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Xavi_de_Paris
300 abonnés
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3,5
Publiée le 4 juillet 2011
Le problème avec Katyn, c'est que son sujet est traité avec une froideur et un manque de rythme assez rebutants pour le spectateur, même le plus intéressé par cet épisode sombre de l'histoire de la Seconde guerre mondiale. A part dans sa dernière partie, absolument terrifiante de réalisme, il manque donc la force dramatique de grands films qui ont fait date sur les sujets traitant de la même période, tels La Liste de Schindler ou Le Pianiste. Reste une fin marquante, terrible, qui mérite à elle seule tous les éloges et qui marque à jamais les esprits.
Le massacre de Katyn, au printemps 40, a coûté la vie à plusieurs milliers de personnes : officiers et membres des élites polonaises, exécutés froidement par la police politique de l'Union soviétique. Ce crime, attribué par les russes aux nazis, fut l'objet d'une controverse qui dura de nombreuses années jusqu'aux excuses officielles de Gorbachev à la Pologne, en 1990. Wajda a attendu longtemps avant d'aborder un sujet qui lui est proche (son père faisait partie des officiers assassinés à Katyn) et qui, de toute manière, était impossible à traiter du temps du communisme. Pour sa plus grande partie, le film n'est pas centré sur le massacre lui même mais 1. Sur ses conséquences dans la vie des proches des victimes : c'est son aspect romanesque. 2. Sur l'action propagandiste de l'URSS durant l'immédiat après guerre en Pologne : c'est son aspect politique. La faiblesse du film, qui est loin d'être parfait, vient de la multiplication des intrigues et sous intrigues qui court circuite quelque peu la force du récit. Quoi qu'il en soit, ce film de Wajda, 82 ans, est une façon pour le cinéaste de boucler la boucle, plus de 50 ans après sa trilogie consacrée à la deuxième guerre mondiale, qui l'a fait connaître des cinéphiles : Une fille a parlé, Kanal, Cendres et diamant.
Un film qui vaut surtout pour ses 10 dernières minutes, terribles et très poignantes. Le reste ? on n'évite pas toujours les pièges inhérents au genre, à savoir des personnages symboliques donc caricaturaux et un nationalisme évident tirant vers un lyrisme assez malvenu. Même si la "lâcheté" - ou le pragmatisme, finalement peut-être moins glorieux mais plus productif sur le long terme... - de certains polonais après la guerre n'est pas occultée. Par ailleurs, je sais que le film est complètement centré du point de vue polonais, mais j'aurais aimé en apprendre plus sur les motivations des soviétiques et le cheminement politique qui a conduit à ce massacre. Ce film est néanmoins assez intéressant et illustre bien pourquoi la Pologne, de nos jours encore, malgré l'Union Européenne et la fin de la Guerre Froide, a une attitude hostile ou méfiante envers la Russie et l'Allemagne.
«Katyn» vaut avant tout pour son témoignage historique sur un épisode peu relaté dans les livres d’histoire : le massacre en 1940 de plusieurs milliers de prisonniers de guerre polonais par l’armée soviétique, à l’époque alliée des nazis. L'URSS ne reconnaitra publiquement sa responsabilité dans ces exécutions qu'en 1990 avec Michael Gorbatchev. Le réalisateur nous raconte cette page d’histoire à travers le vécu de trois femmes touchées par ce drame. Malgré une réalisation peut être trop classique mais soignée, Andrzej Wajda réussit à nous émouvoir en alternant les images de fiction et les images d'archives. «Katyn» représente malgré ses imperfections un témoignage essentiel pour le devoir de mémoire du peuple polonais. A noter tout de même que dans sa version française, le film souffre d'un doublage catastrophique.
Très beau film, avec un scénario très intelligemment fait, qui part de l'Histoire pour y revenir, mais en l'insérant dans la vie humaine : au départ, des masses inconnues et anonymes fuyant, vers l'est, les Allemands, vers l'ouest les soviétiques ; à la fin, des officiers froidement assassinés, mais dont certains sont devenus, pour le spectateur, des personnages. L'Histoire nous est présentée sous un jour non pas froid et distancié, mais comme étant le résultat de l'histoire d'hommes et de femmes. Un film évidemment tourné vers la mémoire du drame national polonais : la mise en parallèle de la déportation-assassinat des professeurs d'université avec celle des officiers servant à montrer que c'est la nation polonaise qui a été décapitée, une nouvelle fois, par ses deux grands voisins. Le message politique est clair, sans être asséné avec lourdeur. Il est également nécessaire pour prendre conscience de la distance qui nous sépare de l'Europe d'il y a 60 ans : ce n'est pas qu'une autre époque, c'est un autre continent. Les acteurs sont parfaits, très justes, les personnages très réalistes - la veuve et la mère de l'officier des uhlans sont particulièrement réussies. La musique de Penderecki est digne des meilleures oeuvres de ce très grand compositeur (très connu du grand public, pas seulement en Pologne, contrairement à ce qui est dit dans "les secrets du tournage"). L'utilisation d'images d'archives est particulièrement bienvenue, renforçant le côté blafard et sinistre de cette époque.
Le scénario de ce film ne m'a pas convaincu : je l'ai trouvé confus car trop décousu. Il y a un manque de lisibilité dans le parcours des familles qui ont perdu un de leur proche. Bref, mon regard a été celui d'un curieux qui regarde un documentaire historique. Reste toutefois les dix dernières minutes... attention ... elles sont saisissantes (pour ne pas dire glaçantes) d'humanité et d'effroi. La mise en scène est terrible, magistralement efficace. Si le film dans sa globalité est quelconque, les dix dernières minutes sont marquantes : j'ai ressenti en moi l'effroi face à la mort.
Comment etre polonais après Katyn. Le massacre mais aussi le mensonge, un mensonge imposé par le coupable devenu grand frère pendant 50 ans, et un mensonge que nous avons accepté. La Pologne partagée par deux grands peuples ennemis qui sont devenus alors des régimes totalitaires exterminateurs. Un film détesté par la critique officielle composée de bobos ex cocos trotskos maos.L'élite polonaise devait etre exterminée au nom de l'espace vital pour les nazis , au nom de la victoire du communisme pour les soviétiques.
Le film explique très bien ce qui s'est passé en Pologne durant la guerre et dans les années qui suivirent et permet de cerner les enjeux et la problématique de l'époque. C'est un bon film, très pédagogique. Du coup, le film a les défauts de ses qualités : il l'est peut-être justement un peu trop, pédagogique. Le générique du début, grave et solennel sur fond de brume durant trois plombes, l'espèce de minute de silence imposée au spectateur à la fin, ça finit par être un peu lourdingue. Wajda a semble-t-il voulu faire une sorte de film-mausolée : pourquoi pas, mais à mon sens au lieu de donner de la force au film ça finit par provoquer l'effet contraire, en l'enfermant dans une espèce d'académisme pétri de respect.
Cela dit, comme je l'ai dit plus haut, c'est un bon film, les acteurs jouent bien, l'image est soignée. Je lui ai mis trois étoiles car je pense que c'est vraiment un film à voir, et pas seulement pour les enseignements historiques qu'on en tire, mais bien aussi pour la qualité intrinsèque du film.
J'ai longtemps hésité avant de me décider à aller voir Katyn. J'avais peur d'une espèce de téléfilm pour acccompagner les "dossiers de l'écran. Eh bien je ne regrette pas du tout d'être entré dans le cinéma. Oui bien sur c'est académique. Ca ne révolutionne pas le cinéma. Mais un bon film classique est-il forcément synonyme de mauvais film ? On reproche un peu à Wajda ce que l'on admire chez Eastwood. Mais mon petit Lafoudre tu t'égares et revenons en au film. Wajda n'a pas perdu la main et son film réussi la performance d'être à la fois bon , émouvant,pédagogique (emmenez-y les ados, c'est mieux qu'un cours d'histoire).
Quel pitié qu'un film d'un grand cinéaste comme Wajda sorte dans si peu de salles alors que les films des tâcherons comiques de la télé monopolisent les écrans et parfois plusieurs salles dans un même cinéma. Allez-y vite avant qu'il n soit trop tard. Cinéphilement vôtre
Au départ, ça ne me disais rien du tout de voir ce film. Je n'étais pas attiré. Et puis, finalement, je l'ai vu. Et je n'ai pas été déçu. Wajda réalise un excellent film, sobre, simple, émouvant aussi et qui n'est pas difficile à suivre. La scène du massacre est vraiment révélatrice de la barbarie du NKVD, la police politique stalinienne. Le film n'épargne pas les nazis non plus. Wajda a entièrement raison de faire ce film.
Un film fort, des images dures sur une période très trouble qu'est l'entente de l'Allemagne Nazi avec l'URSS avant l'opération barbarossa. Il s'agit quasiment d'un documentaire sur des événements peu connus de cette époque.
Se battre toujours pour sortir du mensonge d'état, de la nuit de l'oubli le massacre méthodique en 1940 par les soviétiques des 30.000 officiers et sous-officiers capturés à la chute de la Pologne en octobre 1939, tel est le propos de cet excellent film de Andrzej Wajda. Pendant que la propagande les assassine une seconde fois pendant plus de soixante ans, le régime pro-russe liquide les membres protestataires de leurs familles, brisant les stèles dérangeantes, écrasant sous une botte de fer les luttes pour la liberté et la vérité. L'expression française forgée à l'époque et désignant toujours cette période de "drôle de guerre", devient dans ces circonstances, franchement déplacée. Est-ce pour ne pas rougir de notre relative inertie d'alors qu'il n'y a aujourd'hui que 12 copies sur toute la France ? Et fort peu de relais dans la presse ? A voir, en s'attendant à être remué au tréfonds.
Katyn est vraiment un beau film. Le sujet est fort, puissant même. Réalisé d'une main de maître qui sait se faire discrète devant l'importance de l'Histoire. A voir, car c'est sans dout ele dernier film de ce cinéaste, primé à Cannes, aux oscars et aux Césars!