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DAVID MOREAU
132 abonnés
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1,5
Publiée le 10 novembre 2020
les bonnes intentions. Tavernier sert nous plutôt un verre car tes convictions....On a bien compris, prof c'est dur. Au tableau on peut écrire misère, misère. La pensée, laissez passer.
A travers le quotidien d’un directeur d’école de primaire de Nord, Bertrand Tavernier aborde les rapports difficiles entre les membres d’un village et, par extension, des affres majeures qui meurtrissent toute une région de la France. «ça commence aujourd’hui» (France, 1999) prend pour protagoniste un quidam maître d’école, et de ce fait responsable de l’avenir d’un village, et le confronte à des problèmes majeurs comme l’alcoolisme, l’inceste, les querelles familiales. L’héroïsme commun avec lequel Daniel Lefebvre (le personnage de Philippe Torreton) mène sa lutte pour la justice est le même que celui que Tavernier prête à tous ses plus grands protagonistes, du Michel Descombes de «L’Horloger de Saint Paul» au Capitaine Conan du film éponyme. Cet héroïsme n’a rien d’épique, Tavernier conserve la justesse de ne pas exalter ce courage comme une épopée. Le grand intérêt de son cinéma réside dans cette façon de traiter d’héroïsme lambda à travers une charge sociale. Fils de la Résistance, Tavernier n’oublie jamais à travers ses films ses origines. Davantage que de traiter d’héroïsme à l’échelle du petit nombre, Tavernier révèle une image du Nord que les clichés ont mus en fantasme et que ce film rend à la réalité. Les terres grises et les ciels ombragés, l’enracinement des hommes dans les terreaux des mines et leurs sombres vestiges sont l’environnement naturel des petits villages du Nord. Quand Danny Boon, fils de ces terres, les exposent à un soleil radieux et à des problèmes aussi futiles que des amourettes, cela peut sembler ridicule à comparer à la façon dont Tavernier, pourtant étranger au Nord, filme avec acuité les fractures sociales qui s’y creusent. Si la délicatesse de Torreton incarne le dévouement d’un instituteur et si les mouvements de caméra insufflent du dynamisme et participent à la justesse du film, la succession des problèmes à résoudre révèle trop la volonté de Tavernier d’illustrer des exemples de la crise sociale.
Comme il l'avait fait avec une brigade de stups dans L. 627, Bertrand Tavernier radioscopie une école maternelle dans le nord de la France, armée de l'excellent Philippe Torreton. On pourra polémiquer longtemps sur le bon dosage des situations mais Tavernier filmé avec véracité, énergie et inquiétude les(gros loo problèmes du quotidien, les problèmes familiaux, la joie des enfants. Et il filme de joli façon les terres et les maisons du nord, "la chair et la terre". Le film est sensible, émouvant, quelquefois joyeux, souvent inquiétant sur un système administratif qui craque de partout, politique, scolaire ou medical
Le combat d'un directeur d'école contre la misère et l'échec scolaire d'une zone sinistrée du Nord. Une chronique sociale à la fois cruelle et touchante portée par l'interprétation excellente de Philippe Torreton, mais desservie par un scénario pas très prenant.
Bertrand Tavernier a toujours eu une appétence pour le réalisme des situations et pour l’aspect social dans son cinéma. Ça commence aujourd’hui est une parfaite illustration de cette tendance chez le cinéaste. En effet, en décrivant le quotidien d’un directeur d’école maternelle, le réalisateur peut évoquer les problèmes sociaux auxquels sont confrontés les membres de l’Éducation nationale dans les milieux populaires du Nord de la France : pauvreté, délinquance, violences intra-familiales… Tavernier, secondé par Philippe Torreton, acteur très engagé depuis ses débuts, choisit à travers son récit de présenter un constat de la France laissée de côté de 1998 et de l’impuissance des services éducatifs. On pourra peut-être lui reprocher de livrer un film ressemblant parfois à un tract politique (on ne compte plus les dialogues illustrant les convictions du cinéaste) mais Tavernier réussit à rendre attachants l’ensemble de ses personnages et à nous donner l’impression de les côtoyer dans la vraie vie grâce à son grand talent de directeur d’acteurs et grâce à son choix d’offrir souvent des plans assez longs en caméra portée (comme s’ils étaient pris sur le vif). Il se sent pleinement investi par son sujet et cela se ressent ! Ça commence aujourd’hui est donc un beau film social qui reflète parfaitement la personnalité de son auteur.
Si le propos est parfois un peu forcé, ce film social montrant les difficultés économiques grandissantes d'une région à travers les expériences d'un directeur d'école maternelle est poignant. En privilégiant le plan-séquence aux effets de montage et grâce à l'excellente interprétation de Philippe Torreton, Tavernier parvient à trouver un ton juste et crédible.
Regard à la fois tendre et critique de Tavernier sur le système scolaire, ce film est une nouvelle occasion pour Philippe Torreton de s'illustrer dans un rôle intense. La portée sociale du film n'exclut pas la sensibilité et les beaux moments, Tavernier ayant démontré, aussi bien dans L627 que Holy Lola, qu'il savait opérer la juste balance pour ne pas tomber dans une démonstration par trop excessive. Très beau film sur l'importance de la transmission du savoir et de la mémoire collective.
Bertrand Tavernier poursuit dans la veine sociale initiée avec L627. Il se tourne désormais vers l'école où l'on suit un instituteur dans le Nord en proie à un manque criant de moyens. Je reproche principalement à Tavernier de montrer les choses, comment dire, de manière trop crûe. Caméra à l'épaule, avec de longs plans-séquences, ce n'est pas le nez qu'il nous met mais la tête toute entière dans la boue. Je n'habite pas vers Valenciennes mais je doute quand même que le Nord-Pas-de-Calais soit aussi gris. Et puis cette voix-off, celle de cet instit (qui a ses propres problèmes familiaux par ailleurs) nous lisant des passages de son bouquin est hors-sujet. Tavernier nous montre une région minée par le chômage, la misère, la pauvreté. Et ceux qui en pâtissent, ce sont les habitants privés de travail, d'électricité et qui peu à peu baissent les bras. Reste l'école et la motivation de ce directeur d'école outrepassant largement ses fonctions. C'est un problème que l'on pointe encore aujourd'hui au sein de l’Éducation Nationale. Elle n'instruit plus mais éduque. C'est à dire qu'elle fait le boulot que ne font plus les parents : leur apprendre à parler, à dire bonjour, au revoir et merci, à ne pas taper son voisin. Ce constat est édifiant et là aussi je reproche un peu à Tavernier et à sa scénariste de fille de toujours en rajouter une couche : l'inspecteur déconnecté de la réalité, les services de l’État complétement inertes, le maire (communiste !) qui refuse l'accès à la cantine aux enfants non munis de tickets. C'est ça qui rend mal à l'aise. De voir que tous ces malheurs arrivent en France en 1999. Tavernier n'y va pas de main morte mais peut-être que cela était nécessaire pour bien en prendre conscience. Du coup, on attend avec impatience les spectacles de fin d'année synonyme de vacances scolaires. Comme ces enfants, j'ai pu enfin souffler. Mais ce film trotte dans la tête longtemps. Il n'y a pas vraiment d'histoire comme dans L627. Juste des petits moments de vie captés par la caméra qui sait s'effacer devant Torreton faisant sa classe à ses élèves. C'est là que le film est le plus coloré. C'est en allant à l'école et en faisant des études que ces adultes de demain auront une chance de changer les choses. En attendant, le constat est dur, froid et ce n'est pas un dessin d'enfant affiché sur le mur qui adoucit le propos.
Philippe Torreton incarne avec une belle énergie un directeur d'école militant, un instit qui, prenant son métier à coeur, se mue le cas échéant en travailleur social. Dans une commune populaire, pour ne pas dire sinistrée, du Nord, Daniel doit composer entre son métier et la gestion de nombreux cas sociaux qui se présentent au seuil de son école. Comment peut être reçue cette chronique par les enseignants? L'abnégation, l'altruisme et la foi du personnage pourront sans doute agacer les professionnels de la profession qui, dans de conditions semblables, font comme ils peuvent... Le cinéaste crée une sorte de héros de la société civile, luttant contre le laxisme de certains services sociaux, négociant avec les élus et supportant toutes les orientations ou considérations inadaptées de sa hiérarchie. Le film a des vertus documentaires, à la fois par sa façon d'exposer les incidents ordinaires et graves liés au fonctionnement d'une école et par l'authenticité des personnages (beaucoup d'acteurs amateurs), notamment ces parents d'élèves décontenancés ou franchement inaptes. La mise en scène, nerveuse, et le scénario traduisent bien la difficulté de la täche du directeur d'école tout autant que la carence du système social en France. Le film reproduit l'engagement et l'humanisme de toujours de Tavernier (dont on se souvient, sur un thème analogue, de "Une semaine de vacances". En brossant le portrait intime de Daniel, notamment dans sa relation difficile avec son beau-fils, le réalisateur garde un pied dans la fiction. Son film, alarmant à beaucoup d'égards, est une oeuvre forte, édifiante quant à la précarité matérielle, intellectuelle ou affective de certains de nos concitoyens les plus vulnérables.
Drame social dans la banlieue de Lille, ou du Nord. Le patois, les gens, les gens sont comme ça. Les enfants, l'école, un instituteur qui essaie de sauver ce qu'il peut, et parfois ça rate. Des personnages, une chaleur et une puissance d'évocation pour ceux qui voudraient approcher les gens du Nord, la misère, la générosité, etc. C'est une image un peu caricaturale du fonctionnement d'une classe, mais bon c'est un film.
B.Tavernier se tourne dans ce film en direction du cinema social, a partir du temoignage d'un directeur d'ecole maternelle exercant dans une region deseheritee du nord de la France.
Si le sujet aborde merite de s'y interesser ( on se rend compte que deux decennies apres le film, la problematique n'a pas ete reglee, bien au contraire) son traitement suscite toutefois plusieurs reserves.
Certes, il y a quelques scenes qui fonctionnent ici ou la, mais cette succession de situations inextricables, exposees sur un rythme effrene, finit par lasser.
Trop long, compte tenu du scenario qu'il propose, " ca commence..." est finalement un peu decevant et n'atteint pas le degre de finition de certains orfevres du cinema social ( Loach, Guediguian ou Brize, pour ne citer que quelques auteurs).
On peut y jeter un oeil, a la condition de ne pas en attendre un degre de perfection dont le film ne me semble pas pourvu.
A mes yeux, au plan formel " ca commence..." fait partie des opus les moins accomplis de ce cineaste cinephile et particulierement sympathique.
Puissamment généreux, Ca commence aujourd'hui est une vraie claque parce que cinéma social oui mais il a aussi l'intensité du polar ch'nord, on est happé avec le personnage dans cette réalité brute qui épouse les contours de la fiction sans jamais trahir la force du propos documentaire. Beau ! Intense ! Renversant !
Un vibrant plaidoyer sur l'importance de l'éducation dans la première enfance et sur les efforts, avec les pauvres moyens du bord, déployés par le corps enseignant. Les acteurs sont tous exceptionnels, Philippe Torreton en tête. Une incontestable réussite récompensée très justement à Berlin (on aurait aimé un César...)
Ça commence aujourd'hui veut surement dire que l'éducation, la vie commence dès le premier jour de la maternelle. Ce film, qui est à la frontière avec le documentaire, est presque un pamphlet contre l'éducation dans les zones défavorisées. P. Torreton, un enseignant et directeur d'école maternelle, super motivé et engagé, doit faire face à une multitude de petits problèmes. Le film est intéressant, avec de belles images, dénonciateur sans être moralisateur.