L’attaque du métro 123 est un film pas désagréable, mais au final assez basique, doté d’un bien gros budget pour ce qui n’est guère autre qu’une série B.
Le casting est solide. Il repose essentiellement sur le duo Washington-Travolta. Les deux acteurs s’en sortent bien ici. Washington est comme souvent, très convaincant, et son association avec Tony Scott fonctionnait bien. Il est peut-être moins charismatique et transcendant que dans Unstoppable, mais malgré tout il porte le film sur ses épaules. Travolta est solide. Son rôle est assez classique, mais il parvient à lui donner une certaine folie, et une méchanceté souvent réjouissante. Clairement il arrive à lui conférer un peu plus de relief. Pour le reste John Turturro est bien, mais j’ai beaucoup apprécié la prestation de James Gandolfini. En effet il est efficace, mais surtout incarne un maire pour une fois nettement moins manichéen que d’habitude. Un politique dans ce genre de film c’est toujours un véreux, là le maire de New York est plus subtil, et c’est au final une belle surprise.
Le scénario est un peu faible. Il est rythmé certes, plutôt prenant, mais il souffre d’une réelle banalité. Ce type d’histoire a souvent été vu, et dans le déroulement il y a peu de surprises. La fin d’ailleurs est totalement attendue, et j’espérai un coup de théâtre à un moment donné, mais non. En clair, l’ensemble est divertissant, Tony Scott fait preuve de son efficacité habituelle dans la manière de raconter son histoire, qui commence d’ailleurs très vite, mais il met son talent au service d’un scénario trop basique.
Visuellement, L’attaque du métro 123 bénéficiait d’un budget très épais, de l’ordre de 100 millions. Le résultat se devait d’être très très bon. La mise en scène est convenable. Personnellement Tony Scott n’est pas à son meilleur, mais il y toujours la nervosité, et le style un peu roublard du réalisateur qui tient la route, en dépit d’un début tape-à-l’œil pas génial. La photographie n’est pas pleinement convaincante. Elle est banale, et c’est assez surprenant venant d’un réalisateur qui en général porte une grande attention à l’aspect visuel. Bon, elle n’est pas laide, mais en pensant à Tony Scott, il est difficile de ne pas s’attendre à mieux. Les décors sont limités, mais ma foi ils sont à peu près suffisants. Il est quand même difficile en les voyant de se dire que ce film a bénéficié d’un budget très conséquent. Reste les scènes d’action. Là elles sont prenantes. Il n’y a en a pas énormément en fait, mais elles font mouche, avec notamment un accident de voiture décapant qui ne manque pas d’intensité. Par ailleurs j’ai trouvé positif que L’attaque du métro 123 se montre assez brutale, retrouvant par moment le style des films d’action des années 90. Coté bande son, c’est très classique, avec un son un peu urbain sans surprise.
Pour conclure, il est clair que ce film repose essentiellement sur sa confrontation d’acteurs. Pour le reste, il n’est pas mauvais, mais vivote par trop, n’arrivant pas à se hisser réellement au rang d’un gros film d’action. Avec 100 millions, Tony Scott et un casting d’enfer, il était possible de s’attendre à un résultat explosif, mais malheureusement, ce n’est pas franchement le cas. Scott c’est bien rattrapé juste après avec un autre film de rails, Unstoppable, qu’il est préférable de voir.