Zombie Massacre est l’objet de nombreux jeux de mots sur son titre, mais il faut avouer que c’est bel et bien un massacre cinématographique. 2 réalisateurs pour un truc comme ca, c’est possible ?
Bon, coté casting déjà on peut oublier Boll qui nous gratifie ici d’une seule apparition, et je peux vous garantir que ca ne vole pas haut le peu de temps qu’il apparait. Pour le reste j’ai bien aimé Tara Cardinal, au personnage totalement hermétique qui a l’air de regarder avec un œil résigné le sombre n’importe quoi qui l’entoure. Les autres acteurs à l’inverse, surtout l’équipe des militaires, en rajoute une double couche dans le style bad-ass. Face à un Boeving très bovin (pardonnez le jeu de mot facile mais je pense qu’il est difficile de faire pire dans le militaire inexpressif à qui on ne l’a fait pas) il y a Mike Mitchell, totalement déjanté. Ses échanges verbeux avec Daniel Vivian valent leur pesant de cacahuètes, et les acteurs débitent leurs lignes de dialogues improbables avec un sérieux qui confine au génie, tant quelqu’un de normalement constitué ne pourrait pas se retenir d’exploser de rire. A noter les blagues graveleuses sur Tara Cardinal d’une nullité abyssale et qui la laisse de marbre, cela prouve de loin que c’est la meilleure actrice. Voilà, pour le reste j’ai rien retenu, avec la présence d’un Jon Campling dont le seul fait de gloire et d’avoir joué un mangemort dans la saga Harry Potter, et je comprends pourquoi.
Le scénario est indigent. Non seulement l’histoire est d’un classicisme effrayant, mais elle réussit l’exploit d’être extrêmement mal conduite. Très bavard dans sa première partie, avec des blagues de bidasses et des concours pour savoir qui a la plus grande, le film s’enlise ensuite dans le n’importe quoi. La narration devient très lourde avec des flash-backs qui n’en finissent plus, le rythme s’affaisse alors que le groupe reste essentiellement dans un huis clos, les scènes d’action ne valent pas un clou, le dénouement est infâme est complètement inexplicable (mais bon il permet de voir des seins !). Bref voilà un film de zombies des plus ratés, pas aidé par des dialogues ridicules et totalement redondants (la toxine cytotoxique, pourquoi ne pas dire cytotoxine ! ; « je vais lui sortir les boyaux et l’éventrer ! »)…
Visuellement peut-on parler d’une mise en scène ? Le film réussi l’exploit de ne rien montrer. Vous attendez des mises à mort ? Et bien non, les réalisateurs détourneront leur caméra au bon moment. Vous attendez de l’action qui défouraille ? Et bien non, les réalisateurs détourneront leur caméra quand ca commence à devenir chaud. Enfin bref, c’est très mal réalisé, et le début des plus pathétiques donne parfaitement le ton de l’ensemble. C’est mauvais, avec en plus pas mal d’effets de style prétentieux qui tombent toujours à plat. Je passe sur les décors, restreint à une vieille friche industrielle désaffectée, et sur la photographie, toute grise pour faire croire que l’apocalypse est passée par là. Vieille feinte Nu Image et The Asylum qui ne fera pas illusion. Évidemment pas d’effets horrifiques puisque le film ne montre rien, et les maquillages de zombies sont pitoyables. Un peu de lividité, un trait noir au coin des lèvres, et voilà de superbes zombies ! Pour conclure la musique est un peu meilleure que le reste, avec un choix métal plutôt dans le ton décomplexé de l’ensemble, mais c’est largement insuffisant pour sauver le coup.
En clair Zombie Massacre fait partie des films du genre à éviter, surtout pour les fans s’ils ne veulent pas attraper la scarlatine. Atrocement mal fait-on nage dans l’eau trouble des égouts cinématographiques avec ce métrage. 0.5, et plutôt deux fois qu’une !