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Yves G.
1 461 abonnés
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3,0
Publiée le 9 avril 2021
L’ancien militaire Antonio Carotenuto (Vittorio De Sica) a décidé de prendre sa retraite à Sorrente, sa ville natale. Il y retourne accompagné de sa fidèle gouvernante Caramella (Tina Pica) pour apprendre par son frère que la locataire de sa maison natale, l’exubérante Sofia (Sophia Loren), refuse de la quitter. De guerre lasse, Antonio et Caramella se logent chez Dona Violante (Léa Padovani), une Sorrentine très pieuse. Toujours vert et séducteur, Antonio a tôt fait de s’enflammer pour Sophia qu’il poursuit de ses assiduités. La jeune femme joue de la séduction qu’elle exerce en obtenant du vieux coq la prolongation de son bail et pour Nicola (Antonio Cifarella), le jeune et beau pécheur qu’elle aime en secret, un emploi de policier municipal.
"Pain, amour et ainsi soit-il" est le troisième et dernier volet d’une trilogie mettant en scène le génial Vittorio de Sica dans le rôle d’un carabinier entre deux âges, séducteur impénitent. "Pain, Amour et fantaisie" avait eu un tel succès en 1953 qu’une suite en fut immédiatement tournée l’année suivante avec le même réalisateur (Luigi Comencini) et les mêmes acteurs (Vittorio De Sica, Gina Lollobrigida, Marisa Merlini…). Pour le troisième opus, Dino Risi remplace Luigi Comencini et Sophia Loren Gina Lollobrigida, partie à Hollywood glaner une gloire qu’elle ne trouvera pas. Vittorio De Sica reste fidèle au poste, quitte à verser dans un cabotinage parfois bien laborieux.
La jeune Loren a vingt ans à peine quand elle tourne Pain, amour, ainsi soit-il. Coachée par Carlo Ponti, son aîné de vingt-deux ans et son futur mari, elle est déjà connue pour sa participation au concours de "Miss Italie" quatre ans plus tôt, pour quelques photos dénudées dont la censure italienne n’a fait qu’augmenter la curiosité qu’elles avaient suscitée et pour quelques petits rôles. Sa provocante sensualité explose dans ce film. Le mambo qu’elle danse devant un Vittorio De Sica mesmérisé annonce celui de Brigitte Bardot, l’année suivante, dans "Et Dieu… créa la femme".
"Pain, amour, ainsi soit-il" marque, dans l’histoire du cinéma italien, le passage du néo-réalisme d’après-guerre à la comédie bouffonne des années soixante, et dans l’histoire de l’Italie, la fin des années noires et le début des Trente Glorieuses. "Pain, amour, ainsi soit-il" n’est pas un grand film et n’a pas la prétention de l’être. C’est un film joyeux et lumineux dont la conclusion, certes prévisible, dévoile la profondeur. Il a mieux vieilli que bien des films de cette époque.
Beaucoup de bonnes choses dans cette comédie légère bénéficiant de la présence de deux immenses acteurs, Vittorio De Sica en vieux beau, séducteur et surtout Sophia Loren truculente, qui éclaire le film de sa beauté et de son talent et qui en prime nous danse un mambo d'anthologie. Nous avons une satyre discrète mais bien présente de la religion qui se mêle de tout à tout moment représenté par Mario Carotenuto qui donne l'air de s'amuser de ce rôle antipathique. On appréciera les passages avec Yoka Berretty, heureux temps d'une époque où les suédoises était délurées. Au passif le jeune Antonio Cifariello, insupportable kéké et surtout la "bonne action" finale de De Sica, qu'on dirait plaquée là pour faire "morale". Heureusement Risi est assez malin pour ne pas terminer là-dessus et nous offrir une conclusion un peu attendu mais tellement chouette.
Risi offre ici un concentré de la comédie italienne. Des figures d'autorité, des hommes volages, des femmes de tous caractères, une grande place laissée à une morale martelée par une religion qui n'en fait finalement pas un meilleur usage : tout était prédécoupé. Presque trop, car le scénario comme les dialogues sont millimétrés et ultrarodés, certes pour notre plus grand plaisir, mais trop parfaits pour laisser la moindre place à la spontanéité et à l'inattendu. Ainsi le film perd de sa valeur culturelle dans l'artificialisation et la commercialisation sans honte de l'Italie non romaine, ce que seul l'âge du film excuse désormais.
Risi s'est toutefois démarqué pour sa maîtrise dans le genre et c'est sans déception qu'on découvrira un casting nec plus ultra se défouler dans une foule de jeux de mots et de situations aussi burlesques que diverses. Elles ont avant tout souffert d'avoir perdu trop vite, à l'époque, leur goût de nouveauté.
Troisième et dernier volet (italien !!!) des "Pain, Amour, etc...", qui a plusieurs différences majeures, et pour la moitié désavantageuses, la couleur remplace le noir et blanc, les paysages en bord de mer les paysages montagneux, Sophia Loren Gina Lollobrigida, et Dino Risi Luigi Comencini... Autant la couleur n'est jamais de trop, autant les paysages en bord de mer caressent autant l’œil que les paysages montagneux, autant Sophia Loren, guère crédible et en plus criarde en poissonnière, est loin de dégager autant de charme que Gina Lollobrigida, et autant Luigi Comencini en vieux professionnel qui faisait un véritable travail de professionnel autant Dino Risi ne laisse passer aucune trace de sa personnalité et donne l'impression d'en avoir rien eu à faire de son film (le fait que l'acteur principal Vittorio De Sica ait dû tourner lui-même à la dernière minute des séquences du film à cause des retards du réalisateur semble le confirmer !!!). Côté scénaristique, l'intrigue amoureuse avec la poissonnière est inintéressante au possible et on se fiche complètement de son personnage, celle avec la jeune bigote aurait pu être réussie si elle avait été plus exploitée (quitte à supprimer complètement celle de la poissonnière qui ne sert vraiment à rien !!!) et la scène finale, réjouissante, fait encore plus regretter ce fait... Une conclusion (italienne !!!) clairement mineure et oubliable...
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3,0
Publiée le 12 décembre 2012
La rivale idèale de Sophia Loren ètait èvidemment dans les annèes 50 Gina Lollobrigida! Cette dernière tourna dans les deux premiers èpisodes de "Pain, amour...", comèdies qui ne manquaient pas d'èrotisme à l'italienne, sous la direction de Luigi Comencini! Mais en 1955, Dino Risi prenant la relève du père Comencini pour "Pain, amour, ainsi soit-il", c'est la miss Loren qui reprend le rôle pour boucler la sèrie, toujours en prèsence de Vittorio De Sica dans le rôle du "marechale". Ce n'est là qu'une amusante petite guerre au coeur de ce merveilleux cinèma italien dont les comèdies ne se contentaient pas seulement d'apprècier les diverses beautès de la femme, mais de montrer aussi les infortunes des amoureux transis, gènèralement frustrès! Une troisième mouture aussi charmante que son actrice principale...