Avis : Tueur à gages - Page 2

Frank Tuttle ne fait pas partie des cinéastes emblématiques de l'âge d'or hollywoodien si l'on en croit la critique professionnelle. Pourtant la filmographie de ce réalisateur comporte au moins quelques pépites dont " tueur à gages" n'est pas la moindre.

La cinémathèque française ne s'y est pas trompée en le retenant dans sa sélection à l'occasion d'une rétrospective consacrée au film noir, parmi une sélection de vingt titres.

"Tueur à gages" donna naissance au couple ( formé uniquement devant la caméra) entre Alan Ladd, dont c'est ici le premier grand rôle et Veronika Lake, blonde peroxydée et sexy au tragique destin personnel.

L'incarnation par Ladd d'un tueur professionnel, ne restera pas sans postérité. Jean Pierre Melville reconnaîtra que le personnage de Raven ( le corbeau) l'inspirera pour l'écriture de celui incarné par Delon dans " le samouraï ".

De même on ne peut s'éviter de penser en voyant "tueur à gages" aux deux tueurs de " A bout portant " de Don Siegel qui eux aussi recherchent leur commanditaire.

Ici , le scénario nous présente un tueur dont les instigateurs du meurtre d'un maître chanteur qu'il a commis, tentent de faire disparaître. Afin de se venger, celui-ci tente de les identifier.

Réalisé peu avant l'attaque de pearl Harbor, le scénario fait référence à la guerre et au Japon.

Magnifiquement réalisé et photographié, c'est un film très réussi que tout aficionado du film noir ou de l'âge d'or hollywoodien se doit d'avoir vu.

La seule réserve que je ferai concerne le scénario ( écrits par des maîtres du genre) qui cumule dans sa seconde partie et sans doute exagérément les hasards pour faire avancer l'intrigue.

Pour la petite histoire Fran Tuttle, eut maille à partir avec le maccartisme en raison de ses opinions politiques et trahira dans les années qui suivront, certains de ses amis.

Acteur monolithique au jeu froid et distant, Alan Ladd endosse parfaitement le costume de ce tueur à gages. Il retrouve pour la seconde fois Veronica Lake avec laquelle il tournera quatre films dont "La clé de verre" et "Le dahlia bleu", deux autres chefs-d'œuvre du polar noir. Sous la direction de Frank Tuttle, réalisateur prolifique surtout pendant la période du cinéma muet, Alan Ladd réalise une bonne performance. Payé en faux billet par le commissionnaire pour un meurtre, il va s'employer à remonter la filière pour savoir qui tire les ficelles et se venger pour le paiement en monnaie de singe. L'histoire est basée sur une intrigue mafieuse et financière dont les contours sordides se dévoilent progressivement. Au fur et à mesure, la relation entre Raven (Ladd) et Ellen Graham (Lake) va évoluer entre la crainte et la tendresse. Un petit bijou de film noir qui vaut le détour.

Un très bon film noir qui s'avère être un divertissement efficace grâce à une intrigue qui contient de nombreux rebondissements, à une action mênée sans temps mort et à une brillante distribution. Laird Cregar tient à merveille le rôle de la crapule de service lâche et servile et Veronica Lake prouve encore une fois que en plus d'être une très belle actrice elle était aussi une très brillante comédienne. Mais la palme revient sans conteste à Alan Ladd dans son premier rôle important qui incarne avec brio un tueur à gages froid et solitaire, interprétation dont s'inspirera par la suite de très nombreux acteurs.

Tueur à gages est un bon film noir réalisé par Frank Tuttle en 1942. Première collaboration du duo Alan Ladd et Veronica Lake. Le film raconte l'histoire d'un tueur à gages, joué par Alan Ladd, trahi par son employeur, travaillant avec des espions étrangers, après un assassinat commis pour son compte. Il veut à la fois le retrouver et échapper à la police. C'est là qu'intervient le personnage joué par Veronica Lake qui permet de voir une autre image de la femme des stéréotypes de l'époque, certaines scènes choqueraient nombre de féministes actuelles. Le tueur à gages interprété par Alain Ladd est un personnage très froid, dénué de sentiment humain, surtout intéressé par le sort de son petit chat, "se réchauffe" au fur et à mesure de l'histoire.

Remarquable film noir avec la sublime Veronica Lake, un excellent Alan Ladd (une fois n'est pas coutume...), Tueur à gages est orchestré de main de maître et réussit à dépasser les clichés du genre. Une superbe réussite !!!!

Un bon scénario, malheureusement mal mis en scène même comparé aux films de l'époque; on a l'impression que certaines séquences sont un peu bâclées, les dialogues ne sont pas bien nourris et les personnages pas toujours au mieux de ce qu'on attend d'eux. Avec une durée plus longue ( puisque il ne dure que 81 mn), le dénouement aurait été mieux travaillé, et le film beaucoup plus intéressant. N'empêche que c'est là une œuvre que les amateurs du genre ne doivent pas manquer de voir.