Malcolm Shanks est sourd-muet, martyrisé par sa sœur et son beau-frère, il trouve du réconfort auprès de ses marionnettes qu’il manipule avec virtuose. En trouvant un emploi auprès du professeur Walker, ils travaillent tous les deux sur les chocs électriques sur les cadavres d’animaux (la "théorie de Galvani"), grâce à ces impulsions sur des zones bien ciblées, les animaux semblent reprendre vie sous leurs yeux. A la mort du professeur, Malcom va s’en servir pour prendre sa revanche…
Dernier long-métrage pour le cinéaste William Castle (décédé en 1977) qui réalise ici un film d’horreur oscillant entre drame & comédie, avant de bifurquer vers le grand n’importe quoi. Shanks (1974) c’est aussi l’agréable surprise d’y retrouver un casting hétéroclite avec 3 frenchies à la distribution : Marcel Marceau (le fameux "mime Marceau"), Tsilla Chelton (la vieille acariâtre dans Tatie Danielle - 1990) ou encore Philippe Clay.
D’emblée, le film détonne, avec son personnage principal sourd-muet conférant à Malcolm Shanks un côté mystérieux et diabolique à la fois (un personnage idéal pour le mime Marceau, puisqu’il doit par conséquence renforcer son côté théâtral puisque tout passe par son regard), face à l’hilarante Tsilla Chelton. A noter que Marceau incarne 2 personnages, Malcom et le professeur Walker
(on le devine très rapidement, il suffit de voir le professeur revenir d’entre les morts, tel un pantin désarticulé, pour comprendre que ce dernier, sous son masque, est joué par Marceau).
La mise en scène détonne elle-aussi, avec ses intertitres (comme ceux que l’on voyait à l’époque des films muets), la suite n’est pas en reste, avec ses décors en carton-pâte et l’utilisation du matte painting. Le film séduit rapidement, par sa simplicité et cette brillante idée que d’avoir voulu redonner vie aux morts par le biais des chocs électriques (rien à voir avec le mythe de Frankenstein). Il faut voir ces espèces de zombies désarticulés évoluer en huis clos ou en pleine ville, conférant par moment un côté loufoque ou burlesque au film. Mais tout ça, c’était avant la dernière partie du film qui s’avère assez fastidieuse (avec l’arrivée du groupe de motards). C’est à ce moment-là que le film part en vrille et se perd dans des longueurs dont on aurait pu se passer
(la séquence dans le jardin, avec la mise à mort des motards s’avère bien trop étirée).
Une bizarrerie aussi surprenante qu’intrigante, à voir ne serait-ce que pour ses acteurs se prenant pour des pantins désarticulés n’ayant pas peur du ridicule.
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