Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
cristal
177 abonnés
789 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 8 avril 2008
<< Le jazz a la magie de transmettre l'émotion d'un moment. >> . C'est sur cette phrase très juste que semble être bâtit "Retour à Gorée", documentaire suisse et luxembourgois sur l'histoire du jazz à travers les pays et les cultures. Avec en tête d'affiche le grand Youssou N'Dour, Pierre-Yves Borgeaud a retracé tout le parcours du jazz, de manière décousue pour éviter toute la linéarité d'une telle idée, ses quelques influences, et surtout, l'histoire d'un peuple. Une musique qui dit mieux que tout le désarroi dans lequel est plongé la communauté noire face au racisme ambiant, et qui revient en particulier ici sur l'esclavage pour mieux panser la plaie aujourd'hui. Sur les rythmes obstinés d'un piano flottant, entremêlé d'harmonies dispersées comme des étoiles au firmament, le documentariste réalise un beau voyage, un beau retour aux sources qui, en permanence, associe la musique qu'il dépeint à un moment. Par exemple, la nuit en voiture, moment magique et insaisissable, est perlée par les sons ininterrompus d'une ballade jazzy un brin sensuelle. La voix accrocheuse de Youssou N'Dour, elle, saisit souvent l'ambivalence esthétique opposant les plans de transition, magnifiquement cadrés et souvent symboliques, aux séquences 'pures' laissant parler toute la galerie de personnage, des plus grands noms (le génie Moncef Genoud), aux moins connus (Wolfgang Muthspiel). Le parti pris principal de Pierre-Yves Borgeaud reste en tout cas son refus d'optembérer à la construction interne du documentaire classique (images d'archives/interviews/voix off omniprésente...) ; il ne fait que filmer ces musiciens comme les héros ordinaires d'un film, esquissant tout un mouvement musical avec vérité en cela qu'il ne donne jamais à le complexifier. Sa volonté de sortir d'un carcan de documentariste prédéfini lui permet, à lui et à cet enivrant voyage dans les méandres des 'sons qui se lovent', d'expulser le classicisme pour, au contraire, laisser ressortir de l'entreprise toute sa simplic
un tres beau documentaire, musical, un retour aux sources de la musique que l'on aime , prenant aux tripes melant plusieurs cultures avec la même origine , un bel itineraire avec pour finir un concert là ou tout a commencé. On ne doit rien oublier (comment le pourrait-on, avec le beau visage digne et grave du conservateur du Musée ..)
Je ne connais rien au jazz, mais j'ai compris son histoire, et c'est formidable. De plus, j'ai compris aussi pourquoi les artistes vont enregistrer dans un un studio américain, ou anglais, ou français... Pas pour le studio lui-même, mais pour la vie qui tourne autour. L'enregistrement fait à Gorée n'aurais pu être fait ailleurs, avec la même intensité. Et quel merveilleux personnage, ce conservateur des lieux de déportation des esclaves. Un "vrai" personnage (je veux dire que ce n'est pas un acteur) qui réconcilie avec l'humanité.