Avis sur La Vallée maudite

Ce petit western de série B déçoit sur le plan scénaristique. S’il s’agit ici d’une histoire rebattue (mais pas forcément à l’époque de sa sortie), elle demeure toujours intéressante dans ce type de production (la gâchette qui est obligée de reprendre les armes alors qu’elle s’était jurée de ne plus y toucher). Cependant l’argument est utilisé de façon maladroite. Alors que l’intrigue est d’une simplicité trop évidente, le scénario s’époumone à rendre l’ensemble plus complexe. Le moins qu’on puisse dire est que l’entreprise est bien laborieuse, les intentions des différents personnages étant très tôt dévoilées.
Le résultat traine donc la patte et peine à convaincre. Le triangle amoureux sonne faux, les personnages sont trop caricaturaux et trop faibles face au héros, les enjeux sont trop limpides et l’histoire ne réserve aucune surprise. L’utilisation de la voix off en début et en fin de film rend l’entreprise encore plus naïve qu’elle ne l’est déjà. C’est dommage car les paysages sont superbes, les bonnes idées de réalisation sont au rendez-vous et quelques séquences ne manquent pas de panache (même si le final déçoit franchement).
L’ensemble se suit cependant sans ennui comme une série B réalisée avec soin. Et puis il y a Randolph Scott, toujours aussi impeccable quand il s’agit de jouer un personnage tourmenté refusant de dévoiler ses démons. Deux arguments pour s’accorder ce passe-temps même s’ils sont insuffisants pour sortir le film de la moyenne.

Le film reprend deux paramètres récurrents du genre, un pistolero forcément le meilleur de l'ouest qui veut raccrocher son ceinturon, et une accusation de meurtre forcément à tort. Le tout étant de savoir si le pistolero va réussir à tenir sans arme ?! Dès les premiers instants le film ne prête pas à l'optimisme tombant dans l'écueil d'une voix trop explicative, d'autant plus lourd que le côté moralisateur est bien appuyé. La question de son arme n'est qu'un leurre, on ne jamais à sa bonne résolution. Heureusement, quelques passages restent particulièrement efficaces, comme la course poursuite à cheval, les jeux de séductions de la jeune soeur qui joue entre deux eaux, et surtout ce duel entre un cavalier et notre héros piéton qui est un must dans le genre. En conclusion, un western de série B qui fait le job, mais le charisme de Randolph Scott comme celui de son personnage retire toute crédibilité à une enquête policière trop balisée.
Site : Selenie

Autant de maladresses et d'approximations que de beaux plans avec deux ou trois séquences vivantes bien réussies (dont une lutte entre les pattes d'un cheval)ne sortent pas ce western de la moyenne, de plus sans Randolph Scott ce film perdrait beaucoup. En effet Brazos Kane est omniprésent et il n'a personne pour lui faire concurrence, Bruce Cabot n'étant pas assez mis en valeur. Cela doit provenir du réalisateur qui ne dirige pas grand chose, il laisse constamment aller ses acteurs sans consignes strictes. Autant Scott doit beaucoup à Boetticher autant ici c'est Waggner qui lui doit beaucoup. En vérité, il y a trop de thèmes abordés y compris celui du parricide non pas avec une Chimène mais avec deux (Jane et Bess) aussi jolies et semblables l'une que l'autre. En dehors des indiens, c'est un vrai concentré de situations qui pourraient se repartir sur plusieurs westerns. Les courses des chevaux sont réussies, les bagarres un peu moins, les scènes amoureuses ratées et la vraisemblance ignorée. Le ''climat'' existe pourtant malgré le coté policier excessif qui n'aboutit presque jamais. Au final, un drôle de western fort éloigné des grands du genre mais qui en 1947 avait surement su trouver son public.

A presque 50 ans, le playboy du western de série B dégage toute son aisance dans cette petite production sans ambition. L'action est limitée dans la première moitié mais l'intrigue est intéressante et Randolph Scott entame une solide interprétation. L'une des meilleurs scènes du film reste l'altercation entre Brazos Kane (Scott) avec la pourriture d'adjoint du shérif qui tente de l'écraser avec son cheval, Brazos réussit à le faire tomber, il s'ensuit une belle bagarre d'où Brazos sort vainqueur. Film bien rythmé, l'histoire ne laisse pas de place à l'ennui. A l'époque où le noir et blanc reste encore très utilisé dans ce genre de film, George Waggner fait le choix de la couleur avec le procédé Cinecolor, technique en déclin. Malgré ce petit défaut, ce film reste l'un des meilleurs westerns de Randolph Scott.

« La vallée maudite » est une nouvelle série B avec comme tête d’affiche le légendaire Randolph Scott. Pour une fois, je trouve le titre français meilleur que le titre anglais car ce film ne contient aucun « gunfight » (fusillade). L’originalité de « La vallée maudite » est de proposer le destin contrarié d’un ancien pistolero qui a décidé de spoiler: tomber les armes
. A deux doigts d’être spoiler: lynché pour une accusation de meurtre mensongère, il va chercher à venger la mort d’un de ses amis.
On bascule quasiment sur une pseudo enquête policière bien qu’ayant vite compris qui sont les commanditaires du meurtre. La deuxième originalité du film est de présenter deux sœurs quasi jumelles (Barbara Britton et Dorothy Hart) ce qui va provoquer des situations cocasses. Les cœurs des deux jeunes femmes vont fondre comme neige au soleil face l’inébranlable Randolph Scott qui n’a rien demandé et spoiler: partira au final avec la plus…
des deux (je vous laisse découvrir).
Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1).

Pas le plus grand Randolph Scott mais un western sympathique ou l'on ne s'ennuie pas une seconde même si l'intrigue est un peu alambiquée. Randolph Scott est parfait et les deux sœurs sont particulièrement jolies.

Un beau scénario de western, sans cliché, avec des variations habiles sur les sujets classiques: le père possessif inquiet de n'avoir que deux filles pour héritières, les soeurs jumelles amoureuses des deux ennemis, la bagarre en place publique entre un homme à cheval et un homme à terre, et de très belles poursuites à travers les collines.
Randolph Scott (Barzos) mène l'enquête en refusant pendant la quasi totalité du film de porter ses revolvers, qu'il ne reprendra que pour l'affrontement final. Il s'en tient à des duels verbaux particulièrement savoureux, tant avec ses adversaires qu'avec ses conquêtes.
Le film est ponctué des réflexions intérieures de Barzos, qui puise en lui et dans l'amitié avec les petits éleveurs la force de poursuivre son objectif malgré tous les obstacles.