Ce film italien date de 2007 et n’est pas sorti en France. Il a été projeté une seule fois au Forum des Images à Paris, dans le cadre d’un festival. C’est regrettable, car il démontre que le cinéma italien ne se réduit pas à Nanni Moretti... qui du reste est en chute libre artistiquement depuis sa Palme d’Or à Cannes.
En apparence, il s’agit d’une enquête policière sur une jeune fille de 17 ans, Anna, jolie et sportive, trouvée morte au bord d’un lac de montagne. Son corps est sur la rive, nu et recouvert d’une couverture bleue, mais elle s’est noyée, donc le corps a été placé là par son assassin. Il y aura deux suspects, son petit ami Roberto, qu’on croit coupable, qui le nie mais ira quand même en prison, et le père du petit garçon attardé dont elle était la baby-sitter et qu’elle aimait beaucoup, père qui s’accuse du meurtre. Tous deux prétendent avoir été les amants d’Anna, or le commissaire sait bien qu’ils mentent, puisque la jeune fille est morte vierg !
À vrai dire, cette enquête n’est pas la préoccupation principale du metteur en scène, qui s’attache plutôt aux personnages, tous intéressants. Le commissaire d’abord, dont l’épouse est atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui ne reconnaît plus sa fille ; ladite fille, qui abandonne ses études et pâtit de la maladie de sa mère et du caractère neurasthénique de son père ; les parents du bébé mort, qui se sont séparés ; le prétendu petit ami, que le père d’Anna détestait parce qu’il n’est qu’un simple ouvrier ; la demi-sœur d’Anna ; le simplet du village, qui hait son père handicapé ; et quelques autres.
La noirceur de cette histoire et de sa conclusion contraste avec les paysages splendides du lac, de la montagne et de la forêt. Les acteurs, dont Valeria Golino, la seule vedette connue chez nous, sont très bons. Il est inexplicable que ce film n’ait pas été distribué en France.