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Un visiteur
4,0
Publiée le 19 novembre 2008
Simplement filmé mais efficace, un monde de violence, la zona est un monstre, pas de chair mais de présence maléfique. C'est une ville dans la ville, un état même dans l'état, puisqu'elle a ses propres règles, lois, police qui défient et dépassent celles de leur pays. Trois adolescents des quartiers pauvres périphériques, profitent d'une brèche dans l'enceinte pour cambrioler, mais le vol est surpris par la propriétaire alors sauvagement assassinée. Deux voleurs sont abattus par la police privée et les résidents décident par un vote d'effacer les preuves et d'organiser la chasse à l'homme, à l'adolescent. C'est terrible de voir cette montée de violence et de haine même en fiction, car il y a du fantastique, de l'anticipation dans ce film; tels des hommes de Babylone appliquant la loi du Talion, ces résidents nantis, civilisés, instruits, tous sexes et tous âges confondus, voient leur humanité anéantie, étouffée par ces hauts murs qu'ils avaient choisis, certains érigés, pour échapper à l'insécurité d'une société inégalitaire.
Voilà un sujet intéressant la bourgeoisie qui se protège d'un monde extérieur hostile, d'un no man's land qu'il ne veut pas voir où n'y vivent que des humains bestiaux... au point que l'autarcie, la peur, l'impunité (bien aidée en cela par la corruption généralisée) transforme cette petite colonie de notables en bêtes assoiffées de vengeance ("oeil pour oeil, dent pour dent"). Oui, mais le sujet ne suffit pas à lui seul à faire un bon film. La réalisation et le jeu des acteurs sont vraiment très moyens, pour ne pas dire décevants. L'ensemble est très mou, la tension ne monte jamais vraiment pourtant ce n'est pas faute au réalisateur de tenter.
Un film choc sur le phénomène des guettos pour riches, la corruption, la bêtise humaine. Certes un peu trop manichéen, La Zona restitue extrèmement bien une ambiance malsaine, ou les caméras de surveillance avilissent les libertés et ou la peur de l'autre fait sa loi. Un huit clos haletant, sans happy end hollywoodienne. Au contraire, la fin est dérangeante mais à l'avantage d'être crédible. Un film à voir, assurement.
On a d'abord du mal a rentré dans ce film mais cette Zona totalement moderne et une satire sensationnel, les 30 dernières minutes sont d'une émotion incroyable.
Comme dans un bon roman bien glauque, ce qu'il est d'ailleurs à l'origine. Ambiance anxiogène à souhait, sans répit sans pitié, une sorte de huis clos reflet d'une société à double vitesse, comme d'une justice à double vitesse. Excellent film et triste réalité.
Je suis un peu déçu par ce film,car j'ai eu beaucoup de mal a resté dedans,aucun rythme c'est trop mou,et c'est fade artistiquement(genre téléfilm)dommage car l'idée global reflète bien notre société,ou ont mets de plus en plus les riches avec les riches et les pauvres avec les pauvres,avec bien sur une bonne dose de corruption!! à voir,si vous n'êtes pas fatigué,sinon vous ne verrez pas la fin...!! lol
Film coup de poing sur ce que pourrait devenir la vie à la lisière de nos grandes métropoles. On connaît en ces temps de surpopulation qui juxtaposent de manière parfois brutale les différentes couches sociales la tentation du repli sur soi. Juste à la bordure d’une favela une communauté vit retranchée derrière un mur. Quand un panneau publicitaire tombe sur un pylône privant d’électricité la forteresse, l’occasion est trop belle pour trois jeunes affamés d’aller se servir en grimpant à ce mât de cocagne providentiel. L’expédition va très vite tourner court laissant deux des voleurs sur le carreau et un troisième en fuite. C’est alors que s’engage vraiment le film nous montrant comment fonctionne la petite communauté avec sa hiérarchie et ses lois autoproclamées. Il s’agit en fait d’une véritable dictature qui régit cette enclave qui croît pouvoir résister face à des milliers de crève-la-faim flanqués à ses portes. La corruption sert à acheter la police locale quand les crimes punitifs sont trop voyants. Cette vision d’une société en décomposition où le lien social a disparu peut nous paraître lointaine et réservée aux pays émergents mais nous avons nous aussi nos ghettos avec les banlieues abandonnées. La vie réglée au sein de la communauté ne réussit pas à tout le monde et le vigile chargé de nettoyer la « Zona » a bien du mal à contenir l’indignation de sa femme et de son fils. Rodrigo Pla nous montre par les dissensions au sein de la famille qu’il ne faut pas perdre espoir, sachant que tout système autoritaire génère sa propre perte par une contestation interne. Film à montrer à tous ceux qui sont des partisans de l’autoritarisme à tout crin.
Difficile de totalement pénétrer dans ce film espagnol jusqu'à la dernière demi-heure, très intelligente, qui dévoile les dangers d'une société ultra sécurisé.
Je suis en gros pas mal d'accord avec Multiface sur les points positifs et négatifs du film, mais s'il est vrai que la fin n'ajoute rien au film, c'est pour moi une bonne chose: elle laisse le sale goût en bouche. Elle ne laisse aucune chance à quelque justice que ce soit et ça rend le film plus réaliste. On a aussi évité ici la mort "accidentelle" du gamin qu'on voit dans à peu près tous les films avec drame et regrets etc, c'est un vrai lynchage provoqué avec un soulagement et contentement des participants. Donc pour moi la fin ne retire rien à la qualité du film.
Note a Widoo: le Mexique c'est en Amérique du nord pas du sud... Note à Centrino: Anticipation?? C'est de l'actualité en plein dans les pays riches avec pleins de pauvres comme le Mexique, les USA ou le Brésil etc.
Pour décrire La Zona, le réalisateur s’est inspiré de ce qui se passe en Amérique et au Mexique où prolifère des forteresses de riches. La Zona est une cité privée pour familles de bourgeois, fermé par des murs et surveillé par des caméras pour se protéger des bidonvilles qui l’entourent. Filmé comme un thriller, La Zona relate une terrifiante chasse à l’homme qui est organisé par les habitants eux – même suite à l’intrusion dans l’enceinte de 3 adolescents pauvres qui ont pu déjouer les systèmes de sécurité. Allégorie sur le repli sécuritaire et la haine du pauvre, le film tend bien à dénoncer des inégalités de classe, la corruption et l’excès d’auto – défense thèmes déjà abordés à maintes reprises au cinéma, mais sans apporter d’éléments nouveaux dans ce qu’il observe, à l’instar de la fin brutale qui n’ajoute rien au film. Néanmoins, la tension dramatique et l’intrigue menée font que La Zona se regarde avec un minimum d’intérêt même si on n’éprouve pas forcément d’empathie pour le jeune traqué tout comme pour le seul gosse du riche qui essaye de le protéger. Le réalisateur mexicain semblant s’être d’avantage appliqué à faire du cinéma de divertissement qu’à réaliser du cinéma d’auteur, l’effet suspense l’emporte finalement beaucoup plus sur la force du sujet ou la finesse des personnages mal définis. Ainsi, allant d’un genre à un autre La Zona ne parvient pas à satisfaire pleinement si on y vient découvrir un film engagé même si on comprend bien que le film interroge sur l'impunité des plus puissants et la complaisance des autorités corrompues par l'argent.
La zona ou comment faire un 1er film qui marche fort. 1- choisir un sujet peu connu mais d’avenir et auquel tout le monde ne peut qu’adhérer : la dénonciation d’une chasse à l’homme dans un quartier résidentiel d’ultra-riches contre un enfant voleur des bas-quartiers. 2- utiliser les recettes du cinéma qui marche: suspense, caractères type du cinéma de genre, rebondissements, course poursuite, mélodrame final etc. 3- ne pas désorienter le spectateur par des personnages ambigus. A chaque instant, pas de doute sur qui sont les bons et qui sont les méchants, même si certains personnages peuvent changer de catégorie pendant le film. 4- Un racolage méticuleux de la frange jeune du public, par à un adolescent riche, un moment égaré par l’exemple terrifiant des adultes. Il sauve les riches de l’inhumanité totale. Les adultes (riches ou pauvres) sont tous pourris, même le bon flic qui tabasse la pauvre mère de l’enfant recherché. 5- se mettre dans la poche les anti-blockbusters en désamorçant quelques clichés habituels du genre : le bon flic n’est pas si bon que cela et ne réussit pas dans la mission « seul adulte contre tous », l’adolescent salvateur échoue aussi. 6- Garder une dimension politique forte un évitant le happy end. 7- présenter le film à un festival européen, où l’accueil est garanti. Un film plus subtil reste à faire….l’existence de sacrés cons dans ces zonas ne fait aucun doute mais je préfère une histoire qui privilégie la prise de conscience plutôt que la révolte. Amplifier la réalité crue c’est exactement ce qu’a toujours fait Lepen, dans l’autre sens.