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velocio
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5,0
Publiée le 26 mars 2008
Premier long métrage du réalisateur uruguayen Rodrigo Pla, "La Zona, propriété privée" est un pamphlet terrible contre le système tout-libéral qui règne de plus en plus tout autour de la planète. Il s'intéresse ici à un de ces villages comme il en existe de plus en plus aux Etats-Unis et qui commencent à apparaître dans notre beau pays : des dizaines, voire des centaines de villas splendides coupées du reste du monde par un mur, gardées arme aux poings par une milice/police privée. Ici, on est au Mexique, un pays où les écarts économiques de plus en plus importants entre riches et pauvres sécrètent bien entendu une augmentation de la criminalité. Dès l'ouverture du film, on est fixé : un premier plan sur ces villas, des jardins bien entretenus, des rues en parfait état sillonnées par des 4x4. La caméra s'élève, on passe au dessus d'un mur surmonté de barbelés et, de l'autre côté, on "atterrit" dans un bidonville. La tempête sévit et elle va permettre à 3 jeunes membres des quartiers populaires de s'introduire de l'autre côté, côté richesse. La tentative de cambriolage tourne mal. La suite est parfaitement maîtrisée : on retrouve les rapports entre police privée et police "officielle", avec ses bons éléments et ses éléments pourris; on retrouve une chasse à l'homme, l'inquiétude des parents. Cette vision du monde qui nous attend si on n'y prend pas garde fait froid dans le dos, mais elle a le mérite de nous prévenir du danger qui nous menace.
ça aurait été un film américain, ça aurait été pleins de bons sentiments... Mais c'est un film mexicain, et c'est fort. Les justiciers n'ont pas des coeurs purs, les méchants ont leurs états d'âmes, et nous on reste scotché...
Ce film est captivant des premières images jusqu'aux dernières. Pas une minute de répit pour un polar vertigineux et véritablement haletant. On est par certains aspects pas très éloigné non plus du film d'anticipation (enfin, on espère que l'histoire qui nous est racontée n'est que pure fiction, pure anticipation, on n'en est toutefois pas vraiment sûr...). Jamais manichéen, le film est jusqu'à sa fin, très émouvante d'ailleurs, sur la cordre raide. Un petit bijou venu du Mexique à découvrir illico!
Il FAUT voir La Zona, mariage réussi entre film de genre et dénonciation intelligente du système. A condition de ne pas être réfractaire aux bonnes baffes dans la gueule qui ouvrent les yeux.