//APOCALYPSE NOW//
« Encore un film a la gloire des maîtres de l’univers », me suis-je dit (je me parle toujours avant d’aller voir un film) en découvrant l’intrigue de ce « du sang et des larmes ». Même si l’histoire vraie de ces 4 navy seals envoyés dans les montagnes afghanes éliminer un chef taliban, vont se retrouver pris en embuscade, n’est pas, par définition, une apologie de la victoire (on a beau être maîtres de l’univers, ça arrive aussi de se prendre une petite branlée !), c’est forcément l’héroïsme qui allait finir par dominer, dans le genre « on n’a pas gagné mais on est trop fort quand même ! ».
Les images documentaires du générique d’intro, montrant des scènes d’entraînement, vont vite confirmer mes craintes de (re)voir un film de propagande. Mais ma curiosité (et surtout mon ticket payé) me poussait a attendre de voir comment ces (sur)hommes, surentraînés, allaient servir un discours démago pro américain, alors qu’ils sont censés se prendre une déculottée ! A voir deux de ces supermen se défier à la course dans leur camp de base, en plein soleil, m’emportait encore plus loin dans les arcanes de la perplexité (et de la poésie !).
Puis départ en zone ennemie, a la recherche du méchant (le bon étant forcement un navy seal!), pour un début de traque qui ne révolutionne pas le genre (en mode sniper les navy seal attendent le moment propice pour abattre le taliban). C’est l’arrivée d’un groupe de bergers qui va bousculer les plans et précipiter l’action. Et la, mon coco, ça va envoyer du lourd, du très très lourd ! Fort d’une mise en scène immersive et ultra réaliste ,PETER BERG, à la manière d’un Ridley SCOTT avec son « la chute du faucon noir », va nous faire brusquement (c’est rien de le dire !) glisser dans la peau de ces 4 soldats , pour une traque étouffante et terrifiante ! De film de « guerre » on glisse en mode « survival », d’une brutalité au réalisme confondant. Rien ne nous est épargné dans le calvaire des américains et chaque impact chaque choc, chaque coups nous retournent l’estomac. La dernière partie du film, dans le camp des alliés, moins réussie, n’évite pas quelque clichés hollywoodiens (c’est quand même pas un taliban qui a réalisé le film !) dont on serait bien passé, même si ça fait du bien de reprendre son souffle. Mais on ressort secoué par cette plongée en enfer, bien longtemps après avoir quitté la salle .Et c’est bien plus que l’on en aurait espéré !