Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
cineccita
46 abonnés
1 484 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 30 mars 2008
Ce film vous confrontera à une question; une propriété privée vaut elle plus qu'une vie humaine? Certaines scènes sont trés émouvantes, notamment la fin qui est déchirante.Ce qui se passe dans ce film pourrait bien dépasser le cadre de la fiction si la société continue dans une voie matérialiste et individualiste. Excellent film on en ressort troublé.
Un film dur, qui donne l'air d'être réaliste, même si je ne peux pas vérifier. Les acteurs sont crédibles. On tombe parfois dans la caricature d'un côté ou de l'autre, mais le film se tient. Le scénario est là, même si une partie du public sera déçue par la fin. A voir.
Je met 4 étoiles à la Zona car pour moi il présente la principale caractéristique d'un bon film: il fait réfléchir. Même si cela reste de la fiction on se demande vraiment comment les hommes du film en arrivent là et surtout si l'homme réel arrivera un jour à un tel état d'esprit (à moins qu'on en est déjà arrivé là?). Certains critiquent négativement le film en disant qu'il pourrait s'agir d'un Téléfilm. je leur répond qu'il vaut mieux un bon téléfilm qu'un film fade. Pour moi le film nous montre des personnages ordinaires qui se transforment subitement en monstres. C'est peut être ces moments du film nous montrant les côtés ordinaires de chaque personnage qui font dire inexactement à certains que le film a un côté téléfilm. Au contraire je trouve que le réalisateur a réussi par son style à rendre La Zona très réaliste ce qui fait vraiment flipper tout au long du film. Bref, un film à voir et un réalisateur à suivre.
Lorsque le film commence, on se croit dans Wisteria Lane, les rues sont bordées de villas cossues et les 4X4 ornent les trotoirs. Et puis, on se rend rapidement compte que cette banlieue aisée est en fait entourée de hauts murs, surveillées par des caméras de surveillance, car au-delà, il y a l'autre visage de Mexico, les favelas et la misère, hors de question que ces 2 mondes se cotoient... Et puis, lorsqu'une brèche se créée dans la muraille, trois ados un peu paumés y voient l'occasion de s'y faire de l'argent facile, en organisant un rapide cambriolage dans une de ces maisons bourgeoises... sauf que l'affaire tourne mal, et que Miguel, le plus jeune des 3, le seul rescapé, va devenir la proie des habitants de "La Zona" prêts à tout pour le punir. Car dans la zona, c'est oeil pour oeil dent pour dent et Miguel qui n'a rien à faire là va devoir payer son intrusion faussement criminelle. Si l'absurdité de l'évènement réveille les consciences de certains, la plupart des habitants seront gouvernés pas un désir de vengeance où la lacheté, l'égoïsme et la corruption seront les maître-mots. Drame puissant et glaçant, ce film révèle les côtés les plus obscurs de l'âme humaine. Un monde où l'on a peur de son prochain, où l'on se sent constamment en insécurité, où l'argent gouverne le monde et la justice est baffouée. Le film dénonce une violence sociale qui est partout. L'action se passe à Mexico mais peut être envisagée à l'echelle internationale. Il pourrait s'agir d'un film d'anticipation, or, de tels quartiers existent déjà: le ghettoisation des riches pour mieux cacher la misère, l'ignorer. De plus, la mise en scène brillante de Rodrigo Pla nous tient en haleine du début à la fin, car en plus d'être un puissant brulôt politique, "La Zona" est un captivant thriller. Primé à Venise où il a reçu le Prix du Meilleur Premier Film, "La Zona" est un film indispensable, un film coup de poing qui glace le sang et qui ne peut pas laisser indifférent.
D'une noirceur extrème, fort bien joué mais assez prévisible. Un bon film sans plus... ni moins. Pointe néanmoins de façon facile mais pertinente les dérive d'une société inégalitaire et égoiste.
Le libéralisme, comme tous les totalitarismes, érige des règles que ses plus ardents défenseurs ne s’appliquent pas à eux-mêmes. La loi du marché, donc du plus fort, c’est bon pour la populace. Les nantis, ceux qui ont « réussi », se regroupent, se protègent, dussent-ils pour cela construire des murs autour d’eux. La grande force du film de Rodrigo Pla est de nous plonger au cœur de cette zona. Mais l’image est sombre et la tension nous prend aussitôt pour ne pas nous lâcher. La peur est au centre du film. La peur de l’autre, de l’invasion, de la souillure, mais aussi la peur de mourir du jeune Miguel, littéralement coincé dans la zona, petit animal traqué par une horde de chasseurs. Car le désir de sur-protection rend fou. Le désir de sécurité démultiplie le sentiment d’insécurité. On finit par tout craindre, on tire sur un vigile, on organise des battues, les jeunes gens traquent l’intrus comme ils le feraient dans un jeu de rôles. Quand la police s’en mêle, on lui offre de l’argent, persuadé que ce langage est universel. Il ne doit rien se passer dans la zona, sinon c’est la perte des privilèges. La mise en scène est sobre et efficace. Pas de discours, mais un rythme prenant, des scènes qui glacent le sang. Pas de manichéisme mais une histoire à hauteur d’homme, que l’homme soit un salaud ou une victime, il reste un homme. La zona est aussi un récit initiatique, celui du jeune Alejandro qui, au contact de Miguel, va changer de regard, se rebeller, réagir. Le plus terrible là-dedans c’est de savoir que La zona n’est pas un film d’anticipation. De tels quartiers existent, au Mexique ou ailleurs. Ce premier film brillant, vif, efficace et poignant, à l’interprétation parfaite et la morale terrible, a le mérite et le courage de regarder notre société en face et de lui prédire l’avenir : elle va droit dans le mur.
un téléfilm du samedi soir, voici ce à quoi nous convie ce film. les acteurs sont mous, c'est platement filmé, nourri de clichés, ennuyeux au possible et sans aucune originalité. Un vrai feuilleton de série B. La fin n'est pas mal, avec un certain vrai message. C'est sans doute ce qui fait dire à plein de monde que ce film est "dérangeant" et de lui trouver des accents d'une "bouleversante" critique de notre société.
Juste, dérangeant, émouvant, éclairant, efficace. Allez voir ce film. Vous vous demanderez à la sortie du cinéma pourquoi nous vivons collectivement dans la défiance réciproque. La Zona pousse à réagir.
On ne va pas faire la fine bouche. C'est très descriptif comme cinéma mais c'est terriblement efficace au niveau du scénario, les problèmes sont rendus de façon très réalistes. A voir pour comprendre et ressentir.
Une intrigue palpitante, de l'action juste ce qu'il faut, des acteurs extras et un message politique fort sur une réalité sociale, tels sont les ingrédients de ce thriller parfaitement maîtrisé par un réalisateur qui promet.
C'est assez drôle qu'on emploie des termes comme "anticipation", "fantastique" ou "futuriste" à propos de ce film, car ce brûlot pessimiste et percutant décrit une réalité sociale et politique parfaitement contemporaine. C'est saisissant, mais malheureusement un peu trop démonstratif, un peu trop prévisible; les acteurs, à l'instar de la belle Maribel Verdu, ont finalement peu d'espace pour s'exprimer dans ce film où les personnages stéréotypés ne sont là que pour illuster le propos.
Voilà précisément le type de cinéma que j’encense sans une once d’hésitation. Un cinéma ambitieux, engagé, réactionnaire, utile dans le sens où il nous pousse à prendre pleinement conscience de maux de société capitaux et à s'interroger. Après A.G.Inarritu (et son triptyque grandiose), "La Zona" marque l'émergence d'un nouveau prodige, réalisateur mexicain virtuose, en la personne de Rodrigo Pla. A la manière du très ample et atypique "Babel", R.Pla a eu l'audace de s'entourer d'acteurs non professionnels, tous étonnemment impliqués et surtout précisément justes (les adultes comme D.G.Cacho ou M.Verdu mais également les plus jeunes, littéralement bluffants (j'en passe d'innombrables : l'interprétation est tout simplement au diapason)). L'espagnole est en plus totalement gracieux. La réalisation est sobre, sans effets, au service du propos, en adéquation totale avec un sujet puissant et d'actualité. R.Pla par cette intrigue limpide nous livre une critique incisive en règle des disparités sociales (amplifiées au Mexique. On réalise qu'on est très proche de la réalité, anticipée très légèrement), de l'obsession sécuritaire s'avérant désastreuse et de l'émergence d'une justice privée devant l'incapacité, la faillite de l'Etat en terme d'ordre, de stabilité sociale. Cette oeuvre nous prend aux tripes et nous retourne contre nous-même et contre les désastres, les injustices flagrantes et accablantes, que produisent nos sociétés. La fin paroxystique m'a personnellement glacé le sang et profondément indigné. Ce film coup de poing n'est rien d'autre qu'un appel à la solidarité, à un rapprochement malgré les différences sociales, à une ouverture des frontières (on peut faire le rapprochement Mexique/Etats-Unis) pour que les différences et non l'indifférence soient cultivées. Un hymne à la tolérance en somme. Le prix du premier film à Venise est amplement mérité. Un coup de maître magistral car engagé, féroce et sans concession d'un réalisateur d’ores et déjà de génie.