Cette critique est valable pour les 5 films (difficilement dissociables), et pas seulement pour ce 1er épisode. Il y a beaucoup de choses à dire, qui peuvent tenir en un seul mot : désastreux. L'histoire de base a un potentiel plus qu'intéressant : histoire d'amour impossible au 1er abord, évolution ambigüe d'une relation amicale, guerre de clans, etc... Il y avait là de quoi réaliser une belle fresque fantastique, un "Roméo et Juliette" moderne à la sauce vampire/loup-garou qui aurait eu de quoi être plus que divertissant... et tout est bazardé par ce film qui, sous bien des aspects, est une véritable honte cinématographique.Par quoi commencer ? La mise en scène, peut-être. Pathétiquement "américain bas de plafond" ; des plans figés ridicules, des ralentis inutiles et indigestes, des scènes affreusement mal filmées, tout ceci pue l'amateurisme digne d'une mauvaise série.L'interprétation, ensuite. Si Kristen Stewart et Robert Pattinson ne peuvent être accusés d'être mauvais, ils peinent à sortir du marasme imposé par une direction d'acteurs tout simplement nauséabonde. Les expressions sont surjouées, répétitives, et ultra grandiloquentes pour pas un rond. Signalons les performances les plus grotesques : James, le vampire traqueur de la fin du Chapitre 1 (expressions anti-naturelles au possible, à commencer par sa pose ridicule lors des présentations lors de la partie de base ball) ; les 2 frères d'Eward, Emmet et Jasper (toujours la même tronche du début à la fin) ; Jacob (kick-boxer bodybuildé qui se tient toujours de la même façon, le buste et la tête de travers, tellement il ne sait pas quoi faire de son corps) ; et alors la palme revient aux Volturi ! Caïus en blondinet à l'expression qui se veut (sans doute) effrayante (raté), Marcus, qui n'a sans doute pas compris que Pascal Légitimus dans le rôle de Javert ("Les Miseroïdes"), c'était de la parodie ; et Aro, qui nous sert la sauce "psychopate-mielleux" au ton condescendant, sans varier ses expression d'un cheveu du début à la fin de ses insupportables intervention, c'est tout simplement affligeant.Peut-on sauver la photographie ? Ah ben non, même pas. Les couleurs sont ternes, les paysages (pourtant magnifiques, intrinsèquement) ne sont pas mis en valeur.La psychologie des personnages ? Il y a matière, là ! Oui, plein de choses à en faire, de ces esprits torturés, bien représentatifs de la société actuelle ! Eh ben non, encore raté. RIEN ! Rien n'a été fouillé à ce niveau là. Le dilemne d'Edward (protéger sa bien aimée de ce qu'il est / la garder à ses côtés pour l'éternité), celui de Bella (Edward ? Jacob ? ma vie mortelle ? une vie imortelle ?), la relation Edward/Jacob, TOUT est traité en parfaite superficialité. Il y aurait sans doute eu moyen d'établir quelques morales (pas révolutionnaires, c'est pas ce qu'on attend d'un film comme ça, mais tout de même) sur les rapports entre "humains" et "pas humains", qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est mal, qui est "supérieur" à l'autre, faut-il les différencier ? et j'en passe... Et la présence des Volturi à Rome ? Cette famille "intégriste", décideuse de tout ce qui doit être ou ne pas être, avec ses théories sur le "savoir", etc... On nous présente là quelques traits communs avec la religion, la franc maçonnerie... Tout ceci est potentiellement super riche et exploitable, à condition de se donner la peine d'aller un peu au fond des choses, pour proposer un message à faire passer par rapport à ça. Là encore : du creux, du vide, du néant...Alors réfugions-nous derrière ce qui plaît, ce qui est "efficace" : l'humour ? Y'en a pas, à aucun moment. L'action ? Le film est lent, les scènes de bataille sont téléphonées, mal amenées, trop courtes, sans le moindre suspense. Les effets spéciaux ? Mauvais, tout simplement. La musique ? Allez, des chansons ultra kitsch, mais pas forcément déplaisantes.En résumé : un parfait gâchis. Cette histoire avait certainement un potentiel fou, qui a été bazardé par un cruel manque de goût, manque d'envie de faire réellement rêver, manque de curiosité, manque d'imagination... Du pur commercial (et encore, du mauvais), là où on attendait de l'art.