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Hakim G
47 abonnés
655 critiques
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4,0
Publiée le 10 novembre 2008
On a d'abord du mal a rentré dans ce film mais cette Zona totalement moderne et une satire sensationnel, les 30 dernières minutes sont d'une émotion incroyable.
Dans un futur proche, quand l'insécurité contraint la petite bourgeoisie à imiter les plus nantis et à donc s'enfermer derrière de hauts murs : ainsi se forme "la zona", en plein Mexico misérable. Un soir de tempête, trois de ces miséreux profitent d'une panne d'électricité et d'un trou dans l'enceinte pour pénétrer dans "la zona". Et c'est le drame... Plà nous raconte une histoire haletante et tragique avec beaucoup d'humanité (grâce surtout à ses deux jeunes héros, qui se sont reconnus au-delà des différences sociales), et dit beaucoup, sans démonstration pesante et sans manichéisme.
Les riches contre les pauvres, l'insécurité et ses fantasmes, le repliement sur soi, l'auto-justice, la peur du nanti et la peur du défavorisé. Les thèmes véhiculés sont prégnants et le film ne laisse pas indifférent. La tension est palpable et permanente. Belle réussite mexicaine !
Le libéralisme, comme tous les totalitarismes, érige des règles que ses plus ardents défenseurs ne s’appliquent pas à eux-mêmes. La loi du marché, donc du plus fort, c’est bon pour la populace. Les nantis, ceux qui ont « réussi », se regroupent, se protègent, dussent-ils pour cela construire des murs autour d’eux. La grande force du film de Rodrigo Pla est de nous plonger au cœur de cette zona. Mais l’image est sombre et la tension nous prend aussitôt pour ne pas nous lâcher. La peur est au centre du film. La peur de l’autre, de l’invasion, de la souillure, mais aussi la peur de mourir du jeune Miguel, littéralement coincé dans la zona, petit animal traqué par une horde de chasseurs. Car le désir de sur-protection rend fou. Le désir de sécurité démultiplie le sentiment d’insécurité. On finit par tout craindre, on tire sur un vigile, on organise des battues, les jeunes gens traquent l’intrus comme ils le feraient dans un jeu de rôles. Quand la police s’en mêle, on lui offre de l’argent, persuadé que ce langage est universel. Il ne doit rien se passer dans la zona, sinon c’est la perte des privilèges. La mise en scène est sobre et efficace. Pas de discours, mais un rythme prenant, des scènes qui glacent le sang. Pas de manichéisme mais une histoire à hauteur d’homme, que l’homme soit un salaud ou une victime, il reste un homme. La zona est aussi un récit initiatique, celui du jeune Alejandro qui, au contact de Miguel, va changer de regard, se rebeller, réagir. Le plus terrible là-dedans c’est de savoir que La zona n’est pas un film d’anticipation. De tels quartiers existent, au Mexique ou ailleurs. Ce premier film brillant, vif, efficace et poignant, à l’interprétation parfaite et la morale terrible, a le mérite et le courage de regarder notre société en face et de lui prédire l’avenir : elle va droit dans le mur.
Excellent film sur la terreur des autres qui font que certains préfèrent les prisons dorées à la liberté.Ce film mexicain aurait pu être tourné dans n'importe quel pays puisque le slogan des gouvernements mondiaux sont tous les mêmes "attention aux autres, ceux qui ne sont pas comme vous sont dangereux" et pour vous protéger nous sommes là, nous vous écoutons,nous vous filmons, nous vous vérifions mais attention c'est pour votre sécurité et votre quiétude. Ce film est terrifiant par son discours très moderne et totalement d'actualité en France comme ailleurs. Bravo
Film coup de poing sur ce que pourrait devenir la vie à la lisière de nos grandes métropoles. On connaît en ces temps de surpopulation qui juxtaposent de manière parfois brutale les différentes couches sociales la tentation du repli sur soi. Juste à la bordure d’une favela une communauté vit retranchée derrière un mur. Quand un panneau publicitaire tombe sur un pylône privant d’électricité la forteresse, l’occasion est trop belle pour trois jeunes affamés d’aller se servir en grimpant à ce mât de cocagne providentiel. L’expédition va très vite tourner court laissant deux des voleurs sur le carreau et un troisième en fuite. C’est alors que s’engage vraiment le film nous montrant comment fonctionne la petite communauté avec sa hiérarchie et ses lois autoproclamées. Il s’agit en fait d’une véritable dictature qui régit cette enclave qui croît pouvoir résister face à des milliers de crève-la-faim flanqués à ses portes. La corruption sert à acheter la police locale quand les crimes punitifs sont trop voyants. Cette vision d’une société en décomposition où le lien social a disparu peut nous paraître lointaine et réservée aux pays émergents mais nous avons nous aussi nos ghettos avec les banlieues abandonnées. La vie réglée au sein de la communauté ne réussit pas à tout le monde et le vigile chargé de nettoyer la « Zona » a bien du mal à contenir l’indignation de sa femme et de son fils. Rodrigo Pla nous montre par les dissensions au sein de la famille qu’il ne faut pas perdre espoir, sachant que tout système autoritaire génère sa propre perte par une contestation interne. Film à montrer à tous ceux qui sont des partisans de l’autoritarisme à tout crin.
"La Zona, propriété privée" dénonce les travers d'une société sécuritaire à outrance. La traque sans relâche témoigne d'une nature humaine alarmante. Mêlant une ambiance sombre à cette intrigue sobre, le réalisateur tente de mettre l'accent sur le côté réaliste de l'histoire afin de proposer un long-métrage crédible. Dans ce sens, la vraie force de cette production est la création d'un climat délétère. Sur le plan du contenu, le spectateur assiste donc à un honorable moment de cinéma. Cependant, il y a une once de déception qui se fait tout de même ressentir. Force est de constater que les divers rebondissements sont classiques et prévisibles. Et, il faut admettre qu'on dénombre beaucoup trop de longueurs et de scènes assez lentes qui sont vite préjudiciables. Quant aux personnages, ils sombrent malheureusement dans des clichés répétitifs. Les acteurs essaient tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu, mais hélas ils sont aspirés par l'enjeu de la chasse à l'homme. En conclusion, "La Zona, propriété privée" est un bon divertissement qui aurait toutefois mérité plus d'intensité et de rythme pour devenir incontournable.
Sans aucun doute possible "La Zona" fait partie du top 10 des meilleurs films que j'ai vu en ce début d'année ! Soulignons déjà la magistrale interprétation des deux jeunes acteurs principaux du film. Ensuite, on ne peut qu'applaudir le sujet de ce thriller à huis clos qui reste diablement angoissant du début à la fin. Aucune longueur n'est à déplorer, les personnages sont complexes et intéressants...On remarque que tout à été fait dans la mise en scène pour "isoler" véritablement l'action dans cette "Zona" où finalement, on compte plusieurs prisonniers malgré eux. Peu de musique, mais on ne relève pas cette absence comme une tare. "La Zona" est un film choquant, la violence est souvent crue, mais c'est aussi cette impuissance que l'on ressent face à cette situation si injuste qui nous donne la nausée. Un film à voir, et sur lequel méditer !
Un portrait plutot désesperant de notre beau monde.Une histoire qui va réunir différentes sortes de classes sociales toutes aussi mauvaises les unes que les autres car finalement personne n'est totalement blanc ou noir, tout au long du film on découvre des facettes mauvaises ou bonnes dans chaque individu et c'est là que réside tout le pouvoir du film.Au final,quelques lenteurs et un message final alarmant(accompagné d'images assez choquantes)
Pour une fois que l'on ne nous montre pas les gens tristes, leurs malheurs, leurs désespoirs et tout ce qui va avec car des gens pauvres ont forcément tous les malheurs du monde et bien là, nous avons tout le contraire et c'est une critique de la société valable pour toute la planète puisque que les gens se renferment de plus en plus sur eux même donc c'est un film tout à fait incroyable, on a l'impression de voir un documentaire tellement cela est proche de nous arriver. Une grosse claque.
Il s’agit en l’occurrence d’une variation sur le thème des » superguettos « ; il est vrai rarement traité au cinéma ( c.f : 'Funny Games'...) : Les repères n’existant guère surtout dans ces pays en Europe ne connaissant pas le juste phénomène des quotas et encore moins celui du droit d’aînesse - plus guère d’actualité - tout comme l‘appellation « sexe faible« , on ne peut que cautionner que difficilement cette œuvre emplie d’hystériques parvenus un peu trop haineux et puis enfin bien trop complaisante, et que ; par ailleurs, d’autres ont mieux contés tels que J-G Ballard avec ’Super-Cannes‘ et surtout Robert Merle, avec le livre ‘Les Hommes Protégés’ pour ne pas parler de l'oeuvre de Gabriele Garcia Marquez !
Un concentré de nature humaine et ses dérives. Le film crée un malaise, tout y est hyperréaliste, et en même temps on se demande si le cadre de "la zona" est réel, s'il existe quelque part. Un film coup de poing, cru, et sans complaisance. Je ne sais pas s'il est indispensable, mais il est très bien fait.