Bon ben voilà la suite assez inégale d’un film de monstre qui avait eu son petit succès. Lake Placid 2 c’est le genre de métrage pas très imaginatif et pas très fin qui cherche surtout à surfer sur le succès d’une franchise, point barre.
Le casting est moyennement attrayant. Il y a des acteurs qui jouent pas très bien, particulièrement du coté des jeunes, qui héritent en plus de personnages peu cohérents ou très simplistes. Il y a les acteurs qui laissent plutôt indifférents par un jeu pas mauvais mais assez morne, comme John Schneider, qui peine à franchement dynamiser sa prestation. Enfin il y a les plutôt bonnes surprises, comme Cloris Leachman, vieille femme acariâtre et folle qui aurait surement mériter d’être mieux exposée et d’avoir un rôle un peu mieux foutu. Globalement Lake Placid 2 est de ce point de vue nettement en dessous du 1, mais j’ai déjà vu bien pire.
Le scénario n’est pas trop bête, mais repompe allégrement des histoires déjà vues, et notamment avec des crocodiles (confère un film de Tobe Hooper bien connu). Du coup tout le déroulé est déjà connu, il n’y a pas de suspens, et le film sombre petit à petit. En effet il suit le chemin inverse d’un bon film, démarrant en fanfare (et je dois dire que les 20 premières minutes tiennent la route) pour se vautrer progressivement dans la nullité, jusqu’à la conclusion absurde. Humour à deux francs six sous jamais bien placé et souvent malvenu (le film aurait clairement du ne pas hésiter et prendre une orientation sérieuse, il y aurait gagné), longueurs dans la deuxième partie, incohérences, Lake Placid 2 manque très vite de souffle et ça se voit.
La réalisation est signé Flores, qui fait exactement le parti-pris qu’il ne fallait pas. Il surexpose sa créature, offre une multitude d’attaques qui ne sont jamais suggestives, il y a des séquences qui deviennent rapidement ridicules. Ainsi lors d’une attaque il y a un mec qui a les yeux rivés sur la plage mais ne voit pas le crocodile approché (sur la plage bien entendu) et fait le surpris lorsqu’une fille se fait bouffer. Evidemment surexposer la créature si elle était convenable, pourquoi pas, mais elle est juste ridicule, faite en image de synthèse médiocre, ce qui zigouille l’efficacité de toutes les attaques des 2/3 du film. Les premières sont les plus efficaces car on ne voit pas l’animal, et c’est vrai qu’elles sont bien maitrisées, mais alors ensuite on sombre dans le produit type The Asylum, avec débauche de numérique moisi. Ce ne sont pas des décors et une photographie un peu plus classieux que les productions Nu Image ou The Asylum qui vont d’ailleurs véritablement rattraper l’affaire. Les effets horrifiques sont finalement concentrés principalement dans le début du film, et cherche à être assez violents. Malheureusement pour l’amateur, Lake Placid oublie très vite ses intentions de ce point de vue, et cela malgré le grand nombre d’attaques.
En fait il faut avouer que Lake Placid 2 a des moments assez plaisants, avec une bonne première demi-heure aux faux airs de Piranhas 3d (on a même les bimbos seins nues et le type salace). Le souci c’est qu’ensuite le film part en vrille, fait n’importe quoi, et cela en réussissant l’exploit d’être des plus académiques dans son déroulement. Je lui donne 2, mais c’est en imaginant le petit budget.