The Avengers fait partie des films les plus attendus par les fans de Marvel (et de super-héros en règle général). L'ambition de réunir une belle tripotée d'hommes costauds (et une gonzesse aussi pour le paysage) a de quoi exciter les hormones des mâles en tout genre (et de quelques femelles aussi, celle qui acceptent que les yeux se portent plus volontiers sur Scarlett que sur elle-même
Autant dire qu'il fallait respecter un certain cahier des charges mais qu'en est-il vraiment ?
Le film se découpe comme un épisode de Dr House (pour ne citer que cette série) : on réunit l'équipe autour du problème, on se plante une première fois (compter 3-4 essais de plus dans Dr House sinon l'épisode ne durerait que 20 minutes) et enfin, par un gros coup de génie et un travail d'équipe digne des Teletubbies, on fracasse la gueule au méchant. Un découpage ultra-classique, et c'est peut être là le problème majeur du film.
En effet, classique et facile sont les deux termes qui pourraient le mieux résumer The Avengers. Classique dans sa mise en scène et dans sa réalisation, facile (pour ne pas dire très, trop facile) dans son humour et dans ses répliques.
Leader dans le rôle du bouffon, je nomme Robert Downey Jr (aka Tony Stark (non pas le cousin d'Eddard)) qui est là précisément dans le but d'insuffler le grain de bonne humeur (à défaut de bon humour). Sauf qu'après deux Iron Man en solo, la sauce prend un petit moins. On peut citer pêle-mêle les quelques répliques de Thor (divin catcheur dont la langue n'est pas la plus grande force) ou les petites facéties du géant vert, mais globalement faut le dire : ça sonne fichtrement creux.
Quand on en vient à s'exprimer sur la force des dialogues dans un film pop-corn, euh, d'action, il y a un problème me direz-vous. Bah le truc c'est que les dialogues, il y en a quand même beaucoup. Et malheureusement, pas un pour rattraper l'autre. Ultime vestige visant à mettre en place un scénario (sisi je vous jure ils ont vraiment essayé), ceux-ci ne parviennent qu'à endormir l'attention du spectateur qui n'est venu là que pour deux raisons : de la tôle froissée et la paire de Scarlett (comment ça j'en fais trop ?).
Parlons en du scénario : Loki, frère adoptif de Thor (il est sourcilleux sur ce point) est revenu sur Terre (comment on ne sait pas, aux dernières nouvelles il était perdu dans un abîme intersidéral (cf, Thor, le film)) afin de tout dézinguer. Oui, comme ça pour le plaisir. Non parce que comprenez le, les piques niques dominicaux c'est bien fantoche, mais au bout d'un moment les demi-dieux ça doit se défouler les pattes. Sur ce début de commencement de bégaiement de synopsis, Nick Fury (Samuel L Jackson) décide de réunir une équipe afin de tatanner encore plus fort que le demi-dieu : les Avengers. Résultat, quand tout ça se fout sur la gueule, qui trinque ? New-York. (on se doutait bien que ça allait pas se passer à Singapour...
Je dis New-York mais avant d'avoir une scène d'action digne de ce nom, il faut au préalable se cogner l'heure et demi de prologue (tout le monde n'a pas le brio de Nolan). Cette heure et demie se déroulant pour la plupart "in-door" dans le vaisseau qui sert de base aux joyeux lurons, il n'y pas de quoi bousculer les rétines du spectateur. Je passe sur la pseudo-romance, les dialogues se voulant provocateurs et plein d'esprit, pendant une heure et demi ça rame et c'est...long.
Une fois arrivé dans la ville de New-York cependant la réalisation s'emballe, nos super-héros se déchaînent et on en bouffe plein les mirettes malgré des plans vu et archi-revus (l'archer en tête) et une Scarlett Johanson (encore elle !) des plus inutiles : un 9mm contre une invasion alien, si tu t'appelles pas Chuck Norris, t'as juste l'air con.
Mention spéciale également au méchant de l'histoire qui a tout juste le charisme d'une dinde endimanchée avec son casque et son armure en carton pâte (même Xena faisait mieux). Le sourire machiavélique à deux francs six sous (si l'expression se dit toujours !) collé H24 sur la gueule ça le rend pas plus méchant, tout juste ridicule. Ça et le brushing parfait même après s'être fait démolir par le géant vert, décidément ils ont mis le paquet !
Au final, The Avengers c'est le film pop-corn en version Deluxe. Tu te gaves de ton cornet jusqu'à la fin, et une fois celui-ci fini tu peux regarder la seule scène du film qui vaille le coup.
Le réalisateur qui a voulu concilier profondeur des personnages et spectacle grandiose s'y perd plus qu'autre chose et l'on n'en retiendra qu'un souvenir gentillet d'une bande de potes en train de pourrir de l'alien dans les rues de NY...Epic mais fail.