Disgrâce, vous avez disgrâce ? Et si, une bonne fois pour Tim, nous arrêtions de nous violer la face ? Dernier bidule pas du tout chouette de ce bon vieux bougre de Burton, Dark Shadows est le constat tant consternant de l'état actuel de son " cinéma ". Autrefois cinéaste-forain promenant son public dans de jolies bicoques reliées par des trains-fantômes, Tim a choisi peu à peu ( surtout à partir d'un Gros Poisson d'Avril pas très drôle à décoller des épaulettes...) la voie de l'entreprenariat : d'abord un peu hypocritement, en gardant quelques babioles familières susceptibles d'attendrir les franken-toutous que nous sommes ( de la poiscaille donc, et du chocolat, et un gentil-méchant barbier, et deux-trois noces funestes, ourgh...!!!! ) puis finalement sans plus vraiment prendre la peine de faire semblant ( Alice au pays des gadgets 3D, et ledit Dark Shadows, de fait ) : ouvertement sponsorisé par Mac Donald's, Dark Shadows est tout simplement indigne de son auteur, ce dernier nous dégueulant d'affreuses couleurs à la figure comme marque de fabrique vulgaire et putassière. Sinon y a Depp qui, comme toujours, compose en cabotin-fidèle-ami-génial-excentrico-tenebrum-burtonesque... en personnage de Tim quoi ; y a la bonne-âme-quart-d'heure qui fait tâche impossible à détacher avec ses gros yeux, et qui de toute façon sera dans le prochain film de Tim, quoi ? Y a Danny Elfe-man aussi, mais juste un petit peu, qui se foule de moins en moins de film en Tim, de sons de grelots en choeurs insipides : musique insignifiante, quelconque, un comble pour les amoureux d'Edward ! y a de l'humour pas drôle mais supra-sophistiqué, du genre mettons-du-dialecte-gothico-séculaire pour paraître original et surtout intelligent : oui, oui, oui !... Sinon des personnages avec des costumes, des décors, des effets spéciaux qui feraient passer le Twixt de Coppola pour un chef d'oeuvre ou encore du sexe, de l'amour, du sang ( Sweeney, quand tu nous tiens...! ) et de la mort, des ténèbres, des vampires... Mais Tim n'est plus Tim mais Burton, ce jeune vieux-requin qui nous dispense généreusement de vaseline pour l'occaz : son film est une véritable insulte, aussi bien pour ses fidèles admirateurs et admiratrices que pour les profanes. Une honte.