Martha
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 Kurosawa
Kurosawa

606 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 16 mars 2019
Délivrée du père décédé, éloignée de l'emprise de la mère, Martha croit (enfin) pouvoir accéder à l'indépendance; mais cette femme inexpérimentée et timide va subir la domination d'un mari sadique. On serait tenté de réduire le film à une série d'humiliations, ce que le film est en partie, mais Fassbinder dépasse largement le petit catalogue de cruautés en faisant le portrait d'une femme progressivement dépossédée d'elle-même, longtemps incapable de prendre conscience de ce qu'est son mari : une incarnation du Mal. Martha ne peut verbaliser la violence qui lui est faite, elle est persuadée que ce que Helmut fait pour elle est bon car personne ne lui a jamais porté la moindre attention. Elle croit en l'idée préconçue que le couple serait synonyme de bonheur absolu, alors elle laisse le contrôle à un homme qui profite de sa faiblesse : Helmut prend possession de l'esprit de Martha, il la façonne à son image, lui fait perdre le peu de confiance qu'elle avait en elle et l'oblige à partager ses passions. On pourrait être tout autant acculé que l'est Martha; pourtant, le film bouleverse parce qu'il tient le point de vue de cette femme que l'on apprend à aimer. On souffre avec elle et l'on essaye de chercher une issue; et si Fassbinder ne nous tient pas la main et qu'il ne fait pas preuve d'un excès d'empathie, c'est pour mieux nous laisser l'espace de la réflexion, pour nous donner des armes et ne pas rester abasourdi par ce document terrifiant sur la domination masculine. Impossible de sortir indemne à la vision d'un tel film, tragédie implacable d'un cinéaste qui, pour reprendre les mots chers au genre, regarde son personnage avec "terreur et pitié".
Jean-François S
Jean-François S

57 abonnés 668 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Peu de films peuvent se targuer de réunir autant de talent et d'incapacité à la fois. La première demi-heure est un supplice pour les yeux et les oreilles (mise en scène sans rythme, mauvais acteurs, décors horribles, son type hall de gare, costumes désuets, maquillages criards), à ce stade même un épisode de Derrick passerait pour un chef-d'oeuvre. Tout change avec l'arrivé du personnage d'Helmut interprété par Karlheinz Bohm (seul bon acteur du film), son interprétation de séducteur bon chic bon genre cachant sa personnalité sadique suffit à captivé notre attention et sort le film de sa nullité. Fassbinder est ici à l'image de son film, lamentable dans sa direction d'acteurs récitant leurs texte droit comme des piqués et brillant dans sa mise en scène technique (la rencontre de Martha et Helmut est devenue un cas d'école). On hésite constament à traiter ce film de navet ou de chef-d'oeuvre. Mais on ne peut rester insensible à ce scénario cruel et tyranique.
soulman
soulman

100 abonnés 1 258 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 15 mai 2018
Malgré quelques longueurs, "Martha" est le récit souvent fascinant d'une domination d'un mari sur son épouse, mis en scène par Fassbinder avec un sens inné du décor et de l'utilisation de l'espace. Karlheinz Böhm, ancien empereur de la mièvre Sissi, est inquiétant de sadisme.
Maqroll
Maqroll

174 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 janvier 2012
Une étude fascinante sur la domination et les rapports sado-masochistes. Une femme timide et peu expérimentée rencontre un homme dont elle tombe amoureuse qui la fascine et qui peu à peu va exercer sur elle une emprise totale et exclusive… jusqu’à une fin terrifiante de réalisme, un peu à la manière de Buñuel. Téléfilm à l’origine, Martha est bien un authentique film de Fassbinder, dans sa manière habituelle, avec son utilisation originale et romantique des couleurs et du son, sa passion du cinéma et son acuité pour étudier l’âme humaine dans toute sa complexité et ses méandres.
anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 1 janvier 2020
Tout ce décor mignon bourgeois au style gâteau financier bavarois pour une histoire de névrosée, une partie de plaisir sadomasochiste chez ce couple zarbi formé par la tragédie patriarchal, cédant subitement sa place à un univers entièrement paritaire, une mise en scène amusante.
C’est bien le cinéma de Rainer Werner Fassbinder que l’on voit entrer dans la danse fondatrice, quel nom de base cinématographique, la bourgeoisie jusqu’aux assiettes allergiques ancestrales...!! Jouer à cette comédie détectrice du dominant dominé peut paraît éprouvant, départager la part du dessert, un vrai spectacle de forain !...

Pour en arriver à la conclusion qu’il faut tirer sur le bouton d’étage, à l’appel de l'ascenseur en attente de descendre, le sujet de discussion dans ce scénario, c’est du délire de femme allemande complètement à l’Ouest, régime républicain capital foncièrement hystérique et son homme, c’est le rideau de fer érigé qui s’abat dans leur relation impulsive pulsion.
anonyme
Un visiteur
1,5
Publiée le 29 juillet 2018
Un an plus tôt et avec une partie de son casting en commun, Martha adopte la même formule que Le Droit du plus fort: un film sur l’emprise psychologique au sein du couple, la lutte des classes en moins, la violence conjugale en plus. Esthétiquement, c’est une vraie souffrance. On est dans le kitsch glauque, avec des décors affreux, une mise en scène théâtrale aux effets parfois ridicules et des acteurs au jeu affecté. On sent que Fassbinder cherche encore la formule de son cinéma, mais ici l’artifice qui le caractérise passe mal, étant donné le cadre réaliste où s’inscrit le film. Il y a quand même un portrait intéressant du pervers narcissique, mais c’est trop répétitif et grandiloquent pour sauver le film.
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