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Ghost_face
69 abonnés
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2,5
Publiée le 18 mars 2009
HAITI CHERIE constitue un film empli de misérabilisme où l'ennui et les longueurs se multiplient. Néanmoins, le film est touchant face à un tel sujet, sur la transparence d'une vie réduite à la productivité où les inégalités sociales, la misère et les mentalités consternent. HAITI CHERIE dénonce avec un récit quelque peu romancé et qui porte à confusion entre fiction et réalité, dérange avec des vérités ravageuses, des situations alarmantes où l'injustice et la cruauté qu'on y voit sont bien réelles malheureusement. Dommage que l’ensemble soit longuet car HAITI CHERIE se révèle être non sans intérêts dont la force du propos et la sincérité des personnages contribuent à sa crédibilité.
Ponctué de temps en temps de très belles chansons interprétées en créole haïtien, "Haïti chérie" est un très beau film qui rend bien compte des drames quotidiens vécus par une grande partie des populations de cette partie du monde. Malgré un rythme plutôt lent, on ne s'ennuie pas une seconde. Un seul (petit) reproche : pourquoi le réalisateur italien fait-il sans arrêt changer de tenue le couple de protagonistes alors qu'ils sont en fuite avec un petit balluchon ? Pas très crédible !
«Haïti chérie» (Italie, 2007) de Claudio Del Punta regorge d’une ambition politique amplement louable. En mettant en scène le difficile parcours d’un couple haïtien qui tente de fuir la misère des plantations dominicaines, le cinéaste emploie son film à témoigner des affres qu’endurent les habitants des Bateys (lieu de culture de cannes à sucre). La subtile imbrication des teintes dans l’obscurité des habitations artisanales, l’infusion de l’opaque dans la lumière évoque la splendeur des images de «Juventude em marcha» de Pedro Costa. Plus que ce même glissement des tons dans un maelstrom lumineux, les deux films partagent une haute idée du cinéma comme art politique. Costa accompagne la reconstruction de l’identité de pauvres capverdiens tandis que Del Punta s’attèle à la quête infinie d’un couple vers la prospérité. Le cinéaste italien n’atteint pas les sommets du cinéaste portugais puisqu’il choisit de faire de son film une fiction plutôt qu’un semi-documentaire. Costa réussissait la mise en symbiose de la fiction et du documentaire, s’affranchissant des limites de chacun des deux genres. Del Punta se contraint dans la fiction et arrive, par ce biais, à ses limites. La direction d’acteur naïve de laquelle transparait parfois des comédiens souriants tandis que leurs personnages se font agresser dénote d’une certaine maladresse. Charme et défaut à la fois, cette candeur de mise en scène illumine le film et l’alourdit dans le même temps. Ce geste d’élévation et d’engourdissement caractérise l’inégalité de l’œuvre. Les instants intimes dans le Batey où se côtoie les tourments d’un maigre quotidien et les aventures des sentiments dégagent la foi du cinéaste en son sujet. Sans déflorer le secret du quotidien, Del Punta réussit à capter les intrigues amoureuses en même temps que la gravité des malheurs. Dès l’instant où le couple s’enfuit pour regagner sa liberté à Haïti, l’œuvre se mue en un road-movie bancal. Le projet du film se heurte à l’ingénuité de ses moyens.
Le film est un documentaire précieux dans le sens où, en rentrant chez soi après la projection, il suffit de se plonger un quart d'heure dans l'Histoire des Haïtiens pour en réaliser l'horreur permanente, comme s'il fallait sacrifier toute une population afin qu'une autre se réserve toute la place. La difficulté d'alerter la communauté internationale quand on vit sur une grande île dont des générations entières - trop indépendantes, trop pacifistes, trop heureuses d'un rien ? - ont été massacrées. Juste quelques révoltes efficaces, quelques accalmies... Mais maintenant aussi en 2008, l'extermination continue tellement le système répressif est au point ("batey" = ghetto militarisé, dépendant du Conseil d'Etat au Sucre ! On bosse et en guise de paie, police et expulsion !)... Et pourtant ces acteurs non professionnels sont empreints d'une douceur et d'une grâce Ô combien naturelle, ce que j'appelle "racé" si ce mot peut encore avoir cours !
un film plein d émotion, de sensibilité, qui nous fait découvrir un autre visage d'une ile Haiti et Saint Domingue plus connue par les brochures touristiques. Acteurs non professionnels formidables, très bonne réalisation, les images sont très belles. C'est un film qui vous touche profondément. Bref, à voir de toute urgence !
Un film extraordinairement touchant, d'une grande beauté visuelle. Les paysages que l'on peut voir durant le voyage de retour des deux personnages -de merveilleux acteurs non professionnels- vers leur pays d'origine, sont magnifiques. La sensualité un peu rustre et la simplicité des scènes d'amour entre les personnages sont en même temps d'une rare délicatesse. Enfin, l'histoire de ces deux jeunes Haïtiens à la recherche d'une vie meilleure vous apprend une réalité terrible sur la République Dominicaine qui n'est pas que l' île paradisiaque que l'on connaît, avec ses belles plages réservées au tourisme de masse, mais qui cache en fait l'horreur de l'exploitation de l'homme par l'homme en plein XXIeme siècle ! Il ne faut surtout pas râter ce petit bijou. Un grand "BRAVO !" au réalisateur Claudio Del Punta pour son courageux travail.