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gimliamideselfes
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3,0
Publiée le 25 février 2014
J'aime bien Wakamatsu, c'est un bon gars tant cinématographiquement que politiquement (on me signale que c'est la même chose). Je veux dire que ce mec a des idées politiques et sait utiliser sa caméra pour les faire passer et nous sort des images qui sont sublimes. C'est encore une fois le cas ici. Que penser d'un film qui s'ouvre sur un couple qui copule avec une image de Staline dans le fond ? Que c'est excellent ! Et ça l'est d'autant plus que cette scène semble faire écho à la scène d'introduction Hiroshima mon amour. Bref que du bon.
Je trouve ça vraiment bien de voir un film sur ces gens qui habitent dans ces "cages à lapins", ces immeubles où règnent l'ennui et la frustration sexuelle. Il fallait bien quelqu'un comme Wakamatsu pour parler d'un tel sujet et bien le faire.
Après j'ai quand même quelques reproches à faire au film, si esthétiquement c'est irréprochable et qu'il y a une très bonne utilisation de l'espace, comprendre qu'on croit à ces décors vides et désincarnés qui sont similaires d'appartements en appartements, le problème du film vient (enfin c'est plutôt moi), c'est que tous les personnages ont la même tête (oui je dis ça souvent), mais disons que j'ai franchement eu du mal à les différencier, qui est l'étudiant, qui est celui qui a sa brûlure, qui est la soeur ? Du coup forcément ça rend la compréhension un peu compliquée si on mélange tous les personnages.
Cependant il n'en reste pas moins un film intéressant, sans être exceptionnel non plus et sans être le meilleur film de son auteur, loin de là, (ça manque un peu de fesses), mais le sujet est intéressant et est bien traité. Voir ces gens s'emmerder à mourir, à avoir envie de sexe, épier, coucher, parce qu'ils n'en peuvent plus de leur solitude, c'est paradoxalement assez intéressant.
Et un Wakamatsu, un ! Fort d'un style visuel assez impressionnant, le chef de file du cinéma pink nous livre une nouvelle fois un long métrage plutôt intéressant dans sa forme mais terriblement creux dans son contenu. Les Secrets derrière le Mur est d'une certaine manière l'équivalent nippon du Fenêtre sur Cour hitchcockien : ici la cité bétonnée remplace le décor légendaire de sir Alfred ; là un jeune étudiant prend le relai du génial James Stewart... Pourtant si le classique de 1954 privilégiait l'intrigue et le suspense, le film de Wakamatsu opte davantage pour l'approche documentaire voire clinique de son sujet. Il en résulte un film qui fait du surplace jusqu'à l'usure, qui certes s'affirme comme le constat frappant de la société japonaise des années 60, mais qui tombe rapidement dans le système d'une machine qui tourne à vide. Cela reste joli à regarder, grâce au talent du compositeur visuel qu'est Kôji Wakamatsu... Les Secrets derrière le Mur c'est bien ça : de l'érotisme graphique.