Après vingt ans d'absence, Terrence Malick réussit son come-back spectaculaire, avec son troisième long métrage intitulé " La Ligne Rouge ". Ce film est tout simplement excellent, d'ailleurs pour moi ce n'est pas trop un film de guerre, c'est plutôt un poème sur la guerre ou plutôt contre la guerre. Les monologues intérieurs fusionnent avec les personnages pour créer une âme aux milliers de visage et les découvrir tout terrorisés démunis et si fragiles. C'est une oeuvre philosophique sur le sens de la guerre, les monologues intérieurs permettent d'avoir accès aux sentiments intimes des personnages, découvrir leurs réflexions sur la vie et le sens de la vie, la nature humaine. Le film commence sur des instant calmes et poétiques. En 1942, le film évoque la bataille de Guadalcanal dans la Pacifique, opposant les Américains aux Japonais dans le cadre de la Seconde Guerre Mondiale. Dans un paysage paradisiaque, les soldats vont se livrer une bataille sanglante où tous perdront une partie d'eux mêmes. Le film commence par des instants calmes et poétiques, sur une île tenue par les japonais, Guadalcanal. En effet l'île est filmée comme un lieu idyllique, aux airs de jardin d'Eden, où la joie et l'harmonie y règnent, loin des combats sanglants, accompagnée d'une musique subtile. Terrence Malick filme cette île paradisiaque pour donner au film un caractère contemplatif ainsi qu'un aspect poétique, propre à son cinéma. Nous voyons ensuite les soldats, terrifiés avant même leur débarquement, ils devront parcourir un long chemin pour finalement arriver à la colline 210, fortement protégée par un bunker. L'assaut sur cette colline ne peut être que frontal, accompagnée d'une mauvaise préparation d'artillerie. La capitaine (Elias Koetas) constate rapidement que les pertes seront très lourdes, ce qui l'amènera à désobéir à son supérieur (Nick Nolte), car il juge cet acte de massacre inutile, là où le film montre un aspect humain au sein de cette guerre cruelle. S'ensuit alors une atroce boucherie où les Japonais sont massacrés. Par malheur, ils seront repérés par l'ennemi et le soldat Witt se sacrifiera seul dans une diversion, dépassant la ligne rouge. Tout d'abord le scénario, adapté du roman éponyme de James Jones intitulé " Mourir et Crever ", est très complet. S'ensuit un casting haut de gamme, emmené par un Nick Nolte excellent, débordant de charisme, ainsi que Sean Penn et Jim Caviezel en très grande forme. Elias Koetas, Ben Chaplin et Adrien Brody sont très crédibles eux-aussi. L'action est au rendez-vous, très intense mais la réflexion sur la guerre l'emporte grâce aux monologues intérieurs. Les reconstitution de combats sont franchement magnifiques. En effet, le film possède de majestueux décors, car le film a été principalement tourné dans la forêt de Daintree, dans le région du Queensland en Australie. Ensuite la réalisation est du grand art, (en même temps c'est Terrence Malick vous me direz), grâce à une caméra fluide, une mise en scène impeccable de Terrence Malick. Ca valait le coup d'attendre plus de vingt ans ! Ensuite la BO signée Hans Zimmer est remarquable, elle donne un aspect paradisiaque au début du film, ensuite elle colle parfaitement aux scènes. Par conséquent, " La Ligne Rouge " est une oeuvre philosophique qui nous montre l'absurdité de la guerre, qui nous entraîne dans de longues et profondes réflexions sur la nature humaine.