Voilà bien longtemps que je n’avais pas été autant captivé par des séances de combats aussi réalistes. En ce qui me concerne, ça remonte à « Il faut sauver le soldat Ryan » ; les premières images de ces soldats embarqués parqués comme du bétail l’estomac vissé par la peur. Et évidemment, le débarquement qui suit sur une plage de Normandie. Il y a bien quelques séquences de « Apocalypse Now » aussi. Avec « Du sang et des larmes », l’intensité commence avec ces bergers alpagués par Marcus, Mike, Dan et Axe, quatre Navy Seals mobilisés en Afghanistan s’apprêtant à accomplir une mission. Questions cruciales : que faire de ces civils ? Les tuer ? Les attacher à un arbre ? Les relâcher ? Et là, surprise, le commando raisonne et loin de moi d’ironiser. Au contraire, les échanges où sentence et scrupules s’entremêlent sont intenses. Plus loin, vient l’inévitable affrontement avec les talibans, et là encore, j’ai souffert surtout durant les chutes toutes douloureuses, impactantes et spectaculaires. Au-delà du patriotisme que j’ai trouvé pour ma part raisonnable, au-delà du double genre : film de guerre et survival, ce film révèle l’apologie d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel du fanatisme musulman qui terrorise le monde civilisé et libre. Comme « La chute du faucon noir », « Du sang et des larmes » est un film qui relate une nouvelle fois la défaite de ces soi-disant Gendarmes du Monde face à des hommes civils armés, non disciplinés, disloqués mais animés d’une détermination guerrière et religieuse. Combien de jeunes ou soldats expérimentés sont morts au nom du Monde Libre ? A bien y regarder, les Etats Unis se sont enlisés au Vietnam, en Iran, en Irak, en Afghanistan, sont-ils à ce point si performants ? 39-45 remonte à une autre époque. A voir en VO, et à travers ces quatre soldats et ceux venus à leur secours, déchiquetés par un tir de roquette, honorer la mémoire de tous les soldats victimes d’hommes déguenillés, assoiffés de haine contre le monde soi-disant Libre…