Louise Bourgoin annoncée comme la nouvelle Bardot, aïe ! Louise Bourgoin n’a pas cet inexplicable magnétisme qu’eut Bardot, comme Marylin, Ava… mais elle joue infiniment mieux que l’actrice la plus exécrable depuis l’invention du cinéma. Disons que Louise Bourgoin est la Cameron Diaz française, c’est déjà pas si mal ! mais que va-t-on lui proposer maintenant, après un premier rôle aussi….. typé ?
Le handicap du film, c’est que le héros, Bertrand (Luchini donc) est invraisemblable. Qu’un grand avocat parisien sexagénaire –même coincé- soit aussi nunuche sur le plan sexuel, qu’il ne renifle pas la pute à dix pas et qu’il trotte derrière sa cagolle comme José derrière Carmen –au point de mettre en danger la bonne réussite d’un procès importantissime, ça ne tient pas la route. Luchini (bien sûr, qu’on l’adore !) ne fait que du Luchini -ainsi qu’en son temps Jouvet ne faisait que du Jouvet, mais les temps ont changé- et dans ce rôle, il est tellement évident, tellement le personnage, (il s’en donne à cœur joie, c’est un festival d’œil de poule, de bouche en troufignon, de moues ingénues, de sourires béats) qu’il renforce l’invraisemblance de Bertrand, et on se dit que finalement, un acteur moins évident lui eût sans doute apporté plus de crédibilité.
Heureusement, il y a Roschdy Zem, acteur au top niveau, le personnage le plus intéressant car totalement opaque. Derrière cette façade lisse, organisée, maniaque, où aucune place n’est laissée à l’imprévu, on devine qu’il y a un magma de pulsions, comme ces placards de cuisine fraîchement peints, astiqués, on ouvre la porte : tout dégringole…. Quelle fût la véritable motivation du garde du corps pour qu’il se transforme en justicier ? Nul ne le sait, ni la réalisatrice, ni probablement le héros lui-même. Et puis, on a le plaisir de retrouver Stéphane Audran… loin de la Enfin le dernier quart d’heure (en cours de route ça se répète un peu) est épatant.