C'est l'une des plus belles déclarations d'amour au cinéma. C'est Catherine Deneuve face au Liban, la fin d'une guerre, un voyage en voiture, des plaies qui s'ouvrent et qui se ferment, des plages de ruines au bord d'une mer orange et bleue, des lumières qui dansent la nuit. C'est les ruines du monde qu'ont observé Hadjithomas et Joreige, que l'on sacre réalisateurs de l'année pour cette escapade en forme de blues, mi-triste mi-joyeuse, mi-fiction mi-documentaire. Catherine Deneuve est Catherine Deneuve ; arrivée au Liban, la fin nous est dévoilée par les mots, il s'agira d'atterrir à une soirée de gala. Et durant la journée, les cinéastes, en forme de temps réel, la filme elle et Rabih Mroué, star du pays, déambulant dans Beyrouth à la recherche de l'image vraie et des souvenirs. Car de la guerre du Liban qui a éclaté en 2006, << nous ne connaissons que des reportages télé >> , des images choquantes, vraies mais qui n'aident pas à comprendre. L'idée de ce film est de prendre, en 1h15, de photographier presque tant le principe technique du mouvement est minimaliste, des fragments d'idées, de vécu, de mémoire, de décors, pour construire un tout, une cohérence. Que peut-on faire avec une caméra, s'interrogent les cinéastes? Rien si l'on cherche, tout si l'on ne cherche pas et que l'on se laisse bercer dans les dédales sans fin d'un pays, ses habitants filmés discrètement, scrutant du regard la caméra comme pour fixer la 'Star' Deneuve, icône cinématographique s'il en est, devenue le temps d'un film, c'est-à-dire l'infini, le public qui voit les choses telles qu'elles sont. Il y a des paysages, des herbes au vent, du soleil, parfois. Il y a un terrain miné, splendide tension de cinéma où la possibilité du vrai côtoie l'assurance du faux. Il y a deux stars d'un pays respectif qui se rejoignent, abandonnent toute forme d'égocentrisme, toute attitude people pour se lancer corps et âme dans ce qui sera leur plus beau rôle ; eux-même. Ce n'est même pas tant par le dialogue