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Un visiteur
2,5
Publiée le 2 juillet 2010
En forme de clin d’œil au cinéma muet en noir et blanc, Télépolis utilise à merveille les tons monochromes, la musique et les textes pour faire du neuf avec du vieux. D’abord une réussite technique indéniable, qui fait dans l’originalité, plus qu’une véritable dénonciation de la dictature, qui tourne souvent à vide ou qui est trop chargée en symboles.
Malgré une symbolique un peu simpliste et pas mal d'idées piquées à droite à gauche, ce conte expressionniste parvient à émouvoir et à faire réfléchir.
Pour un premier film ce cinéaste Argentin nous invente un univers avec des moments de pure bonheurs touché par la poésie mais c'est certain beaucoup de spectateurs resteront de marbre devant ce cinéma inventif.
Ce film est une claque pour nos repères des cinéphiles : un film muet en 2008, tourné à la manière des chefs d'œuvres du cinéma d'avant guerre... Et ça marche... Au début on est plutôt déconcertés et puis petit à petit, tout prend forme, les personnages, les intrigues, les images. Et la musique assure une grande part de l'ambiance et de l'émotion. On se retrouve un peu comme dans ces bons romans d'anticipation, entre révolte et neurasthénie. La mise en scène est superbe, les images soignées (comme de belles photos). Mention spéciale à l'affichage du texte, très originale et bien amenée (les cris qui sortent des porte-voix, les textes qui s'affichent comme les aiguilles d'une montre...) Alors certes le film a quelques longueurs et peut paraître difficile d'accès pour les aficionados des films pop corn, mais grand dieu, heureusement qu'il y a encore des gens pour proposer des films différents !
Un excellent film, magnifique, qui se détache de la masse, légèrement long par moments, mais qui nous fait nous en prendre plein les yeux. Un nouveau talent ce réalisateur ?
L'idée est vraiment intéressante mais le résultat décevant. La dictature de la télé d'accord mais l'intrigue est trop banale et la réponse trop facile. On ne se demande en fait qu'une chose, comment cela va bien finir et c'est le problème ( le bien ) ! Dès le début on sait que ca va bien finir. Malgrès tout il y a des trouvailles d'images et de réalisation mais au final on reste sur notre faim pour l'exploration de la dictature cathodique. Un peu trop conte de fée et un peu trop récit d'anticipation... à voir voilà tout.
Quand la télévision devient une dictature, que les humains ont perdu la parole, cela donne Telepolis, une œuvre expérimentale et fascinante pour les uns et une œuvre complexe à l’encéphalogramme plat pour d’autres. Car en effet, il est difficile d’adhérer à ce genre de film. Le cinéma Argentin à certes de la ressource et de la créativité, ce film « propagande » était-il nécessaire ? Esteban Sapir prend un malin plaisir à y faire quelques clins d’œil, avec notamment Le Voyage dans la lune (1902) de Georges Méliès & Metropolis (1927) de Fritz Lang), où il parvient sans problème à recréer un univers proche des années 20, celui des films muets (normal puisque le film est composé à 80% de chanson/musique et les 20% restant, sont des dialogues. Un monde qui ressemble étrangement à Tim Burton, David Lynch ou bien Terry Gilliam, pour un voyage étrange, peu captivant mais visuellement épatant !
Le totalitarisme de «Metropolis» de Fritz Lang est devenu l’hypnotisme télévisuel abrutissant de «La Antena» (Argentine, 2008) d’Esteban Sapir. Les temps changent, les formes demeurent. Le claque parfois outrageux des effets de «Metropolis» ne dénote jamais d’un manque d’inspiration de Sapir mais renseigne plutôt sur l’intemporalité de la pensée unique. Le mal est, dans ce film argentin, incarné par la télévision. Ne diffusant qu’un sempiternel tourbillon hypnotique, la télévision arrache aux gens leurs voix, ne leur laissant plus que les mots pour communiquer. L’effet est essentiellement cinématographique puisque les dialogues ne se font que par des sous-titres qui s’incrustent dans le plan comme les bulles d’une bande-dessiné s’incrustent dans les cases. Les dialogues font donc partie intégrante de la plastique du film. L’effacement du vox populi dévoile l’idée de Sapir selon laquelle la télévision laisse les gens parler mais ne leur laisse rien dire. C’est peut-être là que Sapir touche au problème hypnotique du poste télé. Comme un dictateur, elle parle, bien parfois, mais ne dit rien. Les badauds lui sont tout ouïe et restent sans voix. Les seules paroles du film sont celle de la Voix, entité féminine anonyme, sans visage, aux galbes séduisants et à la voix entêtantes, et celle de son fils, enfant sans yeux promis à la libération de son peuple, tel le sauveur de la Caverne de Platon. Dans le mutisme du film, les échos de leurs dialogues résonnent comme des instruments seyant au charme graphique de l’œuvre. Fait comme un film muet, «La Antena» bénéficie du même usage musical. Toutefois qu’implique Sapir quand il utilise les mêmes formes cinématographiques pour dénoncer un méfait contemporain ? Ce n’est pas chose mauvaise en soi, il suffit de voir comment Renoir ou Resnais use des codes d’un art pour défendre leur propos. Les effets naïfs contiennent la mélancolie d’un cinéma révolu et insuffle au film tout son charme poétique.
Si j'osais : enfin un film quasiment muet qui a quelque chose à dire mais surtout à montrer ! J'ai été enchanté par l'inventivité visuelle, faisant la part belle aux références du cinéma expressionniste (Lang, Murnau), surréaliste (Bunuel du Chien Andalou) ou soviétique (Eisenstein) dialoguant avec la partition musicale. j'ai vu le film dans une salle petite certes mais pleine de jeunes apparemment enthousiastes et sensibles à une esthétique si éloignée de la monotone monoforme TV, l'agent hypnotique qui laisse sans voix dans le film.
Un ovni ... Mais le problème est que tout très imagé, du coup pour ceux, qui comme moi, n'ont pas forcément les codes culturelles pour comprendre toutes ces métaphores, le film est pas très abordable ... Difficile à comprendre, trop manichéen certainement. Toutefois, la réalisation est parfaite. La musique vous emporte.
un ovni parmis les blockbusters de début d'année. Sous un aspect quelque peu naïf et enfantin (c'est traité comme un conte, après tout), on y voit la critique des médias, en particulier de la télévision, qui nous pousse à la consommation et aliène le téléspéctateur. On ne peut pas ne pas penser à l'Histoire de l'Argentine, pays du réalisateur, à travers l'utilisation de la télé (et des médias en général, donc) comme objet de propagande, par un dicateur clairement nazifiant (Mr Télé très Hitlerien). Un film universel, qui plus est servi par l'esthétisme du cinéma muet, et une sacrée dose de créativité ! merci, ça change des daubes actuelles ! 3 étoiles, car tout de même quelques longueurs, et une trop grande insistance du réalisateur sur quelques points du film (ceux qui l'ont vu comprendrons, je pense) -mais ça ne nuit pas à l'ensemble, rassurez-vous ! A VOIR !!!
Chapeau bas! Dans un cadre spatio-temporel fait de carton-pâte, un conte qui critique implicitement des "mass médias" bien réels. Le film tire de sa contrainte mutique une grande créativité visuelle accordée à une musique à propos ; le tout au service d'un propos poétique, touchant et profond. Recouvert par le tintamarre gaulois, j'espère que ce film pourra profiter du bouche à oreille car son originalité mérite mieux que huit salles!!
Exercice de style brillant mais un brin maniéré, c'est un film un superficiel, qui a beau convoquer Méliès et Lang mais n'arrive pas à la cheville de ces références. On se perd quelque peu dans une intrigue pourtant manichéenne à souhait.