Apres l'historique avec Le Vent se Leve ,Loach revient a ses themes de predilections (immigration,chomage,famille) avec ce portrait sans conscession d'une exploitante de main d'oeuvre bon marché.Avec la justesse qui le caracterise ,le cineaste depeint cet univers d'esclavagisme moderne ou pitié et compassion n'ont pas place ,Angie sert de lien entre des employeurs sans scrupules a la recherche de "bras" a moindre cout et des etrangers fuyant la misere de leurs pays.Avide d'argent et de pouvoir ,Angie se presente comme la parfaite heritiere du Tatcherisme qui pronait la reussite financiere avant toute chose ,elle possede neamoins une dose d'humanité qui rend son perso ambigue.Pour appuyer ses propos ,Loach utilise comme souvent un casting d'inconnus avec a sa tete la jolie Kierston Wareing qui fait preuve d'une prometteuse energie.L'aspect thriller (le rapte) dans lequel le film bascule vers la fin ne me semblait pas necessaire et attenu au contraire le brillant message social.
Ce film est superbe, concret, dynamique, avec du suspens, de l'humour et sans misérabilisme...et pourtant il est bien question de la vulgarité et petitesse de notre société...le respect de l'Homme et de sa dignité...Kiersten, l'actrice est géniale, si humaine dans ses choix, si naïve, blâmable, se sortir des griffes d'un patron, pleine de volonté pour briller devant ses parents et son fils, elle représente tellement bien notre mentalité, nos chrysalides dangereuses...elle se trompe de bonheur...MAGNIFIQUE...les 2 dernières minutes sont saisissantes d'humanité...me suis écroulée comme une madeleine...
C'est très bien. C'est aussi un film qui tient plus du documentaire que du cinéma.
Le scenario est bien ficelé, c'est bien joué, le propos est pertinent (et très douloureux) L'électrochoc recherché a en tout cas très bien fonctionné pour moi (je suis révolté par ce monde sous-jacent qui existe chez nous (je sais je l'ai entraperçu vers Ivry) et que l'on refuse de voir)
Pourquoi simplement deux étoiles? Car le genre documentaire ne se prête pas à plus. La réalisation soignée ne peut rivaliser avec des films plus classiques dont l'esthétique et la teneur est sans égale.
Ken loach a choisi de nous montrer le monde sans artifice, nous lui en sommes reconnaissants, mais il perd par là même un peu de ce qui fait un grand cinéaste au sens classique du terme.
Un film troublant parfois même déroutant et qui fait froid dans le dos réalisé par un Ken Loach qui fait une nouvelle fois oeuvre de salut public en montrant l'exploitation de travailleurs clandestins réduits à l'esclavage par les deux héroïnes qui montent une boite d'intérim et par les patrons-voyous qui ont recours à leurs services.
Il est toujours réjouissant de constater qu'à plus de 80 ans, Ken Loach conserve sa capacité d'indignation. Malheureusement, cette fois ci, le traitement qu'il impose à son personnage (de plus pas si sympathique que ça) verse souvent dans la caricature et le manicheisme. Un peu plus de nuances n'aurait pas nui !
Peut-être pas le meilleur de Ken Loach comme Sweet Sixteen, Le vent se lève ou encore Kes, mais un très bon Ken Loach quand même. Bien que le sujet de l'exploitation et de la précarité de l'emploi soit (malheureusement) un de nos problèmes sociaux actuels, celui-ci est très finement étudié dans ce film et, de surplus, interprété par un actrice, qui m'était jusqu'alors tout à fait inconnue,et qui surprend agréablement de par sa conviction et son naturel dans ce beau et dur rôle. Le film est court, intelligent et Ken Loach reste toujours pertinant. Alors: Bonne route Mr Loach!!!
It's a Free World est un film qui parle de l'intégration des immigrés dans le monde du travaille, en Angleterre. Tout ça à travers le point de vue d'une jeune femme, avide de pouvoir et d'argent, qui a monté son entreprise en recrutant des étrangers. Du Ken Loach donc. Oui mais voilà, ce film n'est n'y plus ni moins qu'une recette que le réalisateur anglais utilise sans cesse dans ses films sociaux. En moins bien. Prenons par exemple l'excellent "Riff Raff". Il traite d'un sujet assez proche -des ouvriers exploités-. Et Ken Loach rajoute un peu d'onirisme, un peu de vie de tout les jours, un peu de ceci, un peu de cela. Bref, il s'échappe quelque peu de son scénario. Ce qui fait que l'on s'attache énormément aux personnages. Et là est le problème de It's a Free World : Ken Loach reste prisonnier de son histoire, et ne s'en échappe jamais. Et puis vient le générique de fin. So What ?
Quelle horreur. Cela fait plusieurs semaines que j'ai vue ce film et je suis toujours aussi perplexe. Je suis sortie de ce film complètement écoeurée : comme si l'exploitation n'existait pas suffisamment, encourageons la ! Je pensais que ce film avait pour but de faire une "leçon de morale" et bien le résultat c'est tout le contraire.
Aidé d’un scénario remarquable ne cédant pas aux facilités habituelles, Ken Loach propose une réflexion courageuse sur le thème (ô combien actuel) de la précarité de l’emploi. Se refusant à prendre parti pour ou contre ses personnages, il pointe du doigt une société capitaliste où l’alternative "marche ou crève" semble plus incontournable que jamais. Marcher, ou plutôt écraser les autres en piétinant ses beaux idéaux afin de survivre dans un monde hostile à l’humain. Voilà ce à quoi se résout Angie, interprétée par la formidable Kierston Wareing, qu’aucun spectateur ne s’autorise à blâmer tant il apparaît clair que face à l’instinct de survie, bien des principes qu’on pensait inébranlables peuvent vaciller..
Si les propos de ce film engagé sur la mondialisation et l'exploitation de la misère humaine ne peuvent être que salués, on reste un peu sur sa faim (réalisation planplan, peu d'attachement aux personnages, personnages secondaires évacués...). En résumé, l'explication de texte est réussie et il y a matière à réfléchir, mais le film manque d'un peu de souffle selon moi
Nouveau film de Ken Loach, réalisateur très apprécié pour la qualité de ses films - on se souviendra de Just a kiss, Le vent se lève, Sweet Sixteen, pour ne citer qu'eux - It's a free world est un film intelligent et qui se suit très agréablement. Spécialiste du drame social, il s'intéresse cette fois au travail clandestin et aux abus qui l'entourent.
Le point fort du film est que ses auteurs (Loach et son scénariste P. Laverty) présentent un personnage ambigu et sujet à controverse. Ils ne portent pas de jugement sur les protagonistes et laissent libre le spectateur de se positionner. Contrairement à certains réalisateurs, Ken Loach évite le schéma manichéen classique et nous débarasse d'un propos moraliste, vu et revu. On navigue entre l'empathie, la compassion et la colère voire l'irritation envers le personnage principal interprété par Kierston Wareing. Angie nous apparaît d'abord comme victime avant de prendre finalement le rôle opposé, celui d'employeur sans scrupules, seulement intéressée par son profit personnel.
Le constat est presque désespérant. On est sidéré par les rouages d'une société qui conduit inévitablement à l'exploitation des plus démunis par les autres. Un monde libre, certes, mais un monde cruel où la loi du plus fort semble régner. La conclusion est dérangeante mais finalement terriblement réaliste. Ken Loach signe là un signe fort et poignant, à ne pas manquer en ce début d'année 2008.