Ca y est, on l'a trouvée, la perle rare, le film qui tue, l'oeuvrette pour cable satellite qui s'affiche comme un drame sérieux mais pourtant involontairement comique. C'est décidé, ce film, ça sera le gag de l'année. Imaginez : Une femme tout ce qu'il y a de plus banal (la preuve, elle est interprétée par Catherine Frot), fait une fixette pédophile sur une gamine qui, au lieu d'un fantasme sexuel, n'est autre que sa prétendue gamine (?), morte 7 ans auparavant dans un incendie. Là où déjà il est permis de rire, c'est que perdre un bébé de 5 jours et le reconnaître quand il a 7 ans, sous prétexte d'instinct maternel où je ne sais quoi, c'est quand même très fort. Mais là où l'incohérence peut encore passer si l'on considère le film plus dans son interêt que dans son improbabilité, c'est encore plus drôle! Sandrine Bonnaire, en mode absente, passe tous les plans à afficher des sourires béats directement sortis d'une pub pour assurance vie, pendant que l'autre, jalouse, va casser un objet et suivre la voiture de madame. Mon Dieu! Quelle frayeur! Pourtant, il semblerait que cette psycho de pacotille soit à la honneur aujourd'hui dans le cinéma français, exactement comme "La tourneuse de pages", avec des incohérences semblables et la même esthétique de téléfilm suisso-grec d'avant-garde. C'est un cinéma gamin, dépourvu de style et d'idées, pompé de toutes parts sur les vraies références du genre, constamment appliqué pour ne rien dire (dès que la tension doit monter, on fait crisser les violons sur un bruit sourd)... bref, c'est pathétique. Ce manque flagrant de savoir-faire, cette platitude effarante au beau milieu d'un scénario périmé et d'une lourdeur sans nom (avec le principe pourtant pas idiot de renverser les rôles féminins vers la fin, la poursuivie poursuivant l'ex-poursuivante), tout simplement ce manque de profondeur dans chacun des personnages sont des habitudes déplorables. Tout sonne faux (les relations entre les enfants, n'en parlons même pas!), le sujet