L'histoire d'un preneur d'otage qui va tomber sur un négociateur dans une mauvaise passe.
Rarement je n'avais ressenti une telle déception de la part d'un réalisateur qui n'a pas fait beaucoup de chef d'œuvre mais qui donnait l'occasion de se détendre, généralement.
Il y a deux approches :
Soit l'on voit ce film comme un truc conventionnel, thriller sur la trame de la prise d'otage pour se faire du pognon. Alors on est très déçu tellement il y a peu d'action, qu'elle est très mal filmée -hachée, tremblante, incohérente, temporellement invraisemblable- que les redites des précédents Tony se voient à la pelle, que les dialogues sont totalement niais et caricaturaux, digne des pires navets hollywoodiens.
Le jeu n'est pas folichon, l'image n'est pas si belle, et les zooms intempestifs lassent rapidement. Les seconds rôles sont bâclés comme jamais, tandis que l'histoire est pathétique de niaiserie, dont évidemment la fin qui fera date dans l'histoire du cinéma pour son invraisemblance totale. Certains se félicitent de la dénonciation de l'efficacité des services publics américains, mais j'ai bien peur que ce soit plus un pamphlet néo libéral de la part d'un vieillissant milliardaire hollywoodien (et oui, Tony Scott a dépassé la soixantaine).
Soit l'on voit ce film au niveau religieux, comme le combat de deux hommes pour se racheter des crimes contre leur propre morale qui les minent. Et alors tout se comprend un peu mieux, Denzel va aller jusqu'au bout quitte à mourir pour arrêter un fou dangereux qui menace son « monde » et quelque part sa famille, car c'est un être bon et généreux, presque parfait, non absolument parfait, comme on peut le croire aujourd'hui en pleine Obamania de tous les noirs éduqués, merci Hollywood, ce ne sont plus les méchants voleurs ! Et le méchant blanc, finalement, il s'est sûrement sacrifié pour donner tout le fric qu'il vient de gagner en bourse (astuce très originale, mais déjà vue jusque dans l'actualité de ces 8 dernières années avec un mec pas très connu, Ben Laden) à une œuvre caritative, car sinon, on imagine mal qu'il se laisse tuer de la sorte, en fait on imagine mal qu'il soit aussi nul qu'il n'ait pas trouvé un meilleur plan de fuite...
Oui je vous ai raconté la fin, car en fait, même si cette histoire là peut s'imaginer pour sauver le film du naufrage, c'est tellement con que c'est pire encore de l'avoir aussi mal mis en scène et d'avoir torpillé le film tout entier pour une morale si peu originale. Puis de toute façon, ça ne pardonne pas les mecs qui sont morts par la faute de Travolta et qui n'y sont pour rien. Vous avez compris, j'espère que vous n'irez JAMAIS voir ce truc.
Bref, il n'y a rien à faire pour trouver une excuse à ce naufrage. Quand on voit la bonification de Woody ou de Clint et même de Ridley avec l'âge, on se rend compte que pour d'autres, c'est le signal de la retraite définitive dans une banlieue dorée vers la rue Alzheimer.
Pitié M. Tony Scott, faites comme Patrice Leconte, passez à autre chose, on aimerait avoir un bon souvenir de votre talent, « Les prédateurs » par exemple (euh non, c'est un peu trop vieux !), bon allez, « Domino » nous suffira en DVD.