Film à la critique mitigée, pourtant La Mutante reste une de ces séries B marquantes des années 90 qui ont su s’imposer, et il n’y en a pas tant que cela qui ont sur rester « in » jusqu’à aujourd’hui, au point de donner lieu à plusieurs suites.
Le casting est tout de même très luxueux. On retrouve des acteurs aux profils très variés, mais qui ont tous su se faire une belle place et qui ici s’offre une amusante récréation. Ben Kingsley est là, imposant surtout son physique singulier, Madsen hérite d’un rôle musclé, Molina d’un rôle de séducteur (qui eut cru), Whitaker d’un voyant et Helgenberger, loin des experts, d’une scientifique de charme. Rien à dire, une bonne équipe même si les personnages restent juste calibrés et ne sont pas très approfondi. Sinon évidemment l’attraction du film reste Natasha Henstridge. Choix de casting judicieux car l’actrice est tout de même charismatique, sculpturale, son charme froid fonctionne à merveille, et comme elle n’hésite pas à exposer ses atouts il faut avouer qu’elle est pour beaucoup dans le succès du film.
Le scénario reste classique, le film ne cherche pas à offrir de grosses originalités même si l’intrigue finalement n’a pas été souvent vu. C’est plus dans le déroulé que le film à l’époque se veut basique, mais l’essentiel est là. Un rythme soutenu, de bonnes scènes de suspens, de l’action, un peu d’humour, un peu d’horreur, un peu de sexe, franchement La Mutante exploite solidement sa recette de pure distraction. Qui de toute manière espérait un grand film d’auteur ?
Sinon Donaldson mène bien sa barque. La mise en scène est bien emballée par un technicien habile qui n’a pas de génie mais qui sait faire un boulot proprement. Si on pourra regretter des décors un peu trop légers et des images de synthèses sur la fin qui ont un peu vieilli, la Mutante propose en revanche un travail sur la photographie soignée, et des effets spéciaux et des maquillages de qualité pour un film qui a vingt ans quand même à l’heure d’aujourd’hui. Il est vrai que la créature a tout de même pu bénéficier du savoir-faire de Giger. La bande son aurait pu être plus punchie, plus marquante, là on reste tout de même sur sa fin.
Au final La Mutante reste un divertissement agréable des années 90. C’est rythmé, mené par un casting attrayant, on sent le produit sans grande ambition certes mais proprement emballé et généreux. Je lui accorde 3.5, un peu déçu quand même, au-delà de l’intrigue légère et de personnages trop simples, par les décors et la musique.