étoile pour relever la note face à des critiques non justifiés )
Quelle déception... J'attendais avec l'impatience le retour de Mathieu Kassovitz dans le cinéma français mais on dirait qu'il ne sait plus faire des films. Tout est lourd, empesé, lent. Les acteurs jouent mal, les dialogues sont didactiques et rigides, la musique (?) pachydermique. On dirait que l'ampleur du sujet a étouffé le réalisateur, qu'il l'a empêché de toute initiative "de cinéma" pour ne s'attacher qu'au message qu'il voulait porter. Ce qui fait qu'on a souvent l'impression d'être dans un mauvais téléfilm. Les choix de plans sont creux et répétitifs : hélicoptères vus du dessous, très gros plans rapprochés des visages... Seule la scène de l'assaut final remet un peu d'énergie dans le film, même si elle est illisible la plupart du temps. Les évènements de Nouvelle-Calédonie n'avaient pas encore été traités au cinéma, le film a donc au moins le mérite d'essuyer les plâtres. Mais les Kanaks méritent mieux. Dans une interview, Mathieu Kassovitz dit que ses meilleurs films sont derrière lui. Ce n'est pas cette fois que l'on dira le contraire, hélas.
Un bon film. Mathieu KASSOVITZ est franc et bouleversant dans ce film. On apprend toujours la vérité sur les événements politiques plusieurs décennies plus tard. Bon travail, même s'il y a quelques longueurs en début. A voir.