Tout dans ce projet sent le fric. De l'objet même du film (se faire du fric sur des rongeurs super-héros (!), et dénoncer quelqu'un qui fait du fric), qui tourne sans cesse autour, à son scénario, à sa promotion... On nous sert sur un plateau joliment orné de quelques trouvailles une bonne morale déjà vu des centaines de fois, accompagnés peu subtilement par des bons gros sentiments à l'américaine... Bref, on peut déjà pointer du doigt l'inoriginalité d'un scénario stupide, et la passivité totale des acteurs réels qui prennent part au film. Et la bonne morale apportée, complètement dépassée, donc, et amenée avec si peu de finesse qu'on ne peut pas passer ne serait-ce qu'un agréable moment, parce qu'elle nous excède. La musique est, comme très souvent, bien pourrie, mais ça, on s'y attendait... Reste un point fort: les rongeurs, terriblement attachants et hyper-réalistes, des voix au poil (ah, ah), des rongeurs donc qui amène un peu d'originalité à ce long animé, face à des acteurs en chair et en os qui ne sont pas du tout à leur place et qui sont vulnérables face aux talents de la technologie pour animer ces animaux, bien plus excellents et expressifs que ces acteurs. C'est vraiment la seule chose à retenir de ce film. Mais c'est tellement incongru, tellement commercial, qu'on ne croit pas une seconde à cette pseudo-fantaisie, qui n'est en fait rien d'autre que l'animalisation d'un monde humain, avec des animaux surdoués, en témoigne cette scène horripilante de la course-poursuite... Elle est pas déjà assez moche comme ça, notre société? Et on peut pas les laisser tranquilles les animaux, au lieu de les ridiculiser comme ça? Si ce sont les animaux les justiciers de ce monde, alors... où va-t'on? Si vous voulez des animaux animés, allez plutôt voir les pandas de Takahata, vous en aurez au moins pour votre argent...