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Flavien Poncet
238 abonnés
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4,0
Publiée le 6 février 2008
Le totalitarisme de «Metropolis» de Fritz Lang est devenu l’hypnotisme télévisuel abrutissant de «La Antena» (Argentine, 2008) d’Esteban Sapir. Les temps changent, les formes demeurent. Le claque parfois outrageux des effets de «Metropolis» ne dénote jamais d’un manque d’inspiration de Sapir mais renseigne plutôt sur l’intemporalité de la pensée unique. Le mal est, dans ce film argentin, incarné par la télévision. Ne diffusant qu’un sempiternel tourbillon hypnotique, la télévision arrache aux gens leurs voix, ne leur laissant plus que les mots pour communiquer. L’effet est essentiellement cinématographique puisque les dialogues ne se font que par des sous-titres qui s’incrustent dans le plan comme les bulles d’une bande-dessiné s’incrustent dans les cases. Les dialogues font donc partie intégrante de la plastique du film. L’effacement du vox populi dévoile l’idée de Sapir selon laquelle la télévision laisse les gens parler mais ne leur laisse rien dire. C’est peut-être là que Sapir touche au problème hypnotique du poste télé. Comme un dictateur, elle parle, bien parfois, mais ne dit rien. Les badauds lui sont tout ouïe et restent sans voix. Les seules paroles du film sont celle de la Voix, entité féminine anonyme, sans visage, aux galbes séduisants et à la voix entêtantes, et celle de son fils, enfant sans yeux promis à la libération de son peuple, tel le sauveur de la Caverne de Platon. Dans le mutisme du film, les échos de leurs dialogues résonnent comme des instruments seyant au charme graphique de l’œuvre. Fait comme un film muet, «La Antena» bénéficie du même usage musical. Toutefois qu’implique Sapir quand il utilise les mêmes formes cinématographiques pour dénoncer un méfait contemporain ? Ce n’est pas chose mauvaise en soi, il suffit de voir comment Renoir ou Resnais use des codes d’un art pour défendre leur propos. Les effets naïfs contiennent la mélancolie d’un cinéma révolu et insuffle au film tout son charme poétique.
Je n'ai pas aimé l'univers, le concept les décors, l'histoire était donc difficile à suivre. C'est un film assez particulier, donc il faut adhérer un délire sinon s'abstenir
J'ai vu un film... un véritable chef-d’œuvre d'originalité, de créativité et d'intelligence... La réalisation est absolument époustouflante (le mix, image, musique, mise en valeur des mots est incroyable)... Un travail de précision pour une fable poétique qui dénonce la main-mise de la Télé sur nos esprits, et sur comment la TV coupe les uns de autres poru en faire des consommateur dans le but d'aboutir à une dictature sur l'esprit de gens... Sur ce thème, ce film réinvente le style expressionniste allemand de Fritz Lang dans Metropolis... Difficile de faire un film en noir&blanc, eh bien celui-ci casse les codes de notre époque et réussit un tour de force incroyable, celui de nous emmener dans une aventure pleine de fracas et de Führer... où l'intelligence, la volonté, l'amour finisse par triompher... Il serait temps que ces valeurs triomphent pour que ce film soit une véritable oeuvre d'anticipation. Je le recommande car rares sont les films à porter une dimension aussi personnelle.
Malgré une symbolique un peu simpliste et pas mal d'idées piquées à droite à gauche, ce conte expressionniste parvient à émouvoir et à faire réfléchir.
Exercice de style brillant mais un brin maniéré, c'est un film un superficiel, qui a beau convoquer Méliès et Lang mais n'arrive pas à la cheville de ces références. On se perd quelque peu dans une intrigue pourtant manichéenne à souhait.
Pour la forme, La Antena bénéficie d'une plastique merveilleuse avec de délicieuses références (Métropolis bien sûr, Le voyage dans la lune, Le Dictateur, Nosferatu, etc). Pour le fond, on croirait un conte à la Burton ou à la Méliès, cocon d'un pamphlet qui laisse méditatif. Esteban Sapir a tout compris à l'expressionnisme, en le posant comme le moyen d'expression de personnages dénués de leurs sens (parole et vue). Cela ne fait qu'accroitre la puissance poétique inhérente à celui-ci et fait de ce film un bijou, comme l'on n'en voit que très rarement de nos jours.
Pour un premier film ce cinéaste Argentin nous invente un univers avec des moments de pure bonheurs touché par la poésie mais c'est certain beaucoup de spectateurs resteront de marbre devant ce cinéma inventif.
Ce très joli film argentin est une expérience cinématographique surprenante qui utilise de manière originale les codes du cinéma muet pour dépeindre d'une façon très poétique une société dans laquelle seule la voix hypnotique retransmise par la télévision peut se faire entendre. La fable fantaisiste se révèle ainsi être une satire au vitriol de notre société. Cependant, cet exercice de style plein de créativité stylistique et de mélancolie va vite s'avérer ennuyeux du fait de ses longueurs narratives et de son récit fastidieux.
L'exercice de style visant à décrire (ou à prédire) la puissance et la place de la télévision, le bourrage de crâne, la persuasion, le menottage des consciences est très pertinent, mais moyennement efficace, malgré certains traits d'humour. Le noir et blanc, l'absence de discussion, la trame lourde de l'histoire affadissent légèrement le propos.
Le cinéaste a su créer un monde très particulier où la parole n'existe plus, et la dictature semble régner par la présence d'une seule chaîne de télévision rendu obligatoire. D'une réalisation très originale, et par des trucages simplistes et des décors bien choisis, le monde décrit par le réalisateur est un monde imaginaire tout à fait irréaliste. Dans un beau noir et blanc, ce film muet se rapproche des films du canadien Guy Maddin car il utilise les mêmes procédés cinématographiques. Le thème de l'enfant aveugle qui possède la Voix pouvant abattre la dictature est une belle métaphore de notre monde contemporain où la parole n'a plus de "vrai" sens et est remplacé par la parole télévisuelle. Film naïf et symbolique qui utilise volontairement le style vieillot des films muets d'antan. La réalisation n'en est pas moins de grande qualité et le cinéaste ne manque pas d'imagination. Bel hommage à Lang et à Mélies. Il y a néanmoins quelques longueurs. Bel accompagnement musical. Film de poète.
En forme de clin d’œil au cinéma muet en noir et blanc, Télépolis utilise à merveille les tons monochromes, la musique et les textes pour faire du neuf avec du vieux. D’abord une réussite technique indéniable, qui fait dans l’originalité, plus qu’une véritable dénonciation de la dictature, qui tourne souvent à vide ou qui est trop chargée en symboles.
Un super film, si vous êtes prêt à regarder une oeuvre en plus des images. Parce que ce film a une vraie écriture, et le côté métaphorique des choses ne se complique pas trop pour permettre une compréhension fluide et rapide qui nous permet de profiter de l'aspect visuel, qui est de toute beauté. Je refuse de le comparer aux Burton, Gilliam et Finch comme on voit souvent dans les critiques de ce film, puisque la mise en scène est bien différente et s'est trouvé, malgré tout, une forme propre. C'est simple, pas simpliste. C'est complexe, pas compliqué. C'est engagé, et divertissant. C'est poétique, et amusant. Bref j'aurais été une sale hypocrite si j'avais essayé de trouver des défauts à ce film, parce que de façon générale il est génial, j'ai aimé.
Telpolis La Antena est un film tout à fait surprenant. Tourné en noir et blanc, doté d'une plastique exemplaire, Telepolis c'est en quelque sorte du Sylvain Chomet mais en film pour l'ambiance étrange qu'il s'en dégage et cette façon de raconter les choses. L'histoire n'est pas ce qu'il y a de plus original, elle est même assez basique. Pourtant cela importe peu. Ce sont surtout les inspirations type Metropolis, Les Temps Modernes ou même Brazil / 1984 alliées à une histoire racontée comme une fable poétique qui font de Telepolis une merveilleuse réalisation. Procurez-vous ce film, et laissez-vous bercer par cette belle histoire.
Ce film est une claque pour nos repères des cinéphiles : un film muet en 2008, tourné à la manière des chefs d'œuvres du cinéma d'avant guerre... Et ça marche... Au début on est plutôt déconcertés et puis petit à petit, tout prend forme, les personnages, les intrigues, les images. Et la musique assure une grande part de l'ambiance et de l'émotion. On se retrouve un peu comme dans ces bons romans d'anticipation, entre révolte et neurasthénie. La mise en scène est superbe, les images soignées (comme de belles photos). Mention spéciale à l'affichage du texte, très originale et bien amenée (les cris qui sortent des porte-voix, les textes qui s'affichent comme les aiguilles d'une montre...) Alors certes le film a quelques longueurs et peut paraître difficile d'accès pour les aficionados des films pop corn, mais grand dieu, heureusement qu'il y a encore des gens pour proposer des films différents !