Après Le Cou de la girafe, conte moderne drôle et émouvant, L'Empreinte de l'ange reste sur l'image de son prédécesseur, abordant avec finesse la complexité de la généalogie et de son origine maternelle. Néanmoins, alors que le premier long-métrage de Safy Nebbou cherchait une légèreté dans sa narration pour la rendre accessible et visible à tout son public, en particulier les tout-petits, cette deuxième réalisation prend cette fois le chemin plus sombre du drame. Moins drôle et poétique, la dimension du film trouve sa force dans la tragédie qu'elle incarne. Cette comparaison semble nécessaire, évidente. Entre-autre, elles se complètent différemment de part leurs constructions, s'harmonisent de leurs idées avec maestria. Tout d'abord, le personnage de Catherine Frot. Excellente et bouleversante, l'actrice change radicalement de registre pour décrocher avec l'ambivalence de son personnage l'un des meilleurs rôles de sa carrière. Sa rivale, une Sandrine Bonnaire en pleine forme, froide et opaque, attise le mystère et le doute. Ce duel psychologique de haute volée est remarquable. Celui-ci devient liaison avec Lola, personnage clé de l'intrigue et du suspense, avec la performance de la très jeune et brillante Héloïse Cunin. En outre, le film repose sur un masque de deux facettes. La première, le cavenas d'une trame inquiétante, palpitante, étouffante, suffoquante. Des questions se posent, des doutes s'imposent. Mais qui est la mère de Lola ? Puis arrive le final, pour un grand retournement de situation. Et de ce fait, le titre trouve ses racines, questionne sur ce que Le Cou de la girafe suggérait à plusieurs reprises. On y retrouve le message de l'origine de la généalogie, de la perte de certains branches familiales. L'Empreinte de l'ange nous interroge sur notre identité et celles des autres. Ainsi, le film devient une compassion du drame familial et de la douleur, pour une hymne fraternelle sur l'origine de la création et de sa reconnaissance. Du très bon cinéma.